Faits divers : Le Fou du DIBIDA

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    Le forcéné multiplie les agressions et s”attire, en retour, la vindicte populaire.

    Les fous de Bamako font encore parler d”eux. Il y a un peu plus d”un mois (voir l”Essor du 8 mars 2007), Bruno Mario, un aliéné "détenteur de la seule vérité qui vaille" avait fracassé le crâne d”un jeune mendiant endormi, aux environs de la Tour de l”Afrique. L”acte de Bruno Mario a suscité consternation et indignation chez plus d”un. Les Bamakois se sont inquiétés de la trop grande liberté accordée aux malades mentaux d”arpenter à leur aise les rues de la capitale où ils constituent une menace permanente pour la sécurité, sinon la vie, des passants qui les côtoient.

    Il n”est, en effet, pas rare de les croiser sur les deux ponts de la capitale, au milieu de la circulation, à certains carrefours où ils ont amassé des tonnes de détritus et de déchets plastiques. Ils n”hésitent pas à squatter les espaces publics. Par moments, les voyageurs ont ainsi eu de la peine à entrer dans l”autogare de Sogoniko. Un fou avait accumulé des objets de rebut sur une telle hauteur, qu”il fallait être un acrobate pour franchir l”obstacle et avoir accès à l”autogare. Les policiers chargés de régler la circulation à cet endroit furent obligés de le faire déguerpir. Au prix d”une bordée d”injures que déversa le dément. Un autre fou n”avait trouvé mieux que d”élire domicile sous un des échangeurs du Pont Fahd, sur la rive droite. Il a fallu une autre intervention policière pour le déloger.

    Les fous ne sont-ils pas devenus un danger croissant pour les citoyens normaux ? La question est revenue sur les lèvres après un incident survenu jeudi au marché Dibida. Un fou connu sous le nom de Bah a fait une victime. Une fillette d”environ 12 ans qui a reçu en plein visage une grosse pierre balancée par Bah.

    Les témoins de la scène ont raconté que la fillette était en train de marcher paisiblement dans la rue qui passe devant la Direction générale des marchés publics, lorsqu”elle croisa sur son chemin le forcené. Brusquement, celui-ci se saisit d”une grosse pierre qu”il lui expédia en pleine face. La fillette qui ne pouvait s”attendre à une attaque aussi brutale, fut grièvement blessée. D”aucuns n”ont pas hésité à dire qu”elle a été quasiment défigurée.

    Bah venait ainsi de commettre son troisième acte violent sur une personne au cours de la même journée. La dernière agression a révolté la foule. Les vendeurs, les passants, les clients des boutiques alentours, n”ont pas voulu laisser passer une série de gestes méchants et gratuits que la folie ne pouvait, de leur point de vue, justifier. Le forcené sera copieusement battu par des justiciers de circonstance qui le considèrent (un prétexte pour justifier à leurs yeux leur propre brutalité ?) comme un simulateur et un voleur qui joue au fou pour commettre des actes criminels. Le malade mental a heureusement réussi à se soustraire à la vindicte populaire en se réfugiant sous un pont situé non loin de l”endroit où il a perpétré son agression.

    Au passage de notre équipe, peu après le lynchage de la foule, aux environs de 8 heures un quart, le fou était toujours recroquevillé dans son refuge sous le regard curieux des passants. La fillette a été transportée d”urgence à l”hôpital.

    Bah est un fou qui séjourne depuis plusieurs années au marché Dibida. Il est connu de tous. L”homme serait originaire de Niena dans le cercle de Sikasso où il aurait laissé de très amers souvenirs avant de monter à Bamako.

    Be COULIBALY



    Sikasso : TROP FACILE

    Harouna voulait se faire pardonner en allant présenter ses excuses au père de sa victime. Erreur

    La société malienne enregistre de plus en plus de comportements pervers. Ces agissements sont en porte-à-faux avec nos traditions de décence et de pudeur publique. Les comportements anormaux sont surtout perceptibles dans la jeunesse. Est-ce le contrecoup d”une évolution liée à une "modernisation" mal digérée, une mondialisation abordée par le mauvais bout ? Bien malin qui saurait répondre avec exactitude à cette question. L”histoire qui suit illustre ce comportement déviant. Elle met en scène un jeune tailleur de Sikasso du nom de Harouna Ouattara. Il a été écroué la semaine dernière pour pédophilie.

    Depuis 2006, Harouna Ouattara, âgé de 31 ans, se livrait à des attouchements sexuels sur A.D., une petite fille de 8 ans. Il jouait véritablement avec l”enfant jusqu”à satiété sans avoir jamais passé à l”acte. Et chaque fois que la petite A.D. pénétrait discrètement dans la chambre, Ouattara lui glissait une pièce de monnaie pour acheter son silence et sa docilité.

    Mais certaines femmes ont l”oeil et rien ne leur échappe dans leur entourage. Ainsi une voisine de la famille de A.D. avait remarqué les visites fréquentes et douteuses de la petite fille à Harouna Ouattara. Elle en informa le père de l”enfant. Ce dernier convoqua immédiatement le solide gaillard pour lui faire des remontrances sur les relations louches entretenues avec la fillette. Naturellement le gaillard nia tout. C”était la seule manière d”éviter un scandale pouvant lui coûter la prison, mais aussi d”être indexé, pour le restant de ses jours, comme un vulgaire pédophile. L”homme n”avait, cependant, pas la conscience tranquille. Il était convaincu que son acte était blâmable. Alors la seule manière de se faire pardonner était de retourner chez le père de la fille pour lui dire la vérité et présenter des excuses. Entre hommes, avait-il crû, une solution à l”amiable était toujours possible.

    Quelques jours plus tard, il se fit accompagner par un de ses amis pour aller présenter ses excuses au père de l”enfant et reconnaître son comportement pervers. Le père de A.D., au lieu d”accepter les excuses et de clore une affaire tout a fait déshonorante pour les deux familles, alerta les éléments du commissariat de police du 1er arrondissement de Sikasso. Le chef P.J. l”inspecteur Ibrahim Diango Cissé envoya quelques éléments cueillir le délinquant. A l”interrogatoire Harouna Ouattara a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés. L”obsédé sexuel a été déféré à la Maison d”arrêt. Il devra répondre incessamment de ses actes devant le tribunal de 1ère instance de Sikasso.

    F. DIABATÉ
    AMAP-Sikasso

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