Les deux voleurs étaient tellement sûrs d’eux-mêmes qu’ils n’hésitaient pas à s’en prendre à leurs victimes en plein jour. La population a fini par les couper l’herbe sous leurs pieds
Le commissariat de police du 9ème arrondissement dirigé par le commissaire principal, Santigui Kamissoko, a mis le grappin, la semaine dernière, sur deux grands voleurs qui avaient toujours des boutiquiers dans leurs viseurs. Il s’agit de SK et LK, tous deux relativement jeunes. Intrépides qu’ils étaient, ils n’hésitaient pas une seconde à opérer en plein jour sans se faire de soucis quant à une éventuelle intervention policière pour les mettre hors d‘état de nuire.
Pratiquement, c’est cette extrême confiance en soi qui a occasionné leur perte. Contrairement à nombre de voleurs de leur acabit, les deux individus avaient chacun un métier connu de tous dans leur voisinage. Selon nos sources, l’un est chauffeur de profession et l’autre serait un agent de la protection civile communément appelée sapeur-pompier.
Ils ont longtemps troublé le sommeil des habitants des secteurs, où ils sévissaient. Ils sont tous les deux passés par la prison. C’est la raison pour laquelle, ils sont connus dans les archives de plusieurs commissariats de police de la capitale. Curieusement, après leurs forfaits, ces deux individus sont, depuis toujours parvenus à se tirer d’affaire. Ils étaient tellement rodés dans ce qu’ils faisaient, qu’ils ne se donnaient pas le moindre répit. Toujours prêts, il suffisait qu’une occasion se présente à eux pour qu’ils opèrent, même en plein jour. Ils connaissaient pertinemment les risques de lynchage qu’ils encouraient lorsqu’ils se font prendre durant la journée. Mais pour eux, c’est tant pis. C’était le « ça passe, ou ça casse ».
Le jour où ils ont été appréhendés par la police, ils avaient attaqué en plein jour un boutiquier à Sébénicoro en Commune IV du District de Bamako. C’était en fin juin dernier. Malheur pour eux, car la chance n’était pas de leur côté ce jour-là. Les deux voleurs ignoraient que les policiers, aussi bien que les populations, leurs victimes potentielles, étaient très bien renseignés sur eux. Les populations s’étaient organisées et n’attendaient qu’ils tentent d’opérer dans un de leurs secteurs pour qu’elles en terminent avec eux.
C’est ce qui a failli arriver le jour où ils se sont attaqués au boutiquier. N’eut été l’intervention des policiers du 9è arrondissement, le duo allait tout simplement être lynché par une foule en furie. Le jour des faits, ils se sont introduits dans l’échoppe de leur victime. Mais leur opération s’est soldée par un échec. Des jeunes alertés les attendaient dans un coin de rue. Ils suivaient tous les mouvements des deux bandits qui se trouvaient dans la boutique.
Les jeunes qui les surveillaient ont attendu le moment opportun pour alerter tout le reste du voisinage. Comme si elle n’attendait que çà, la foule est sortie de tous les côtés des rues adjacentes. Puis, les minutes suivantes ont été très chaudes pour nos deux bandits. Ils ont été sérieusement tabassés durant plusieurs dizaines de minutes. Les plus durs de la foule proposaient d’en finir avec eux définitivement.
Heureusement, entre temps, un inconnu a alerté les policiers du commissariat de police. Le commissaire, Santigui Kamissoko, a immédiatement envoyé des éléments pour éviter le pire. Ainsi, les deux bandits ont été de justesse sauvés de la vindicte populaire. Ils ont été conduits au commissariat de police pour y être entendus et écroués. Leurs dossiers sont renvoyés au parquet du tribunal afin qu’ils répondent de l’infraction de « tentative de vol ».
Tamba CAMARA
Coup dur pour la bande du rivage
Pres qu’au même moment, les policiers du 3è arrondissement mettaient la main sur des toxicomanes qui guettaient la moindre occasion pour s’emparer des motos de ceux qui s’aventuraient sur la berge du fleuve avec leurs engins à deux roues. Parmi le groupe de suspects, DD a été le premier interpellé par la police.
Dans la nuit du 20 au 21 juin dernier, aux environs de 22 heures sur la berge du fleuve au niveau du pont des Martyrs, DD et un de ses compères surnommé « Crazy » ont été pris en flagrant délit de vol sur la berge du fleuve. Les deux ont été poursuivis par une foule en colère. « Crazy » s’est échappé. Son complice DD n’aura pas cette chance. Il a été rattrapé par la foule qui l’a battu sur place au niveau du pont, où ils ont l’habitude de s’attaquer à leurs victimes et de fumer du « Joint », c’est -à-dire de la drogue.
Les deux bandits avaient filé un jeune homme qui avait stationné son engin sur la berge pour aller jeter des médicaments traditionnels composés de décoctions et de feuilles d’arbres dans le fleuve. Les voleurs ont profité de ce moment d’inattention du jeune homme pour s’emparer de sa moto. Dans les minutes suivantes, les policiers, informés par un anonyme, sont rapidement intervenus et ont mis la main sur le suspect avant de le conduire dans leurs locaux.
Au cours de son audition, il a reconnu avoir participé au vol de plusieurs engins à deux roues en compagnie de son complice fugitif. Par la suite, les policiers ont compris que DD et « Crazy » faisaient tous partie de la même bande de malfrats qui passaient leur temps à roder dans les environs de l’hôtel de l’Amitié, à consommer de la drogue et à rechercher d’éventuelles victimes.
Les enquêtes policières ont finalement établi que les malfrats volaient juste pour revendre leurs butins dans le but d’acheter uniquement du chanvre indien dont ils sont friands.
Ils appartenaient à un réseau bien organisé dont des dealers et des receleurs, et sévissaient dans les quartiers de Bagadadji et N’Golonina, où ils ont fait de nombreuses victimes, en plus de celles du rivage.
Le dossier du malfrat a été diligenté et renvoyé devant le procureur du tribunal de grande instance de la Commune IV. Depuis, le malfrat toxicomane dort derrière les barreaux. Les recherches sont en cours pour mettre la main sur son ou ses complices
T.C