Faits divers : Une veuve dans la tourmente

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    Après le décès de son mari, « Y » se débrouillait seule à faire face aux besoins de la famille. Elle nouera une nouvelle relation avec un autre homme. Ce qui provoquera la colère de son ex-belle famille

    La veuve « Y » gardera longtemps en mémoire cette journée noire. En quelques heures seulement un certain matin, elle a été dépossédée des biens de son défunt époux. Mais aussi et surtout, elle a perdu la garde des enfants qu’elle avait eus avec ce dernier pendant leur union. Cette tragédie familiale s’est déroulée à  Kalabancoro, un quartier populaire de la banlieue du District de Bamako.

    Selon nos sources, cette histoire aux conséquences énormes découle d’un déclic ordinaire. La jeune  « Y » n’a rien de particulier en apparence. Elle est semblable à toutes les femmes modestes que nous rencontrons à longueur de journée à travers la ville de Bamako. A un certain âge, toute femme rêve de rencontrer l’homme de sa vie.

    La belle « Y » faisait partie de cette catégorie de jeunes filles chanceuses en la matière. Autrement dit, elle n’a pas traîné dans le célibat, comme c’est malheureusement le cas de certaines de nos sœurs. Le rêve de « Y » de rencontrer le prince charmant ne tardera pas à se réaliser. Un jour, elle rencontra fortuitement celui que nous désignerons par « P ». Ce jeune homme était également à la recherche d’une future conjointe. Entre « Y » et « P », les relations démarreront comme sur des roulettes sans grand obstacle. Le jeune homme venait  de rencontrer « la femme de sa vie ». Il se décida à la prendre comme épouse. Probablement, sans le savoir, « P » répondait aux vœux secrets de la jeune fille. Les deux tourtereaux ne tarderont pas à informer leurs familles respectives de leur volonté de s’unir pour le meilleur et pour le pire. Tout se passera bien comme prévu.

    Quelque mois après leur rencontre, le mariage sera célébré à la satisfaction des jeunes conjoints. Le même état d’âme était perceptible dans leurs deux familles respectives. Du moins en apparence chez les membres de la famille du jeune homme.
    Le destin est imprévisible, dit un adage. Il était écrit quelque part que le nommé « P » ne vieillirait pas auprès de sa chère épouse « Y ». Il y a quelque mois, le malheur frappa à la porte du couple. L’époux perdit la vie à la suite d’un terrible accident de la route, quelque part à Bamako. Le rêve de la jeune fille venait de se briser. Mais heureusement, elle avait donné  trois enfants à son défunt mari. Par la suite, ce « bonheur » d’avoir des enfants de feu son mari aimé tournera au cauchemar. Pire, Y se rendra compte que les membres de la famille de son défunt mari étaient loin d’être unanimes pour son mariage avec leur parent défunt.
    Après le décès de son mari, elle n’a pas reçu d’aide des parents et des proches de son défunt mari pour entretenir la progéniture de ce dernier. Durant un bon moment, la jeune fille a vécu avec ses trois enfants sur le bras, attendant d’hypothétiques  appuis et aides de sa belle famille. Mais en vain.  Plusieurs semaines, voire plusieurs mois passèrent. Aucun des parents ou proches de son défunt mari ne se manifestera pour voler au secours de la jeune femme.

    Les bagarreuses. Abandonnée avec ses trois enfants, la veuve « Y » sera obligée de se « débrouiller » pour satisfaire les nombreux besoins des gosses. Sans oublier surtout les siens propres auxquels elle devrait faire face au quotidien. Pour une jeune fille qui ne dispose pas de sources de revenus stables dans une ville comme Bamako, cela relève sans doute de la quadrature du cercle. Elle se voyait contrainte de faire « quelque chose » comme on dit, pour gérer au mieux les besoins du quotidien en l’absence du chef de famille décédé. Avec le temps, explique notre source, la jeune fille était obligée de s’adonner à des activités loin de l’honorer dans la vie, comme elle l’avouera plus tard. Mais, Y ne voulait pas rester inactive. Elle devait faire bouillir la marmite à tout prix.
    D’après notre source, au cours de cette activité qu’elle jugeait « dégradante », la jeune femme a rencontré un autre homme, un certain « S ». Comme avec son défunt époux, il y a quelques années, l’idylle avec « S », se nouera vite. Le mariage en moins. Ainsi « Y » et le jeune « S » ont noué une relation amoureuse qui durera quelques mois. La jeune femme venait de rencontrer, sans le savoir, le père de son quatrième enfant. Le jeune homme ne tergiversait pas pour prendre en charge les dépenses financières de « Y » et des trois enfants de son défunt mari. Avec le temps, « S » promettra à la jeune femme de l’épouser. C’était le début d’un calvaire pour elle. A cause de certains membres de son désormais ex-belle famille. Ceux-ci avaient mal encaissé la grossesse qu’elle avait contractée
    avec S.

