Faits divers : Voleurs malchanceux

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    Ils avaient un champ d’opération bien précis qui leur offrait de voler et d’écouler sans anicroche leurs butins. Mais, il a fallu qu’ils changent de secteur pour qu’ils tombent entre les mains de la police

    Le commissaire divisionnaire, Mamoudou Diabaté, en charge du commissariat de police du 11ème arrondissement du District de Bamako a récemment mis hors d’état de nuire deux malfrats, spécialistes dans le vol d’engins à deux roues. Les enquêtes des limiers ont permis de mettre la main sur deux de leurs complices, ceux-là spécialisés dans le recel.

    Cette bande sévissait depuis belle lurette dans la cité des Trois caïmans et ses environs. Après leur interpellation, les deux voleurs MAID et AD et leurs complices receleurs MS, FT ont été présentés au procureur du tribunal dont relève le secteur concerné.

    L‘interpellation de ces bandits de grand chemin est une réussite pour les policiers qui veillent de nuit comme de jour pour sécuriser les personnes et leurs biens et nettoyer la ville de Bamako et de ses environs en les débarrassant de ces hors la loi que sont les malfaiteurs et leurs complices.

    S’il faut croire nos sources au commissariat de police, où leurs dossiers ont été traités, MAID et AD sont tous deux natifs d’Arabie saoudite. En professionnels, et apparemment très intelligents, ils agissaient toujours à deux et avaient choisi comme champ d’opération la localité de Gouana, à la périphérie de la capitale. Cet endroit leur semblait très favorable pour y avoir fait de nombreuses victimes et ensuite écouler leurs butins sans peine, dans une tranquillité totale.

    Mais comme par malheur, avec le temps, ils ont eu envie d’élargir leur champ d’opération à d’autres endroits de la capitale, pour sans doute, amasser le maximum de butins. Ils ont ainsi planifié une opération à Kalaban-Coura, en Commune V du District de Bamako. Et c’est ce qui a occasionné leur chute, car ils ont finalement été appréhendés par la police avant d’être conduits au cachot.

    Une fouille minutieuse des coins et recoins de leurs secteurs

    Leur interpellation a eu lieu la nuit du 9 juillet dernier. Cette nuit-là, aux environs de minuit, la Brigade de recherches du commissariat de Kalanban-coro dirigée par le capitaine de police Issa Yacouba Coulibaly faisait la ronde dans les secteurs de Kalaban-coura, en Commune V. Au cours de cette opération, les policiers ont fouillé les coins et recoins des secteurs qui relèvent de leur compétence du point de vue sécuritaire pour les débarrasser des bandits de tout acabit.

    À la date indiquée plus haut, lorsqu’ils étaient en train de fouiller les endroits obscurs, les éléments de l’unité de recherches ont aperçu deux individus avec une moto Djakarta dans une posture qui leur a paru très louche. Le moteur de l’engin en effet n’était pas en marche. Mais là n’était pas le problème. Mais celui-ci, c’était le fait que, pendant que l’un tenait la moto par le guidon pour le rouler sur le pneu avant, l’autre l’aidait en soulevant l’arrière de la moto comme si elle était crevée. Mais, en réalité, c’est que la roue arrière de l’engin était cadenassée. Visiblement, les deux individus cherchaient un moyen à le faire déplacer pour le déverrouiller loin des regards indiscrets.

    Cette scène bizarre avait tiqué les policiers patrouilleurs. En professionnels, ils ne pouvaient pas laisser aller ces deux inconnus avec la moto sans les interroger. Les policiers les ont approchés pour comprendre le contour de cette scène. Il a fallu seulement qu’ils s’approchent de ces individus suspects pour se rendre compte de l’évidence. à première vue, ils ont constaté que la roue arrière de la moto était cadenassée. Facilement, ils ont compris que ces deux individus cherchaient à s’emparer de cette moto pour ensuite la déverrouiller dans un coin obscur avant de disparaître.

    Les patrouilleurs ne leur ont pas donné ce temps. Le duo a été interpellé puis conduit au commissariat et pour y être entendu. Curieusement, outre l’engin qu’ils détenaient dans de conditions louches, ils avaient en leur possession deux machettes. Cette trouvaille a conforté les policiers dans leur soupçon.

    Interrogés tour à tour, les deux individus ont d’abord écarté tout soupçon de vol de la moto. Cette façon de faire était trop simpliste pour les Officiers de police judiciaire. Ces derniers les ont cuisinés au point qu’ils ont fini par craquer pour avouer leur forfait.

    Quant aux machettes qu’ils avaient en main, MAID et AD ont déclaré qu’ils tenaient ces armes blanches pour se protéger contre d’éventuels agresseurs. Bizarrement plus le temps passait, plus les choses prenaient une autre tournure qui n’arrangeait pas les deux malfrats. Quelques heures après leur interpellation, une jeune fille s’est présentée au commissariat de police pour faire une déclaration de vol de sa moto devant une pharmacie du secteur. Les entretiens entre la jeune fille et les OPJ, ont démontré que la moto entre les mains des bandits appartenait sans autre forme de procès à la jeune fille.

    Par la suite, les policiers ont découvert que les deux malfrats avaient volé de nombreux engins à deux roues avant de les écouler sur le marché noir à Gouana. Au terme des investigations, le capitaine Coulibaly et ses hommes ont mis la main sur deux autres motos volées et deux receleurs identifiés notamment MS et FT. Conduits au commissariat et interrogés, les receleurs ont reconnu sans ambages leur forfait, même s’ils ont déclaré que c’était la première fois pour eux d’évoluer dans le recèle. Ainsi, les deux voleurs et leurs complices receleurs ont tous été déférés au parquet du tribunal de grande instance de la Commune V du District de Bamako pour « vol et recel».

     

    Yaya DIAKITÉ

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