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Il était 18 heures, vendredi dernier, dans ce quartier situé en commune IV du District de Bamako. Devant sa pièce unique dans une cour commune, la vieille Bassira se tordait encore de douleurs et pleurait toujours comme une madeleine. Son fils aîné, Marley, venait de lui administrer une paire de gifles avant de la terrasser devant une foule de curieux. Pourquoi enfanter ? Voici la triste et douloureuse équation que tente de résoudre la vieille Bassira. Sans peut-être la moindre chance d’y parvenir.
Du haut de ses soixante ans, elle continue de faire face aux multiples occupations domestiques alors que ses amies et autres camarades d’enfance abandonnent tout à leurs belles filles et, par la même occasion profitent des douceurs de la vie. Bassira, elle, chaque jour que Dieu fait, bat le pavé pour rejoindre le marché. Elle a eu 4 enfants dont 3 ont déserté la famille pour cause de pauvreté. Seul Marley était resté avec ses parents, partageant avec eux l’unique pièce. Bamadou, son père qui était au crépuscule de sa vie, avait perdu toute son autorité
Ce jour-là, Bassira était loin d’être tendre avec son rejeton. Elle lui faisait des reproches. Insupportable pour une mère de voir sa progéniture clouée au lit au moment où ses camarades se livraient à la recherche du pain quotidien. Effet de jalousie, certes, d’une mère particulièrement sensible, mais aussi soucieuse quant à l’avenir de ses enfants. Non content de la réaction de cette dernière, le jeune homme s’est décidé à lui régler les comptes. Le passage à tabac fut prompt. De la réponse du berger à la bergère, Marley a terrassé sa génitrice devant Dieu et les hommes. Les jeunes du quartier, furieux devant cette attitude digne des péchés capitaux, ont ligoté le jeune homme maudit pour lui administrer la meilleure correction qui soit. Coup de théâtre, Bassira s’est catégoriquement opposée. Pourtant, elle ne fermera pas l’œil de la nuit, tenaillée qu’elle était entre les larmes que fait couler un fils et le regret de l’enfantement. Une équation difficile à résoudre pour la pauvre.
Par Moussa Wélé Diallo
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