Faits divers : SOS pour le vieux Bakary Coulibaly

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     Victime  de vol de ses  05  bovidés, l’octogénaire risque de perdre tout son cheptel s’il ne bénéficie du concours des bonnes volontés. Car le mis en cause a  fini par  transporter l’affaire  devant les tribunaux. Le vol a lieu courant 2015 dans le  village de Sanga dans la commune rurale de Yélékébougou, située dans le cercle de Kati.

    La grandeur du Mali se trouvait en ses hommes et femmes qui avaient le respect en la chose d’autrui. Qu’il s’agisse d’un bien personnel ou collectif à vous  confié  par un individu ou une communauté, on se gardait de l’utiliser.

    Aujourd’hui, nous avons tendance à fouler au pied ces valeurs ancestrales, recherche du gain facile oblige.

    Ce fait du jour oppose deux (02) habitants  de Sanga. Il se passe à la suite d’un vol de bovidés, appartenant à un certain Bakary Coulibaly, éleveur de son état, âgé aujourd’hui de 95 ans  à Issouf Diarra, 71 ans, un ex Imam dudit village, nous informe notre source.

    Après trois réunions successives tenues à cet effet, on est parvenu à la conclusion de faire appel au propriétaire de pilon magique communément appelé « Kolokalantigi »  qui  se trouvait dans un village voisin. Celui-ci donna son accord de principe et arriva au village comme indiqué.

    Tout le monde était là  sauf  Issouf Diarra que s’est  excusé auprès des autres  pour raison de voyage le jour j.  Personne n’a fait de son absence  un problème pourvu que les autres assistent à la séance de démonstration.

    Pour la circonstance,  le chef de village de Yélékébougou a envoyé deux de ses conseillers pour assister à Sanga à la séance de pratique fétichiste du pilon magique.

    D’après le rapportage des témoins sur cette affaire,  avant de procéder à la recherche proprement dite de bovidés volés, le propriétaire de pilon magique a fait une démonstration qui convainc l’assistance. Il envoya ensuite le pilon à la recherche du ou des auteurs du vol des (05)  bovidés.

    Le pilon est ensuite lancé à la recherche du voleur. Il  fit après quelques détours  avant de s’immobiliser sur le mur de Issouf Diarra. On n’en croyait  pas. On fit une 2ème reprise et une 3ème  où le pilon  perça le battant de maison où se cachait Issouf  Diarra.  Les gens y entrèrent et trouvèrent le nommé Issouf Diarra à l’intérieur.

     

    Stupéfaction

     

    On lui a demandé s’il en est l’auteur du vol ? On entendit ce dernier répondre  par la négative, mais affirme  connaitre les auteurs  qui sont au nombre de deux personnes dont l’une est de Sanga et l’autre d’un village voisin.

     

    Toutefois, il se refuse à dévoiler leurs noms. Sur ce, il doit rembourser les bovidés volés à Bakary. Ce dernier  tomba malade quelques jours après  et partit à Bamako pour des soins où il y  subit  une opération chirurgicale.

     

    Profitant de son absence, le mis en cause porta plainte contre le vieux au TPI de Kati pour pratique fétichiste de pilon magique, diffamation, violation de domicile. Son fils du nom de Moussa fut arrêté et mis en garde à vue avant d’être libéré au terme de 07 jours de garde à vue.

     

    Le plaignant demanda 10 millions FCFA à l’accusé pour réparation de tort causé à sa personne. Le juge en son audience du 10 Mars 2016 a revu ce montant à la baisse en le ramenant à 05 millions FCFA et ordonne d’office l’exécution provisoire de la présente décision.

     

    Un Huissier de justice est commis pour faire exécuter cette décision. Las d’attendre, ce dernier muni de la grosse N°176 rendue en date du 10 Mars 2016 par le TPI de Kati (2ème Chambre Correctionnelle), a établi un procès verbal de vente veut saisir 53 bovidés de Bakary Coulibaly.

     

    Le présent PV a été remis le 29 mars dernier. Une signification Commandement de payer remis le 09 Novembre demandant aux sieurs Bakary Coulibaly et Moussa Coulibaly à mettre en exécution dans les 08 jours qui suivent à parti de la présente signification à payer les 05 millions réclamés par le plaignant. A défaut les 53 bovidés n’échapperont pas à la saisie. Et cela malgré l’interjection de la victime devant la Cour d’Appel de Bamako, selon les documents en notre possession concernant cette affaire.

     

    Pourquoi ce revirement de la part de celui qui a reconnu les faits en présence des villageois et qui se rétracte après en convoquant la victime de vol devant les tribunaux, se demandent certains témoins de la scène. Nous ne saurons répondre à cette place du mis en cause qui se tourne vers la justice pour, dit-on réparer le tort causé à sa personne.

