« Au secours si non il va me tuer !» C’est en ces termes que la ravissante Nandi quitta la chambre nuptiale pour s’engouffrer dans celle du vieux Sidiki. Qu’avait t-elle fait pour mériter un châtiment si on sait que les deux tourtereaux se sont jurés quelques heures plus tard devant le maire de se respecter mutuellement ? Mieux le couple avait immortalisé ce beau dimanche par une séance de photos prises au rond point Kwamé N’KRUMA.
Le dimanche passé Brun et Nandi ont passé devant le maire. De coutume, après la célébration du mariage, le couple doit passer une semaine dans une chambre appelée la chambre nuptiale. Il s’agit pour le marié et la mariée d’apprendre à vivre en couple dans une chambre aménagée à cet effet. Ils sont aidés en cela par la « Magnamagan » c’est-à-dire la vieille dame qui est chargée de leur apprendre la vie en couple. Mais avant d’arriver à l’étape de la « Magnamagan », chacun reçoit au préalable des conseils de son côté dont le but est de dominer son conjoint durant la vie du couple.
C’est ainsi que la maman de Nandi, à la veille du mariage lui avait prodigué ceci : « C’est le premier jour de noce que tu dois t’imposer en posant un acte anormal. S’il ne réagit pas, il ne pourra plus te refuser quoi que ce soit dans la vie». A la lumière de ces conseils, Nandi avait élaboré son plan.
Par ailleurs, le papa de Brun lui avait mis en garde de réagir violemment dans la chambre nuptiale à tout acte qu’il trouvera anormal si non qu’il sera dominé par sa dulcinée.
A propos, un proverbe de chez nous dit que si tu informes un idiot de la bataille du lendemain, il dormira les poings fermés. C’est ainsi que Brun s’est trouvé un bâton qu’il a gardé jalousement sous la natte que couvre la moustiquaire nuptiale.
Pendant que les amis de Brun avaient pris congé de lui pour lui permettre de se reposer après une journée mouvementée, ce dernier referma derrière lui la porte de la chambre nuptiale dans laquelle l’attendait son épouse en maîtresse des lieux. Elle s’était couchée sur son ventre les bras et les jambes écartées occupant toute la petite natte de sorte que son époux n’avait pas de place pour dormir.
Conformément aux conseils de son papa, le nouveau marié prit son bâton et infligea deux bons coups aux fesses de Nandi qui dormait à peine. Pendant que le troisième coup était en l’air, elle cria et fracassa la vieille portière pour se retrouver chez le vieux Sidiki à la recherche de secours.
Après audition des deux parties, le vieux Sidiki félicita (clandestinement bien sûr) Brun pour son acte courageux avant de lui prier d’excuser Nandi pour une première fois.
A nos chères sœurs, les futures mariées, si vous avez les mêmes intentions que Nandi, vous êtes averties.
Abou BOLOZOGOLA, Stagiaire