Deux jeunes femmes, parentes et en même temps amies d”enfance ont été tuées par un camion fou.
On ne lassera jamais de se désoler de la multiplication des accidents de la circulation dans notre pays. La route continue de tuer surtout dans le district de Bamako. Il est établi que la plupart des accidents de la circulation recensés dans la capitale sont imputables entre autres facteurs, au non respect des panneaux de signalisation, au manque de civisme, à l”excès de vitesse ou encore à l”état défectueux de certains véhicules.
Les actions engagées tous azimuts par les pouvoirs publics (plus de rigueur dans le contrôle technique, obligation de porter la ceinture de sécurité, interdiction de téléphoner au volant, messages de sensibilisation) pour inverser la tendance n”ont pas encore produit les effets escomptés. Depuis quelques années, le nombre d”accidents de la circulation enregistrés dans le district va toujours croissant.
Ainsi l”avenue de l”OUA est l”une des voix où le nombre des accidents de la route est le plus élevé. La route de Koulikoro est aussi réputée pour être l”une des plus meurtrières. Et que dire de l”axe Bamako-Fana-Ségou !
L”on se rappelle encore les violentes manifestations organisées par la population de Moribabougou pour protester contre les nombreux accidents causés par les camions de type benne sur la route de Koulikoro.
Cette voie a encore tué jeudi dernier. Ce jour-là un camion de ce type de plus de 30 tonnes, chargé de gravier a fauché deux jeunes femmes qui tentaient de traverser la route. Selon les explications du chef de la voie publique (VP) du commissariat de police du 12ème arrondissement, Cheick Traoré, le camion venait de Koulikoro et roulait à tombeau ouvert. A l”intersection communément appelée "Plaque Rouge" à Djélibougou, le chauffeur perdit le contrôle du bolide. Le véhicule tangua sur une bonne distance avant de heurter de plein fouet un poteau électrique qu”il arracha. Sogolomba Sidibé et de Oumou Coulibaly qui s”apprêtaient à traverser la route ne réalisèrent pas tôt que le camion fou fonçait sur elles. Elles furent à leur tour fauchées par le mastodonte qui continua sa folle équipée en renversant un taxi avant de terminer sa course dans un collecteur. Aussitôt, le chauffeur qui serait un certain Siaka sauta à terre et prit la fuite sans que les témoins puissent réagir.
Selon l”officier de police Cheick Traoré, "les victimes ont péri écrabouillées c”était des images insupportables". Les enquêtes ont permis de savoir que Sogolomba Sidibé et Oumou Coulibaly qui étaient toutes âgées de 28 ans, étaient non seulement des amies d”enfance, mais aussi des cousines. Ce que confirmera plus tard le père de l”une des victimes. Quant au véhicule qui se trouve toujours parqué au poste de police, il appartiendrait à un riche transporteur de la place, qui avait engagé ce chauffeur il y a seulement deux mois.
Selon les premiers constats établis par le chef VP du commissariat de police du 12ème arrondissement l”accident a été causé par un excès de vitesse du conducteur qui ne maîtrisait pas très bien son camion. Ces premières hypothèses ont été confirmées par l”expert qui a examiné l”engin après l”accident.
L”officier de police a tenu à attirer l”attention des autorités sur le "carnage" que causent les minibus Sotrama, les camions remorques et autres camions de type benne sur cette voix qui relie Bamako à Koulikoro. Aussi a-t-il jugé nécessaire et urgent l”érection de ralentisseurs voire même des feux tricolores au niveau des carrefours névralgiques de cette voix pour davantage sécuriser les usagers. Ces dispositifs auront l”avantage, de réduire les accidents de la circulation et de réguler convenablement le trafic sans avoir recours à la police. Parallèlement, il faut selon lui continuer à sensibiliser les chauffeurs en général et ceux des poids lourds en particulier.
Hier encore, le chauffard en fuite demeurait introuvable, mais il est activement recherché par la police et son employeur.
Mh.TRAORE
L”Essor du 8 Août 2007
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