Farabougou : un bébé sans bras ni jambes

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    Les voies du Seigneur sont impénétrables. C’est pourquoi il est parfois difficile de trouver des explications à certains phénomènes comme la naissance de cet enfant de sexe féminin le 16 avril dernier dans une famille à Farabougou sans aucun membre (ni bras, ni jambes). La localité de Farabougou, située dans le Cercle de Niono, est déjà connue pour avoir été longuement coupée du reste du pays par des groupes terroristes.

    Selon l’expression médicale consacrée, cette malformation s’appelle agénésie quadri segmentaire. Cette fille avec une malformation congénitale que nous désignons sous les initiales A. S a été référée, lundi soir, au service de néonatologie de l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou dans un état fébrile. Elle a reçu le lendemain la visite du gouverneur de la Région de Ségou, le contrôleur général de police Alassane Traoré, accompagné du maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoun Diarra, et du directeur régional du développement social et de l’économie solidaire, Dramane Coulibaly.

    Le chef de l’exécutif régional a réitéré le soutien des autorités aux parents de la petite. «Tout ce que Dieu fait est bon. Ce n’est pas courant, mais sachez que vous n’êtes pas seuls. Nous sommes avec vous», a dit le gouverneur, avant de remettre une enveloppe symbolique et des présents aux parents.

    Ténètié Samaké, cultivateur de son état, est le père de la petite fille. Il a aussi témoigné de sa gratitude aux autorités pour la compassion qui soulage et consolide la foi. Il a dit avoir été surpris de voir ce bébé sans membres. «Mais ça ne m’a pas affecté, car il s’agit de mon douzième enfant. Aucun d’entre eux n’a eu une malformation. Dieu, l’a voulu ainsi, il faut donc lui rendre grâce», s’est résigné le polygame.

    La voix enrouée, les yeux larmoyants, Kadia Tangara, la mère de la nouvelle née, était dans un état de déprime. Elle s’est dit inquiète pour l’avenir de sa fille, avant de confesser n’avoir jamais fait de consultations prénatales du fait de l’insécurité.

    Selon le Pr Adama Bah, l’hôpital reçoit beaucoup de cas de malformations congénitales, mais c’est la première fois qu’il reçoit un cas d’agénésie quadri segmentaire. Pour ce praticien hospitalier, en plus de cette malformation, la petite fille a d’autres problèmes de santé. «Quand le bébé arrivait, il était fébrile.

    Cela sous-entend qu’il fait une infection probable. On est en train d’investiguer pour une éventuelle confirmation de ce tableau. Aussi, on voit qu’il a un rétrognathisme, c’est-à-dire que le menton est enfoncé vers l’arrière», a diagnostiqué le toubib. Pour lui, il est clair que l’enfant est dans un tableau de poly malformation.

    Comme explications du phénomène, le Pr Bah avance beaucoup d’hypothèses. «La première hypothèse est liée au fait que la maman n’a pas fait les consultations prénatales donc elle n’a pas fait le bilan. Or, ce dernier permet de faire le test TORCH qui permet de déceler des infections pouvant être à l’origine des malformations. Deuxième hypothèse : la mère vient d’une zone rizicole. Cela va de pair avec l’utilisation des engrais dont certains peuvent être à l’origine de ces malformations», a-t-il expliqué.

    Le toubib a expliqué que la prise en charge de la petite est pluridisciplinaire : «Nous nous occupons de l’aspect médical, la chirurgie pédiatrie et la traumatologie doivent également intervenir». Pour prévenir ce genre de cas, le Pr Bah incite les mamans à faire les consultations prénatales. «Celles-ci sont extrêmement importantes dans la mesure où, elles permettent de détecter les malformations. Une fois celles-ci détectées à temps, l’avis des parents sera demandé par rapport au pronostic de l’enfant et des décisions thérapeutiques peuvent être prises».

    Aminata Dindi SISSOKO (AMAP-Ségou)

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    1. L’enfant né sans même les autorités peuvent vérifier les localité s’il n’y a pas des déchets nucléaire enfouis dans les endroits

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