Gorge tranchée (suite) : La Pièce à Conviction

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    Le mystère ne s”est pas dissipé mais de "lourds soupçons" pèsent deux proches du défunt.

    Le professeur Amadou Koita paralysé sur son lit par une fracture a été assassiné dans des circonstances étranges le 16 mai dernier (voir l”Essor d”hier). Étrangement, dans la famille du professeur personne y compris sa femme, malade elle aussi, n”a remarqué la large entaille sur le cou du défunt. Même ceux qui l”ont transporté à la morgue ne savaient rien de la gorge ouverte et entailles provoqués par une lame sur sa poitrine. L”arme du crime était introuvable sur le lieu du drame. Seul indice d”un crime présumé, un drap maculé de sang, a été retrouvé par la police sur un toit.

    Au commissariat du 13ème arrondissement de Yirimadio, les policiers sont toujours dans le flou. Les circonstances et les motivations de ce crime qualifié d”odieux par le commissaire, Jean Pierre Porna Dembélé restent toujours mystérieuses.

    Les limiers du 13ème arrondissement sont actuellement attelés à faire toute la lumière sur cette affaire, qui défraie véritablement la chronique.

    A ce jour, après les premières investigations dans le voisinage de la famille Koïta, de "lourds soupçons" pèsent sur deux proches du défunt. Il s”agit de son épouse, Korotoumou Camara, la quarantaine, et de son fils Sory Koïta. Depuis la découverte de l”assassinat de l”enseignant, ces deux suspects nient farouchement toute implication dans le crime. Au commissariat, où ils ont été interrogés, ils n”ont pas varié dans leur version des faits.

    NI DE PRÈS NI DE LOIN.

    Pressée de questions, Korotoumou Camara explique qu”elle n”avait aucun intérêt à porter atteinte à la vie du père de ses enfants. Cette réponse ne convainc pas le commissaire Dembélé. Il place la dame Camara en garde-à-vue, le temps d”entendre son fils Sory. Ce dernier aussi nie être impliqué dans la mort de son père. Bombardé de questions, il indique au commissaire qu”il soupçonne son père de s”être suicidé. Le défunt avait-il un problème particulier avec les membres de la famille jusqu”à le pousser à commettre l”irréparable? La question est restée sans réponse. Ce mutisme renforce les soupçons du commissaire Dembélé à l”égard de Sory.

    En effet, le fiston ignore que l”arme du crime a été retrouvée à quelques kilomètres des lieux du drame. Les hommes du commissaire Jean Pierre Porna ont localisé le couteau qui a servi à trancher la gorge de Amadou Koîta à Yorodiambougou, sur la route de Ségou. L”arme du crime, explique le commissaire Dembélé, a été découverte toute ensanglantée, dans ce village où le défunt possède une maison en chantier. La découverte de cette nouvelle "pièce à conviction"( après le drap imbibé de sang balancé sur le toit) conforte le commissaire dans ses soupçons et oriente l”enquête vers les propres membres de la famille du défunt.

    NOUVELLE VERSION.

    Tenace, le commissaire Porna ramène l”épouse Korotoumou Camara à l”interrogatoire dans l”espoir de lui arracher une autre version. Il a été bien inspiré. Celle qui a assuré tout ignorer de la mort du père de ses enfants, change effectivement de déposition. Dans sa nouvelle version des faits, la dame affirme avoir réveillé son époux pour la prière de l”aube, comme d”habitude, vers 5 heures du matin. Mais ce jour là, son mari ne donne aucun signe de vie. L”épouse n”insiste pas. Et sans se douter de rien, Korotoumou est allée se recoucher après avoir fait ses ablutions en attendant l”heure de la prière. C”est ainsi, explique-t-elle au commissaire, qu”au réveil elle s”est rendue compte que son mari était mort.

    Ce récit ne satisfait pas les policiers. Ils vont confronter sous peu, Sory Koïta et sa mère Korotoumou Camara. Les deux suspects ignorent pour le moment que le couteau qui a servi à tuer Amadou Koîta est entre les mains du commissaire Jean Pierre Porna Dembélé. Le fait que "ce crime ait été maquillé", perturbe notre policier. Il remarque qu”il est étonnant que quelqu”un soit retrouvé égorgé sur son lit sans qu”aucune trace de sang ne figure sur sa couchette. Et le comble est que personne ne s”en est aperçu jusqu”au moment du bain mortuaire.

    Des voisins de la victime avaient informé la police que le défunt était sur le point de convoler en secondes noces et que ce projet de mariage avait été très mal accueilli par son épouse. Les parents directs du professeur, sans accuser formellement l”un ou l”autre membres de la famille, sont eux aussi persuadés que le tueur ou la tueuse est quelqu”un de la maison.

    Le commissaire Dembélé qui ne néglige aucune piste, promet de résoudre l”énigme dans les jours à venir.

    Affaire à suivre….
    Mh. TRAORÉ

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