Fait divers : week-end mortel sur le tronçon de Yirimadio

Suite à une mauvaise manœuvre un camion remorque écrasa une femme aux environs du Poste DTR. Quelques heures plus tard un véhicule BMW percuta un mortellement un homme au niveau de la Cour d’appel, sans même s’arrêter.

Le week-end passé a été marqué par une série d’accidents de la route plus ou moins graves dans le secteur du 13e arrondissement. Le premier s’est déroulé au poste DTR (de contrôle) de Yirimadio, samedi, aux environs de 17 heures. La circulation est très difficile à cet endroit. Le ruban de la route (la chaussée) n’est pas réservé aux seuls conducteurs d’engins. Des milliers de jeunes filles, de garçons, des centaines de vendeurs à la sauvette et de myriades d’enfants, de badauds, de vendeurs de bétails, de petits mécaniciens, de bouchers, de vendeuses de fruits, d’eau, des dizaines de personnes, une horde d’apprentis de Sotrama tournent jour et nuit.
Aucune heure du jour et de la nuit n’est creuse ici. A chaque arrêt d’un car, à destination ou en provenance de l’intérieur du pays, le poste DTR est pris d’assaut par ce monde bigarré. Les gens vivent au jour le jour ici. Ils proposent des friandises de toutes sortes aux passagers. La cohue envahissante ne se rend pas compte des dangers liés à la circulation sur une chaussée où les piétons, les cyclistes, les véhicules se disputent l’espace disponible. Chacun se presse pour prendre le car, le bus ou le véhicule personnel. Les conducteurs sont contraints de ralentir pour ne pas écraser « ces fourmis humaines » qui tourbillonnent autour du « Poste Kura » (le nouveau poste).
Le samedi dernier, un taxi en provenance du centre ville était arrivé sur les lieux. Il avait à bord une passagère. Cette femme était arrivée en retard à la gare. Le car qu’elle devait emprunter était parti depuis quelques minutes. Sur le conseil d’une connaissance, elle a loué un taxi pour rattraper le véhicule au « Poste Kura ». Moins de 30 minutes plus tard elle était à Yirimadio. Elle avait de la chance. Le chauffeur de son car remplissait les formalités au niveau des différents postes de l’administration des transports. Mais une grappe humaine était très active autour du bus.
Le chauffeur essaya de se faufiler au milieu de la foule juste au moment où un camion remorque s’apprêtait à quitter le poste. Le mastodonte qui venait de se vider de sa cargaison de ciment entama une manœuvre de sortie. Cette manœuvre échoua. L’engin lourd se retrouva nez à nez avec le taxi. Le conducteur du camion-remorque n’a pu freiner. Le mastodonte est passé sur le taxi, tuant sur le coup la pauvre passagère qui avait loué la voiture. Le taximan grièvement blessé sera extrait des décombres de son véhicule plusieurs heures après l’arrivée des sapeurs pompiers. Selon nos informations il lutte encore pour la vie à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako.
Le deuxième accident enregistré par le commissariat du 13e arrondissement date de la nuit du samedi à dimanche. Il s’est déroulé en face de la Cour d’appel de Bamako.
Depuis quelques semaines déjà, les riverains de la route à ce niveau ont constaté que tous les jours aux environs de trois heures de la nuit, un véhicule de type BMW passait par là. Les oiseaux de nuit, les jeunes qui paradent à ces endroits habitués à voir passer ce véhicule à la même heure relevèrent comme par jeu son numéro d’immatriculation.
Cette nuit du samedi, à la même heure (03 heures) un homme avait été mortellement fauché par la BMW non loin de la Cour d’appel. Au lieu de s’arrêter pour secourir sa victime, le conducteur mit les gaz et disparut dans l’obscurité en fonçant vers la ville. Ce chauffard sera identifié plus tard comme un respectable chef de famille que nous allons surnommer MW. Il alla garer son véhicule dans un garage et ne le sortit plus pendant longtemps.
Les policiers ayant été informés se rendirent sur place et tentèrent de relever des indices. Ils entrèrent dans les maisons et interrogèrent quelques curieux qui s’étaient regroupés autour du cadavre. Un témoin déclara avoir vu une voiture de marque BMW ralentir puis foncer comme si le conducteur avait subitement le feu aux fesses. Un autre curieux s’approcha du premier témoin et lui posa une question sur la marque de la voiture. Le premier insista sur le numéro de la plaque et donna même la couleur de la voiture. Le second s’approcha alors des policiers, sortit un bout de papier de sa poche et leur communiqua le numéro inscrit sur la plaque minéralogique.
Les limiers de la brigade de recherche et de renseignements se lancèrent alors dans des recherches qui aboutirent à l’identification du propriétaire de la voiture. Ce grand commerçant de la place a une petite amie dans la banlieue de Bamako. Chaque soir depuis qu’ils se sont connus, l’homme quittait sa famille après le dîner, passait la majeure partie de la nuit avec sa copine. Cette nuit en la quittant il tua un innocent avant de s’enfuir et de se refugier chez lui. L’amante a passé trois soirs sans recevoir le visiteur de son soupirant. Elle a cru qu’il l’avait délaissée sous les menaces de sa femme légitime. La petite amie fut informée de l’accident mortel. Elle a décidé lorsqu’elle apprit que son concubin était recherché par la police de se présenter et de dire ce qu’elle savait.
Son témoignage aida les policiers à asseoir leur conviction. Le conducteur tueur refusait encore hier de se présenter au commissariat. Le commissaire divisionnaire Tokoun Niaré s’apprêtait au passage de notre équipe à envoyer des agents le cueillir chez lui. Il allait être arrêté devant sa femme qu’il trompait et ses enfants à qui il cachait sûrement l’existence d’une petite « Tantie » résidant du côté de Yirimadio.

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Kangaba : LES BRAQUEURS DE L’AXE BAMAKO-DIOULAFOUNDOU

Les voyageurs sur l’axe Bamako-Dioulafoundou ont récemment été victimes de braquage. Les bandits, auteurs du forfait, ont rançonné les passagers de cinq Sotrama, un 4X4 et un motocycliste. Ils les ont soulagé de plus de 1.600.000 Fcfa. L’opération s’est déroulée à une dizaine de kilomètres de Kangaba, en pleine nuit, entre 01 et 02 heures du matin. Les détrousseurs étaient tous masqués et étaient armés de machettes et de pistolets traditionnels.
Le commandant de la Brigade de gendarmerie de Kangaba le sous-lieutenant Gaoussou Keita, a reçu l’information vers 03 heures du matin par le chauffeur du 4X4 légèrement blessé à la tête. L’officier a aussitôt levé une équipe qui s’est rendue sur les lieux. Malgré la relative célérité avec laquelle ont agi les pandores, les cinq bandits avaient disparu dans la nature. Un ressortissant guinéen qui se rendait à Bamako pour effectuer des achats a payé le plus lourd tribut. Les braqueurs lui ont soutiré 1 500 000 Fcfa. Le chef de brigade se demande si le Guinéen n’était pas filé depuis son départ.
La recrudescence des actions des coupeurs de route est certainement liée à l’existence des placers dans les communes de Nouga et Kaniogo. Ces communes font frontière avec la Guinée. On rencontre aujourd’hui toutes les nationalités au niveau de ces placers à la recherche de l’or.
Les autorités recommandent aux transporteurs d’éviter les voyages de nuit sur le tronçon Kangaba–Dioulafoundou, difficilement carrossable.

Sidy DOUMBIA

AMAP-Kangaba

Par Gamer A. Dicko
mercredi 21 mars 2012

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