Faladié Sokoro en commune VI : Un scandale foncier en passe de virer au drame

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    Du moins, si rien n’est fait pour calmer la tension qui ne cesse de monter entre les jeunes du quartier de Faladié Sokoro et un certain Seydou Traoré, considéré comme un spéculateur hors pair dans le secteur foncier à Bamako. Les contours juridiques de dossier restent obscurs.

    Le scandale concerne une parcelle à usage d’habitation située à Faladiè Sokoro en commune VI du district de Bamako. Selon les témoignages des voisins, cette parcelle a été attribuée, il y a trente ans, à feue Fatoumata Sidibé par le chef de quartier d’alors  qui s’appelait Oumar Diallo. Mais Fatoumata Sidibé, la propriétaire de la dite parcelle avait, de son vivant, par erreur, construit une maison sur une parcelle appartenant à autrui. Elle y était logée, durant des années, avec ses enfants. Après le décès de la vieille, en 2007, un monsieur se présente à ses enfants comme étant le vrai propriétaire de cette parcelle. Il expulse les enfants et démolit la bâtisse. Touchés par la situation très précaire dans laquelle vivent les enfants de Fatoumata Sidibé, les voisins engagent des enquêtes. Ils  finissent par retrouver la véritable parcelle de Fatoumata Sidibé. Mais il se trouve que sur la parcelle, Seydou Traoré, technicien supérieur du génie civil,  avait déjà construit une maison qu’il a donnée en location.  Aidés des voisins, les enfants de la vieille saisissent la Direction des domaines et du cadastre qui confirme que cette parcelle est bien la propriété de Fatoumata Sidibé. Seydou Traoré même confirme cette thèse. Mieux, l’affaire est portée à la connaissance des notabilités du quartier (chef du quartier et les imams) qui approchent Seydou Traoré afin qu’une solution soit trouvée à l’amiable. Là, M. Traoré fait savoir que la parcelle lui a été cédée par un de ses oncles décédés. Et qu’il ne dispose d’aucun document du site. Mieux, il promet de restituer la parcelle au vrai propriétaire au bout de trois mois, le temps de déguerpir les locataires.  Mais quelque jours après, Seydou Traoré change de langage en laissant entendre que la parcelle lui appartient, qu’il n’est pas question de la restituer. Toujours aidés par les jeunes de Faladiè Sokoro, les héritiers de dame Sidibé saisissent le Tribunal de Première Instance de la commune VI.  Au cours de son audience du 14 décembre 2011, le tribunal a été formel : la parcelle est bien la propriété de feue Fatoumata Sidibé qui détient tous les documents administratifs. Le tribunal ordonne l’expulsion de Seydou Traoré et tous les occupants. Aussi, il ordonne la démolition de toute construction faite sur le site à la charge de ce dernier. Non satisfait, Seydou Traoré interjette appel.  A la surprise générale, la cour d’appel rend, le 3 octobre dernier, un arrêt à la fois confus et polémique. Car il s’agit, selon les populations de Faladiè Sokoro, d’une sentence qui jure d’avec les règles de l’orthodoxie judiciaire. comment se fait-il que la Cour d’Appel reconnait le droit des héritiers  de Fatoumata Sidibé sur la parcelle, mais  exige, avant toute démolition, le paiement de 8 millions CFA en compensation de la construction faite sur le site ? Cette décision a créé une indignation générale dans le quartier. Les populations estiment qu’elle n’a pas de sens quand on sait que M. Seydou Traoré avait construit sur le site tout en sachant qu’il ne lui appartient pas. Les habitants de Faladiè Sokoro entendent utiliser tous les moyens afin que les enfants de Fatoumata Sidibé soient réinstallés dans leur droit. D’ores et déjà, les jeunes du quartier s’organisent afin que justice soit faite. De son coté, Seydou Traoré a fait savoir que rien ne le fera reculer. La fin de ce scandale n’est donc pas pour demain. Et le pire est à craindre. A moins que les autorités s’impliquent. Quand la justice est injuste, c’est la dérive.

    B.A

     

     

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