     

    Aujourd’hui, le vieux de 95 ans se considère comme une victime expiatoire de la justice des vainqueurs à la solde d’un homme. Il s’agit de M. Issouf Diarra  qui s’abrite derrière la justice pour lui prendre ses biens.

     

    L’octogénaire voyant son cheptel menacé de disparition lance un SOS aux bonnes volontés à faire en aide pour sauver celui-ci (cheptel) qui constitue sa raison d’être.

     

    Il pense à une cabale  montée de toutes pièces par le mis en cause en complicité avec des juges véreux prêts à lui exproprier ses biens acquis à la sueur de son front. La victime appel aux défenseurs des droits des plus faibles en l’occurrence l’Union des Associations et Coordination d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD)  qui fait du combat contre l’injustice son cheval de bataille.

     

    Me Mamadou Ismaël Konaté en charge du ministère de la Justice et Garde des Sceaux est plus que jamais interpellé à trancher dans cette affaire dont le  dessein inavoué du mis en cause  est d’exterminer le cheptel de cet octogénaire.

     

    A suivre…

     

    Ambaba de Dissongo

     

    QUELQUES REACTIONS POPULAIRES RECUEILLIES

    Cette affaire de vol de bœufs qui oppose le nommé Bakary Coulibaly à M. Issouf Diarra n’a pas laissé les citoyens maliens indifférents. Ils croient en la justice de leur pays, à la croisée de chemins en matière d’assainissement. Ils sont nombreux à se prononcer sur l’issue de l’Arrêt de la Cour d’Appel tendant à faire éclater la vérité sur cette affaire. Car, disent les personnes interrogées, les juges trancheront ce différend conformément à la loi et à leur intime conviction.

    1. Drissa Coulibaly, notable à Faladié en CVI du district de Bamako. Il dit ceci : « pour moi, il n’y a pas de péril en la demeure sur cette affaire de vol qui s’est transportée dans les tribunaux. Le droit sera dit, rien que le droit avec l’assainissement de la justice en cours depuis l’arrivée au pourvoir de M. Ibrahim Boubacar Keita. Car, il a fait de la justice malienne un lieu de réparation de l’injustice causée aux innocents. Nous nous réjouissons beaucoup avec l’évolution actuelle des choses », a indiqué M. Coulibaly.
    2. Adama Traoré est un des témoins privilégié sur  cette affaire. Il s’exprime en ces termes : « Le peuple malien doit avoir en tête que le temps des plus offrants est révolu au Mali en matière de justice. Car, les juges n’ont d’yeux que sur le droit.  Le temps du marchandage des procès est derrière nous grâce à IBK qui a débarrassé le secteur de la justice des pratiques ignobles. Aujourd’hui, nous assistons à une justice axée sur le droit d’où la confiance qui renait entre Justiciers et justiciables. Les Maliens sont entrain de vivre la formule fétiche : « Nul n’est au-dessus de la loi », tranche notre interlocuteur.

     Taka Meminta, chargé des questions juridiques à  l’UACDDDD, une association qui défend la cause des démunis partagent également la vision du gouvernement malien à assainir le secteur de la justice. Ce témoin privilégié dans cette affaire, partage l’avis de ceux qui parlent des  juges désintéressés au matériel.

    1. Badra Alou Coulibaly, Magistrat de son état et non moins Directeur Général adjoint de l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ)  ‘’Me Demba Diallo’’ ne parle de cette affaire de vol de bovidés,  mais de l’indépendance de la justice. Ce Magistrat émérite reconnait l’indépendance des juges,  surtout les juges au siège. Pour moi,  l’indépendance de la justice  est  une réalité au Mali. Il l’a dit lors de la formation des journalistes sur l’organisation et les procédures judiciaires organisée les 28, 29 et 30 novembre dernier tenu à l’institut.  Selon lui, les juges au siège peuvent trancher le jugement en toute indépendance. Aucune pression ne s’exerce sur eux. C’est une grande avancée de la justice que nous devons tous saluer, s’est réjoui le DGA de l’INFj.

    En somme, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que la méfiance qui existait  entre   populations  et les  justiciers est entrain de se dissiper petit à petit.

    La  confiance renait entre les deux (02) parties et cela grâce aux efforts des autorités maliennes qui mènent un combat sans relâche pour rendre cette justice accessible à tous. C’est la préoccupation majeure de Me Mamadou Ismaël Konaté en charge du département de la Justice, des Droits humains et Garde des Sceaux. Ce dernier, dès sa prise de fonction à la tête de département disait qu’il n’a pas à collaborer avec des juges qui monnayent leur jugement avec des plus offrants. Une façon de dire que le jugement sera  rendu conformément à la loi et non en faveur du plus offrant.

    Sous la conduite éclairée du Président de la République IBK, Me Konaté est entrain de redorer le blason de la justice malienne en quête de ses lettres de noblesse. Bon vent à M. le Ministre.

    A.D. Dissongo

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