”Aw ni sou ani i fa té juru sara, oyé kélégnén wa?” (Celui qui dit bonsoir à son interlocuteur est-il sur la même longueur d’onde que ce dernier qui lui répond que son père est un mauvais débiteur ?) Pas du tout. La vedette de cette histoire, secrétaire de son état à la Direction administrative financière (Daf) du ministère de l’Agriculture, aurait-elle réalisé à temps que ses charmes et ses relations ont des limites qu’elle se serait gardé de commettre cette crapulerie un peu trop osée quand même, à savoir : accuser, à tort, de pédophilie, un honnête homme qui dérangerait son business nocturne.
Obligé de prendre le taureau par les cornes, la vérité ayant fini par éclater, le commandant de la Brigade chargée de la protection de l’enfance et des mœurs, Contrôleur général de police, Ami Kane n’a pas aimé que l’intrépide qui porte le même nom de famille qu’elle, se soit ainsi payé sa tête.
Les faits se sont déroulés, il y a quelques jours, aux 1008 logements d’Atétébougou. Mai Kane, secrétaire à la direction administrative et financière du ministère de l’Agriculture a accusé le boutiquier, Oumar Diallo, 34 ans de pédophilie sur une mineure. L’enfant dont il s’agit, âgée de 6 ans, serait sa fille adoptive. Ainsi, le pauvre boutiquier Oumar Diallo a été embastillé en pleine nuit par les poulets de la brigade des mœurs et placé au gnouf sans autre forme de procès. Il passa plusieurs heures sans avoir la moindre idée de ce que l’on lui reproche.
Informé de l’interpellation d’Oumar, son patron se rend à la Brigade des mœurs en compagnie d’un avocat. Il ne tarda pas à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une affaire de justice mais plutôt d’une question de ”relations”. " C’est le fer qui coupe le fer ". Il décida alors de confier sa peine à une haute personnalité qui le mit en rapport avec un officier supérieur. Après plusieurs tentatives de joindre le commandant de la brigade des mœurs, le haut gradé effectua le déplacement, histoire d’aller y voir clair. Sa présence inhabituelle et soudaine dans les locaux de sa brigade fit comprendre au contrôleur général de police Ami Kane que l’affaire n’était pas à prendre à la légère. Après plusieurs tentatives infructueuses, elle finit par mettre la main sur l’accusatrice et ne se priva guère de lui remonter la brettelle.
Il n’y avait pas de doute qu’elle avait abusé de tout le monde. A commencer par le pauvre Oumar qui avait le culot de laisser sa boutique ouverte au moment où ses visiteurs nocturnes se rendaient chez elle. Elle aurait à plusieurs reprises demandé à Oumar l’ordre de fermer son commerce. De sources proches de l’entourage, il nous revient que Maï Kane n’est pas à sa première tentative.
Avec le prédécesseur d’Oumar, c’était pareil : elle avait toujours un prétexte à la bouche, à en croire le propriétaire de la boutique – un homme épris de paix. Cette fois-ci, la mauvaise voisine qui voulait embobiner la Brigade des mœurs en a eu pour son compte. Elle s’est fait proprement humilier. Ah, " tafé fanga", quand tu nous tiens !
Chiaka Doumbia
Commentaires via Facebook :