Fana : Broulaye se pend pour échapper à sa femme

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    Le corps inerte d’un homme suspendu par une corde à une branche de manguier a été découvert tôt le dimanche 7 octobre 2007 au hameau de Komi dans la commune rurale de Fana. Les témoignages des villageois ont permis aux gendarmes et au corps médical de l’identifier. Il s’agit de Broulaye Doumbia, bûcheron de son état, marié, père de quatre enfants, saint d’esprit, simple et calme.

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     Il vivait tant bien que mal de ses ventes de bois de chauffe. Les témoignages sont muets sur ses origines. On raconte plutôt que c’est sous la pression de son épouse Awa Samaké qu’il a dû quitter son village natal pour s’installer à Toba, dans le cercle de Bougouni. Awa aurait un caractère d’enfer, méchante, violente du verbe et des mains, qui n’hésite pas à en découdre physiquement avec son mari, à n’importe quelle occasion et devant n’importe qui. Très souvent humilié devant les siens par ce comportement de son épouse, Broulaye abandonne son village.

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    Mais pas pour longtemps, car Awa le rejoint à Toba, et avec son sale caractère. Très vite, le couple est remarqué dans le village pour ses scènes de ménage, avec une palme spéciale pour Awa. Une fois de plus, Broulaye dut fuir pour le hameau de Komi, dans la commune rurale de Fana. Peut-on fuir son destin ?  Assurément pas. Car peu de temps après son arrivée, revoilà Awa, toujours égale à elle-même. Mais, il était écrit dans sa feuille de route de la vie que Komi serait pour Broulaye « Bolibana », cest-à-dire la fin de la course. La dernière scène commence tôt le dimanche 7 octobre 2007 et finit tard dans la nuit avec le suicide de Broulaye.

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    Le pauvre s’apprêtait à manger le « soukouri », c’est-à-dire le petit déjeuner matinal qui précède le jeûne. Sa femme lui demande de lui acheter des habits de fête. Broulaye n’a pas d’argent et il le signifie à Madame. Mal lui en prit. Comment peux-tu marier une femme et prétendre ne pas avoir le moyen de l’entretenir ? S’étonne Awa. Ainsi commence une grêle d’injure : « toi tu es moins que rien, une vraie queue d’oiseau. Tu as fatigué ta mère pour rien en venant au monde. Tu aurais mieux fait de venir au monde sous forme de règles que ta mère déverserait dans un WC…Ces femmes que tu admires sont entretenues par leur mari. Et toi, que fais-tu pour moi ? Rien. »

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    Ces blessures verbales, plus profondes les unes que les autres vont se succéder toute la journée et jusqu’à la rupture du jeûne. Impossible pour Broulaye de fermer ses yeux la nuit après une longue journée à couper et à fendre du bois. Aux environs de 5 heures du matin, il dut interrompre son petit déjeuner en vue de jeûne pour s’emparer d’une corde et quitter la chambre. Il disparaît dans la brousse tandis que Awa continuait son sport favori. Il se dirige vers le gros manguier, passe la corde dans la branche et son cou dans le nœud et se laisse choir.

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    La suite ? C’est un cadavre pendu que les villageois découvrent au petit matin. La gendarmerie et le médecin légiste font leur constat. Le martyr est détaché et mis en terre où il aura enfin un repos qu’il n’a jamais eu sur terre. Dès lors, Awa est huée partout où elle passe. Elle pourra économiser ses énergies en attendant d’avoir un autre preneur suicidaire.

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    Samagnana Bassi à Fana Guegnéka I

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      2 nov 2007

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