Foroko-Kobadani : Un orpailleur injustement agressé

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    L’orpailleur Souleymane Dramé a été victime d’une terrible agression le 13 mai 2013 à Foroko après avoir été confondu avec son frère Makan Dramé, orpailleur comme lui. Les assaillants sont rentrés violemment chez Souleymane Dramé ce jour-là pour l’agresser en l’accusant d’avoir occasionné un drame qui a coûté la vie à leurs parents, Madou Tounkara et Lassane Diarra.

    Souleymane Dramé a eu la vie sauve grâce aux voisins qui ont réussi à ramener les assaillants à la raison en leur expliquant qu’ils ont confondu Souleymane avec Makan qui était en réalité la personne recherchée.

    Nous avons rencontré Souleymane Dramé, l’homme injustement agressé, qui nous a relaté les faits. Voici son récit :« Après avoir entendu parler de l’orpaillage, Makan Dramé avait décidé de se lancer dans cette activité pour faire fortune. Il partait chercher l’or sur les sites d’orpaillage pour le revendait ensuite à Bamako. Lorsque qu’il a eu une somme
    suffisamment importante, il a engagé la main d’œuvre pour creuser
    des fausses artisanales à Kobadani et Foroko dans la zone de Sélingué. L’homme était bien parti mais malheureusement Dieu allait décider autrement.

    Le 11 mai 2013, des éléments de la gendarmerie et de la garde nationale vont mener une
    attaque violente contre le site d’orpaillage de Kobadani et de
    Foroko. Lors de cette attaque, l’une des bennes présentes sur le site en
    faisant marche arrière sur une fausse, a occasionné son effondrement.
    Deux de ses manœuvres qui étaient dans la fausse en ce moment ont
    trouvé la mort. Il s’agit de Madou Tounkara et Lassana Diarra. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.

    C’est ainsi que les familles des deux victimes se sont mises à menacer M. Dramé de représailles en le considérant comme responsable du drame. « J’ai été agressé physiquement par certains membres de leurs familles et c’est grâce à l’intervention de la
    commission chargée de sécurité sur le site appelée (Tomboloma) que je me suis échappé », nous a expliqué Makan Dramé.

    Après ce drame, M. Dramé a aussitôt décidé de quitter l’orpaillage et de tenter sa chance ailleurs.

    Makan Dramé est né à Bamako dans un camp militaire. Son père étant au service
    au Nord, il vivait avec ma mère à Bamako jusqu’à sa mort en 1988. Son père
    l’a laissé avec son oncle parce qu’il faisait le jardin d’enfant. Après
    avoir terminé avec ses études à l’université, il a commencé à faire le petit commerce.

    Le commerce ne marchant pas, il décide de rejoindre son père à Kidal à la demande de celui-ci.

    Le père de Makan Dramé après son service militaire menait sa retraite à Kidal. Son père lui a alors trouvé du travail dans le magasin de son ami arabe où il était le gérant.

    Ils y ont travaillé jusqu’au 22 mars 2012, date du coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo.

    Lors de ces événements, ils étaient discriminés par les groupes armés, MNLA et
    alliés. Son père en tant qu’ancien militaire, a été soupçonné par les jihadistes de fournir des informations aux militaires maliens. Ils ont alors quitté la ville pour nous réfugier au Burkina Faso. Son père et sa nouvelle femme y sont restés et Makan est retourné à Bamako
    chez mon oncle.

    C’est quand il est retourné à Bamako que Makan Dramé s’était lancé dans l’orpaillage, mais l’aventure a été aussi courte qu’il ne pouvait l’imaginer ».

    Yattara Ibrahim

     

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