    Les sœurs de son défunt mari ont difficilement accepté que l’épouse de leur frère disparu en arrive à une telle extrémité. Il était impensable pour elles de voir la mère des enfants de leur frère disparu, il y a peu de temps, contracter une grossesse avec un autre homme. Les sœurs de « P », ont estimé que la veuve s’est comportée en « épouse indigne ». L’infidèle Y devait payer pour avoir déshonoré la famille de son défunt mari. Les sœurs de « P » ont longtemps réfléchi avant d’élaborer une stratégie pour donner une « correction » à « Y ». Un châtiment qu’elle mettra certainement du temps à oublier.

    Les belles sœurs passeront à l’acte un dimanche, très tôt le matin. Alors que « Y » ne s’attendait pas à leur visite, les sœurs de son défunt époux se sont présentées chez elle. Très remontées contre celle qu’elles ont qualifiée de traître et d’indigne, les furies n’ont même pas cherché à expliquer les raisons de cette intrusion chez celle qu’elles considèrent désormais comme leur ennemie. Une fois à l’intérieur de la maison, les jeunes filles ont fait main basse sur tout ce qui était censé appartenir à leur frère défunt. Elles ont pris la moto, les chaises, les vêtements, les meubles du salon, le lit, etc. Durant plusieurs dizaines de minutes, elles ont mis la maison sens dessus dessous.

    La veuve ne bronchera pas face à l’ire des guerrières matinales. Mieux, elle les a laissées faire comme si de rien n’était. Les bagarreuses ne s’attendaient pas à cette attitude de passivité de la part de leur adversaire du jour. Elles étaient comme frustrées. Elles en ont rajouté à leur vilain acte en proférant des injures graves à l’encontre de « Y ». Cette dernière ne pouvait plus rester sans réagir face à cette  agression d’un autre type. Elle a répondu à cette provocation de trop. Les choses se sont envenimées dans la cour où Y, enceinte d’un autre homme, vivait avec les enfants du frère décédé des jeunes filles.

    Pour mieux marquer leur passage chez leur victime, en plus des objets, les belles sœurs ont tout ramassé. Elles ont kidnappé les enfants de leur frère décédé. Impuissants, les « pauvres  bambins » n’ont pu que suivre leurs « tantes » qui venaient de vociférer sur leur mère sous leurs yeux. Sans le vouloir, ils se sont retrouvés les victimes d’une situation dans laquelle ils n’étaient
    pour rien.

    La pacifique « Y » attend de donner (très prochainement) naissance à un nouveau né, fruit de son union  avec « S ». Cet homme correct qui lui a promis le mariage. Les parents de son défunt mari seront obligés « maintenant » d’entretenir les enfants de leur parent subitement décédé. Après la mort de son mari, la jeune femme ne demandait que l’appui de son ex-belle  famille pour  les entretenir. Rien de plus.  Les nuances de la justice divine sont innombrables.
    Anne-Marie KEÏTA

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    3 COMMENTAIRES

    1. La jeune dame n’a pas été soutenue dans l’entretien des enfants apparemment par sa ex-belle famille. Et, puis, son age lui permet de se remarier avec qui elle veut. Je ne sais pas en quoi cela choque l’ex-belle famille. Peut être les soit -disantes tantes des enfants a sa place auraient fait certainement pire. Pourquoi donc elles se mêlent dans la vie de la bonne dame?. Si elles étaient capable ou sérieuse; elles allaient surtout s’occuper des enfants avant que ce scenario n’arrive. La future vie de la dame ne les intéresse en rien.

    2. Quelqu’un qui a eu 3 enfants ne peut être appelée “jeune fille”, et puisqu’elle n’est pas encore mariée avec l’homme dont elle attend un bébé, on ne peut non plus parler “d’union” mais de “liaison”

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