Il était presque 2 heures du matin quand ” Djeff ” (surnom) était arrivé derrière la maison des métis au Badialan, il était garé avec Kady sa dulcinée. Le couple, comme à son habitude, devait échanger quelques mots et amabilités avant de se quitter. Mais juste quand Kady avait viré, le temps pour Djeff d’allumer une cigarette et de démarrer, une voix de l’autre côté du goudron raisonne : ” Hé ! hé !, Djeff attends-moi s’il te plait… ”
L’homme du noir fonçait sur le chroniqueur politique qui avait commencé à douter, alors il tente de démarrer mais en vain. L’inconnu court presque pour tenter de rattraper le journaliste qui, depuis un certain temps, a pris certaines précautions, il a changé certaines de ses habitudes.
Finalement le moteur a répondu, il était en marche, d’un seul coup Djeff démarre en trombe mais l’autre l’avait déjà rattrapé, il tenait le porte-bagage de la moto de toute sa force. Djeff tente de se soustraire en accélérant, l’autre l’en empêche, alors la moto balance dans tous les sens avec un bruit assourdissant, bien sûr pour une Yamaha 100 toute neuve. Au bout de quelques minutes de tiraillement la moto est déséquilibrée, la roue avant s’engouffre dans le ravin. Alors convaincu d’être poursuivi, Djeff se projette dans le vide et continue son chemin à pied. L’inconnu le poursuit tente de le rattraper pour lui parler, puisque finalement il a compris.
C’est alors que Djeff arrive tout essoufflé devant un groupe de jeunes dans leur grin, il tente de leur expliquer mais sans succès. C’est aussitôt que les jeunes aperçoivent un autre homme arrivé tout aussi essoufflé, il explique : ” Hé ! hé ! Djeff, c’est moi tu ne me reconnais pas, je suis arrivé de Gao l’autre jour, je t’ai cherché partout. Finalement, on m’a dit que si je veux te voir, je dois t’attendre tard chez les Kady, c’est ce que j’ai fait… “. Djeff rétorque ” Mais non !, ce n’est pas possible, ce n’est pas la manière d’aborder quelqu’un en ces moments, à une heure aussi tardive, le pays est mélangé tu m’as fait peur… “. Finalement l’assistance a compris le malentendu qui a failli déborder. Alors il s’agissait très vite de récupérer la moto, malheureusement elle n’était plus opérationnelle, la fourche avait cédé sous le choc. Les deux copains ont donc garé la moto chez la fiancée de Djeff. En fait l’inconnu n’était autre qu’Alioune, un ami que Djeff a connu lors d’une mission à Gao, celui-ci rentré depuis à Bamako veut voir son ami. Alors, de toutes les informations recueillies par Alioune, il ressort que pour voir Djeff c’était tard dans la nuit quand il vient déposer Kady sa fiancée, alors c’est ce que Alioune a fait ce soir de Dimanche au Badialan.
Très aisément vous comprenez par ces temps qui courent que le climat d’insécurité ambiant du pays a poussé les journalistes à être prudents.
A Bamako la plupart de ces hommes et femmes de média ont changé leurs habitudes, ils vivent dans la terreur et l’angoisse des agressions.
Youba KONATE
S’il donne des informations vraies, pourquoi avoir peur alors?
Ce faux journaliste n’a pas de sujet à traiter. Du respect pour les lecteurs.
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