Millionnaire, en fait il ne l’était même pas mais plutôt c’était sa première fois de tenir un million dans ses mains et de pouvoir l’utiliser même si c’était pour exécuter un petit marché. Cette petite histoire de Nazouroukou résume à elle seule le rôle et les enjeux que l’argent a pris dans notre société.
Nazouroukou est un jeune Sikassois dans la trentaine, il avait précocement arrêté l’école au niveau de la 8ème année pour enfin se retrouver électricien. Il répare, vend, transforme les transformateurs électriques, c’est justement dans l’exercice de son métier que Nazouroukou avait pu obtenir un petit marché de la part d’une caisse d’épargne de la place. Pour exécuter ce marché, il devait voyager à Bamako pour se procurer le transformateur. Histoire de faire un peu plus de marge bénéficiaire. Alors après avoir disposé des un million cinq cent mille (1.500.000 FCFA) au titre d’avance sur le montant de l’opération, notre ami débarque à Bamako. Il rejoint dans la capitale un ancien ami d’enfance chez qui il va loger à Kati (15km) de Bamako.
Après avoir vaguement expliqué l’objet de son séjour, Nazouroukou descend le lendemain en ville pour chercher son transformateur avec les quelques renseignements recueillis. Il patrouille alors les marchés du Dabanani et du Dibida pour se procurer son transformateur. Ainsi après avoir récupéré l’objet recherché et discuté de son prix, Nazouroukou décide de retirer son million dans un guichet de sa caisse pour payer les sous.
La première altercation l’oppose au taximan qui était resté pour l’attendre à sa sortie, celui-ci l’interpelle : « Mon type, je t’attends ici… » Alors Nazouroukou s’étonne et s’enflamme : «M’attendre pourquoi, qui t’a dit de l’attendre… », il disparaît aussitôt.
Il commence à marcher avec son million en poche étant convaincu que tout le monde en voulait à son argent, il était prudent, évitait les regards, marchait doucement, évitait les attroupements, il avait les 2 mains planqués dans sa poche, histoire de protéger ses sous.
C’est dans cette grande suspicion qu’il arrive finalement au magasin pour payer l’argent.
Mais une fois le carton débarqué, on constate une différence notoire qui change les données, c’était un 2 fils et non 4 fils que cherchait Nazouroukou, alors la vente était annulée. Il était presque 17 heures les guichets avaient fermés alors il fallait amener les sous à la maison. Sur la route de Kati, il s’en prend à tout le monde, ainsi récuse celui qui le propose un sachet d’eau ou même une tentative de caisserie, il récusait tous et tout le monde pour protéger son argent, car il avait la conviction que Bamako était une ville de voyous. C’est dans cette conviction que le Sikassois empreinte une Sotrama pour Kati, il commençait à faire nuit. Dans le véhicule, deux (2) gaillards viennent d’embarquer, ils sont costauds et bizarres, Nazouroukou est convaincu que c’est pour lui qu’ils sont montés. Alors, il décide de les fausser compagnie avant qu’il ne soit tard, c’était au niveau du dernier poste de police, il se jette du véhicule et tombe, l’apprenti n’avait pas entendu sa somation pour descendre. Il s’en tire avec quelques égratignures, du poste il appelle son logeur qui vient le récupérer avec quelques blessures légères. Une fois arrivé à la maison, il se lave avec son argent et décide de veiller pour être en sécurité. Alors un moment il décide d’acheter la cigarette, mais à la sortie de la boutique il reconnaît l’un des gars de la Sotrama. Là il ne fait pas dans la dentelle, il détale et arrive à la maison tout essoufflé, c’est là qu’il raconte toute son histoire a son logeur qui le rassure, en le faisant comprendre qu’il y a des gens à Bamako qui se promènent avec des millions en poche. Hà l’argent, on peut tout de même le comprendre.
Youba KONATE
Ce recis n’est pas vrai. C’est une pure imagination mal montée.Il n’existe pas de transfos 2fils ou 4fils. Il existe plutôt des compteurs de 2 fils et de 4 fils.En plus, Sikasso est aujourd’hui une grande ville. On ne peut pas être habitué à vivre à Sikasso et venir se comporter à Bamako comme un gars qui vient d’un hameau. Je suis vraiment désolé pour le journaliste.
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