C’est la veille de la fête de tabaski qu’a choisie la section nationale du trésor et de la comptabilité publique pour aller en grève de 72 heures. Le secrétaire général Habibou Sissoko et ses camarades ont déposé auprès du ministre de la fonction publique et de la reforme de l’Etat Abdoul Wahab Berthé, un préavis de grève allant Du 10 Novembre au 12 Novembre 2010. Selon la section nationale du trésor et de la comptabilité publique, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements sur certains points de revendications.
Conformément aux dispositions de la constitution de la république du Mali, et de la loi n°87-47/AN-RM du 16 / 8 / 1987, le bureau exécutif de la SNT, au nom de tous les agents du trésor, se réserve le droit d’observer une grève de 72 heures reconductible allant du mercredi 10 au vendredi 12 novembre 2010 sur toute l’étendue du territoire national, pour faire aboutir les points de revendications qui sont les suivants :
-L’élargissement de la base de l’assiette des remises accordées aux agents du trésor ;
-La limitation des nominations aux postes de secrétaires-agents comptables dans les ambassades, des agents comptables dans les EPA, des régisseurs et des agents en fonction dans les services du trésor, sur proposition de la direction nationale du trésor ;
-Et enfin les grévistes affirment que le gouvernement a fait preuve de partialité dans l’octroi de primes et indemnités aux agents de l’Etat.
Malgré la création d’une commission de conciliation par arrêté n°1141 / MTFPRE-SG suite au dépôt du préavis de 72 heures de la section syndicale du trésor public, qui a abouti à la suspension dudit mot d’ordre de grève, les argentiers publics ne décolèrent toujours pas. Après leur assemblée générale qui s’est tenue le 29 septembre 2010 et après une évaluation de la mise en application des termes du rapport de cette commission, les agents du trésor public ont décidé la levée de cette suspension. De source sûre, nous apprenons que les syndicalistes sont formels, ils réclament aussi, le départ de certains cadres de la boite qui semblent vouloir s’éterniser. Et qui ont, à leurs actifs, plus de 10 ans de services aux niveaux du trésor. Des noms auraient même été prononcés au cours de leur assemblée. Il s’agit de celui du directeur adjoint Souleymane Ongoïba, le receveur général du district Aminata Sow et l’agent comptable Mme Diarra Aminata Coulibaly etc. Du coup, les revendications formulées par la section syndicale du trésor public dépassent la compétence de la directrice Mme Sidibé Zamilatou Cissé. Il revient donc au Ministre de l’Economie et des Finances Sanoussi Touré de prendre toutes ses responsabilités pour éclaircir la situation. Car, ce n’est un secret pour personne que, les services du Trésor et de la comptabilité publique, occupent une place de choix dans le dispositif organisationnel de notre système financier. Ils sont prépondérants dans l’organisation et l’exécution des opérations financières et comptables de l’État, des organismes publics et des collectivités territoriales. Depuis son arrivée à la tête du trésor public Mme Sidibé Zamilatou Cissé ne cesse de se battre pour donner à la boite son image d’entant.
Bon nombre de cadres de l’administration sont plus que surpris par l’attitude des agents du trésor. Car pour eux, travailler au trésor est un privilège avec ses différents avantages. Ils estiment que la section syndicale du trésor public veut exposer ses militants qui ne sont pas tous du même avis qu’eux. De toutes les façons le secrétaire général de la section nationale du trésor et de la comptabilité publique Habibou Sissoko et ses camarades risquent gros en se laçant dans une aventure au lendemain incertain. Revendiquer pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs n’a rien à voir avec le fait de réclamer le départ de certains collègues. Mettront-ils un peu d’eau dans leur vin ? Espérons-le !
Alfonse Maiga