Gestion des espaces publics : L’anarchie créée par les forces de l’ordre

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         Le problème de la gestion de l’espace public s’est toujours posé dans le District de Bamako avec une très grande acuité. Ce fut la chose qui a suscité beaucoup de remous au niveau des axes routiers stratégiques du District de Bamako allant du Dabanani à l’Assemblée Nationale, en possant par la devanture de l’Institut National des Arts. En fait, ces espaces sont des alentours ou prolongements du Grand Marché. A ces niveaux tous font le constat du désordre, mais force est de constater que l’on est partagé entre la souci de le fluidite de la circulation, la salubrité et la nécessité pour les vendeurs d’exercer cette activité pour la survie de leurs familles. rn

                    Face à une telle situation certaines autorités sont dans le dilemme. En effet, socialement les déguerpissements se revèlent difficiles à effectuer d’habitude. Cependant la salubrité, la sécurité de la circulation routière dépendent en partie de ces opérations. Dans ce cas, que faut-il faire?

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    LES ACQUIS

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                     En tout cas, ce dont on se souvient, c’est le fait que toutes les autorités successives du District ont pris des initiatives et tenté de les mettre en oeuvre, mais les résultats sont mitigés dans tous les cas. Une opération efficace a été celle menée un moment par Ibrahima N’Diaye, alors maire du District est qui était relative au déguerpissement des vendeurs d’essence à la pompe manuelle le long des trottoirs des artères principales.

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                    Certes, cette pratique est toujours en cours mais ailleurs, plus loin du centre-veille en général. A cela il faut ajouter les efforts de lutte contre le stationnement anarchique à certains endroits. Les éléments de la Brigade Urbaine pour la Protection de l’Environnement ont à ce niveau fait tâche d’huile. Il en a été de même pour le nettoyage du Railda avec notamment le transfert des gares au marché de médine.

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                    Aujourd’hui encore, des vendeurs y sont présents mais plus éloignés des bordures des rails. Toute chose qui représente une avancée remarquable face à l’insécurité qui était due à la proximité des rails. Il aura fallu beaucoup de temps avant que l’on arrive à de tels résultats. De façon générale, dans plusieurs milieux, on espère que le nouveau maire du District, Adama Sangaré, malgré le peu de temps qui reste, fera tâche d’huile dans le cadre de la poursuite des efforts d’aménagement du District de Bamako.

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    DES PRESSIONS SOCIALES

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                     En la matière, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’il existe des pressions sociales qui sont de nature à empêcher souvent ou à retarder les processus enclenchés à différents moments. D’autre part il y a le fait que les commerçants détaillants, quoi qu’évoluant dans un secteur informel, sont organisés.

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                    En effet, la Coordination des commerçants détaillants est toujours là, dynamique vigilante pour la défense des intérêts de ses membres. Au regard de tous ces facteurs, il ne fait pas de doute que le nouveau maire du District Adama Sangaré n’aura pas la tâche facile. Le poste qu’il occupe est incontestablement très délicat.

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                    En effet, pour toutes les actions qui sont entreprises et qui touchent les couches sociales, notamment parmi les plus démunies qui se battent quotidiennement pour la recherche du pain quotidien, le maire du District est obligé de prendre attache avec les leaders d’opinions, les associations et autres organisations regroupant les intéressés s’il espère avoir des résultats satisfaisants.

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    LA METHODE UTILISEE

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                    Mais la méthode utilisée aujourd’hui par les forces de l’ordre est-elle différente de celle des autorités qui ont précédé? Malheureusement non. C’est d’ailleurs pourquoi, face à l’entêtement des vendeurs installés et ambulants, les agents déployés par endroits organisent souvent des rapts, dépossédant les vendeurs de leurs marchandises.

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                     Le plus souvent, ces mêmes articles sont remis aux propriétaires moyennant le paiement d’une somme d’argent contre laquelle aucun reçu n’est jamais délivré. Dans la journée, ils peuvent agir ainsi jusqu’à ce qu’ils soient financièrement satisfaits. Ce sont les pauvres vendeurs qui en font toujours les frais en plus du paiement par eux de la somme de 50f CFA chaque jour au compte de la mairie.

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    DES CONCERTATIONS S’IMPOSENT

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                    N’est-ce pas cela qui rend aussi difficile la situation? En tout cas, il semble qu’il y ait nécessité que la mairie du District organise une concertation avec les différentes mairies des six communes en vue d’harmoniser les actions, au risque de d’attaquer gratuitement à des citoyens qui s’acquittent de leurs obligations, mais en retour sont réprimandés.

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                     Au stade actuel, étant donné que les deux parties sont toutes intéressées par les questions de salubrité, de fluidité de la circulation, de sécurité mais aussi par les rentrées d’argent, il devient impérieux qu’elles raccordent leurs violons pour éviter la cacophonie qui est surtout préjudiciable aux vendeurs.

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    Moussa SOW

    rn26 octobre 2007″

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