Depuis un certain temps, les musulmans de la commune V sont en colère contre leur maire, M. Boubacar Bah dit « Bill » et son adjoint, Ibrahima Dioné qui, selon eux, refusent la fermeture des bars et hôtels qui ne respectent pas les normes. Suite à l’intervention du président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahamoud Dicko, les leaders religieux ont reporté leur marche et sit-in prévus pour le vendredi 24 juin devant la mairie de la commune pour exiger la démission du maire et de son adjoint.
Rappelons qu’en mai dernier, le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Général Kafougouna Koné, les directeurs généraux de la police et de la protection civile, les chefs d’état major, les maires des six communes de Bamako et du District ainsi que les représentants des ministères de la culture et du tourisme, s’étaient concertés et avaient décidé la fermeture des restaurants-bars et hôtels qui ne respectent pas les normes d’installation.
Les leaders religieux de la commune V qui se plaignent du fait que leur commune depuis des années maintenant est passée en tête du peloton en ce qui concerne le nombre de bars et d’hôtels ont saisi l’occasion pour donner de la voix. Pour changer une situation qu’ils jugent propice à la délinquance juvénile, ils ont demandé au maire Bill, la fermeture pure et simple de tous les bars et hôtels installés en commune V en violation flagrante de la loi n° 06-340/P-RM du 10 août 2006 portant réglementation agrément et exploitation des établissements hôteliers et de tourisme.
Dans son chapitre I, article 3, celle-ci stipule qu’aucun établissement de tourisme ne peut être à proximité des édifices ci- après : les lieux de culte, les cimetières, les établissements scolaires, les centres de santé et des caserne. Les fidèles musulmans remontés contre le maire avaient auparavant mis en garde ce dernier et son adjoint premier adjoint et l’ensemble du conseil municipal pour leur refus de prendre les mesures conduisant à la fermeture des bars en question. Face à ce qu’ils considèrent comme un refus du maire certains leaders avaient déjà initié des prêches de sensibilisation des fidèles dans toutes les mosquées de la Commune en vue d’engager un éventuel « djihad » contre le maire et ses complices. Le vendredi 24 juin 2011 par exemple était un jour désigné pour exprimer leur ras-le bol devant la mairie de la commune V.
Vu la pression et la détermination des musulmans, le président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahamoud Dicko a interpellé le maire « Bill » pour lui parler afin d’éviter la marche et le sit-in prévus à cet effet. Boubacar Bah a accepté les propositions de Mahamoud Dicko et a promis d’exécuter dans un bref délai les mesures appropriées avec l’ensemble des autorités compétentes. C’est ainsi que le pire ou le vendredi noir en commune V a pu être évité.
Boubèye Maïga
Affaire à suivre