Grogne chez les étudiants de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos). Et pour cause, ils dénoncent la politique de deux poids deux mesures par rapport à la création et la gestion de l’école de médecine privée Kankou Moussa. Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Ginette Bellegarde n’est pas du même avis.
Les étudiants de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos) réunis au sein d’un collectif des responsables de classes, s’insurgent contre l’école privée de médecine Kankou Moussa, créée il y a à peine une année. Ils justifient leur ire par le fait que ce nouvel établissement n’est pas soumis aux mêmes règles qui régissent la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie. En effet, le numerus clausus appliqué à la fac est ignoré dans cette école privée. Le numerus clausus consiste à contrôler le flux de médecins. A la fac, chaque professeur devait former 5 étudiants. Donc pour avoir le quota, on multiplie 5 par le nombre de professeurs (ils sont une soixantaine) ; ce qui fait environ 300 étudiants par classe et par an. Or, dénonce la commission des responsables de classes, le nouvel établissement privé s’est dérogé à la règle. ”Je vois mal un étudiant qui a payé un million cinq cent mille francs (1 500 000 F CFA) échouer à son examen…”, a lâché M. Kébé, de ladite commission. Pour lui, ”les mêmes règles doivent être appliquées à cette école, car nous sommes dans le même pays”.
Dans la foulée, les étudiants dénoncent la désertion des cours par leurs professeurs :”on nous dit que les professeurs de l’école sont des retraités, mais nos enseignants désertent nos amphis pour aller donner des cours là-bas”, a affirmé M.Kébé.
Les étudiants frondeurs avaient accusé les autorités compétentes de délivrer une licence à cette école alors qu’elle ne remplit pas les critères. Et que si l’école existe, c’est parce qu’elle appartient à des hauts d’en haut.
Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Ginette Bellegarde demande, quant à elle, aux étudiants de s’occuper plutôt de leurs salades.
Mahamane Cissé