Folle de jalousie, elle taillade sa rivale

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    Les filles sont si amoureuses, qu’elles ne souffrent pas de la concurrence. Même si elles appartiennent à une famille polygamique. Elles mènent la chasse à leurs rivales pour les éliminer. Et pour cela, tous les moyens sont bons. Voilà le cas de Maïmouna Sylla, alias « Maï », une ressortissante de Kati. Elle n’a pas lésiné sur les moyens pour défigurer Binta, une cousine qu’elle ne pouvait plus sentir…

    Les deux jeunes filles habitaient, toutes deux, sous le même toit. Mais leur amitié a tourné au vinaigre, pour le prix de l’amour à partager, avec un Don juan (grand séducteur).

    Lors de la conférence commémorant la journée panafricaine des femmes, la Présidente de la CAFO, Oumou Touré relevait que parmi les violences faites aux femmes, les violences physiques sont les plus nombreuses.

    Mais elle s’était à ce propos, empressée d’asséner cette autre vérité, qui établit que la majorité des femmes agressées le sont par d’autres femmes. Neuf plaintes sur 70 enregistrées par les tribunaux dans le cadre des violences faites au femmes sont dirigées contre d’autres femmes, avait –elle comptabilisé. Les commissariats confirment ce constat, eux qui enregistrent à longueur de journée des cas de femmes malmenées par d’autres femmes. Comme en cette nuit de jeudi 30 novembre dernier, où Binta, une lycéenne, a eu le corps tailladé par sa rivale : « Maï ». Cette dernière a fourré son coût. Elle s’est prémunie d’une dose de poudre de piment et d’une lame de rasoir, pour accomplir sa mission.

    Tout débute en octobre dernier, avec le concubinage entre « Maï » et un Don juan. Par la suite, dame « Maï » soupçonne sa cousine d’avoir des relations intimes avec son « cœur ». Du coup, l’amitié entre les deux jeunes filles éclate. L’heure des règlements de conte et de compte sonne. Pire, les injures succèdent aux altercations. Plus grave, les menaces de mort fusent. Comme solution, les cousins de « Maï » lui conseillent de déménager chez sa sœur à Dar –Salam. C’était, le 21 novembre dernier. Mais par la suite, les deux jeunes filles se retrouvent le 30 novembre 2006, dans la nuit, lorsque « Maï » revenait ramasser chiffons et talons. Aussitôt, elle aperçoit Binta, sa rivale, en noce, avec sa « moitié ». Le sang lui monte à la tête. Elle apostrophe Binta. Et comme cette dernière ne bronchait pas, « Maï » décide de lui donner une correction.

    Elle s’engouffre dans la boutique et achète une lame de rasoir. Déterminée, « Maï » s’embusque derrière le portail de la famille. Sans autre forme de procès. A peine Binta a ouvert la bouche, « Maï » l’asperge et l’aveugle par un jet de poudre de piment. Tandis qu’elle lançait des cris de détresse, pour demander du secours, son agresseur bondit sur elle, armée de sa lame et se met à la taillader. En somme, Binta a reçu de nombreuses blessures, dont une plaie béante à la figure et à l’épaule. Quant à la tenue qu’elle portait, elle est mise en lambeaux. Par la suite Binta est admise au service des urgences du CSCOM de Lafiabougou.

    Après son forfait « Maï » a pris ses jambes à son cou. Du coup, la nouvelle court et les commentaires vont bon train. Dans son entourage, « Maï » a une réputation de fille belliqueuse, qui a maille à partie, avec les autres filles de la famille.

    En attendant, les parents de Binta ont porté plainte contre la tortionnaire de leur fille. Mais jusqu’à présent, elle reste introuvable.

                                                                                                    Jean Pierre James

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