Le président national de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et correspondant local du GIABA, Modibo Sylla, est une personne hors du commun. Pour les Maliens, ce n’est plus un secret que la nomination à la tête d’une institution d’Etat confère plusieurs avantages.
C’est fort de cette évidence que beaucoup de Maliens sont prêts à tout pour être dans le « viseur » du Chef de l’Etat. Pour gagner sa confiance, d’autres font feu de tout bois : pour y arrive, ils passent par tous les moyens, alors qu’ils ne méritent même pas d’être nommés. C’est surement le cas du président de la CENTIF. Les faits que nous exposons remontent à la période allant du 15 décembre 2008 au 6 janvier 2011. Ce cas devenu frappant est bien ce que vit les jeunes, surtout les filles à la recherche d’emploi après leur cursus scolaire. En effet, après sa formation, L.G. était en quête d’emploi. Grace à son courage et sa détermination, elle parvient à décrocher un boulot le 15 décembre 2008, L.G. fera son entrée dans cette société où elle travaillera pendant deux ans…sans salaire ! Dans un premier temps, le Boss de l’institution avait fait des avances à l’employée. Mais cette dernière l’avait « envoya se balader sur la planète Mars ». Le Boss n’a pas du tout digéré cet affront.
Commencèrent alors les pires cauchemars pour la jeune fille. Mais comme le dit l’adage, « tous les jours sont pour le voleur, mais un jour est pour le propriétaire ». C’est ainsi que suite à un article de presse paru dans un canard de la place concernant Modibo Sylla, la jeune L.G. acheta le journal, et une fois au service, elle le présenta à sa collègue de service. C’était l’erreur qu’il ne fallait pas commettre, car la « collègue » s’empressa d’aller directement montrer le journal en question à son chef. Ce dernier chercha à savoir la provenance du journal. C’est ainsi que la collègue de L.G. fera savoir à Modibo Sylla que c’est sa collègue qui a acheté le journal.
Alors, le chef entra dans une colère noire et proféra des menaces de renvoi à l’encontre de L.G. Pour le président, l’auteur des faits n’est autre que L.G., étant donné que depuis un bon moment, cette dernière réclamait son salaire au Boss de l’institution. Mais ce dernier a toujours fait savoir à la jeune fille que son dossier était en cours d’étude au niveau du ministre. Mais dès la parution de l’article dans le journal, il convoqua L.G. quelques jours plus tard pour lui signifier qu’il a fait son possible, mais que le ministre n’a pas voulu signer son dossier, et qu’il trouve donc dans l’obligation de signifier à la malheureuse qu’à compter de ce jour, son boulot prend fin au sein de la boîte.
C’est ainsi que Modibo Sylla a pu prendre sa revanche sur cette fille qui avait refusé ses avances. Et le hic dans tout cela, c’est que le lendemain, lorsque L.G. se rendit au service pour récupérer ses affaires personnelles restées la veille au bureau, un niet catégorique lui a été opposé par les vigiles dès la porte d’entrée du service. A sa question de savoir pourquoi, les vigiles lui ont fait savoir que l’ordre venait du Boss de l’institution.
Mais après que la fille renvoyée ait insisté par coups de fil à la réception, il finit par l’autoriser à venir prendre ses effets personnels et lui intima l’ordre de vider le plancher au plus vite. Bien avant le renvoi abusif de la jeune fille, face à son insistance à vouloir toucher son salaire, le « monarque » de la CENTIF a quand même eu l’ingéniosité de lui payer deux fois 50 000 FCFA, soit deux mois de salaire.
En « bon monarque », Modibo Sylla se la coule douce avec l’argent du contribuable et en compagnie de frêles jeunes filles de la capitale, leur achetant des motos tout juste pour « goûter au fruit défendu » de ces dernières. Roulant à bord de grosses cylindrées, il étend de facto son emprise sur tout ce qui passe devant lui. Selon des indiscrétions, le dernier Modibo Sylla est un adepte du charlatanisme qu’il adore comme le bois sacrée, car il veut jouir pendant longtemps des avantages de sa « royauté ». L’homme est sans cœur, car jusqu’au jour d’aujourd’hui, il refuse toute délivrance d’attestation de stage à la jeune fille renvoyée. Bien avant cela, il avait proféré des menaces à l’endroit de cette dernière et lui avait signifié qu’elle payera de son arrogance à son égard. Cependant, en matière de lutte contre l’impunité, une règle élémentaire est établie : lorsqu’un soupçon pèse sur un cadre ou que ce dernier a une certaine ramification avec des dossiers « sales », l’éthique commande qu’on se sépare de lui. Mais actuellement, on note que le « dernier monarque » de la CENTIF fait la pluie et le beau temps à son poste, surtout que les responsables de l’institution n’ont pas le droit de regard sur sa gestion. Ah pouvoir, quand tu nous tiens…! Nous y reviendrons
Paul N’guessan