Fait divers :Le rêve évanoui d’un jeune candidat à l’immigration

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    Ce récit relate toujours la mésaventure de Mohamed Coulibaly, un jeune étudiant malien qui, après avoir été victime de l’escroquerie d’un Nigérian, entreprit un voyage au Maroc pour tenter de regagner le continent  européen par la mer.
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    rnMais Mohamed, qui n’a jamais pu atteindre son but, a finalement regagné son pays, après avoir passé des jours et des nuits de souffrances endurées loin de ses proches. Mohamed, qui est aujourd’hui enseignant, conseille les jeunes africains à rester chez eux  et pour participer à l’édification nationale. Il raconte :
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    rnTous portés disparus !
    rn« Plusieurs mois sont passés depuis le départ du premier groupe ; mais le passeur ne faisait toujours pas signe de vie, et on ne savait donc plus quoi faire. C’est dans cette attente dans des conditions inhumaines que nous avons appris qu’ils ont échoué juste quelques heures après avoir levé l’ancre : leur bateau n’ayant pu résister aux forces des vagues, il y a eu naufrage. Parmi le groupe, seuls cinq ont pu s’en sortir. Diarra était porté disparu ; mais en vérité, il n’était pas possible qu’il survive au milieu des requins.
    rnCette nouvelle nous a terriblement choqués. Mais ce n’était pas étonnant, m’ont dit  quelques membres du groupe, car le fait de perdre sa vie faisait partie du risque que nous encourions tous dès que nous avions pris la décision de  nous mettre sur le chemin de l’aventure, en quête d’une éventuelle vie véritablement envisagée décente ».
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    rnLe repentir…
    rn« Je n’étais pas prêt pour mourir si jeune. Disons plutôt que j’étais trop ambitieux pour mourir à 25 ans. Mon rêve n’était pas de finir comme Diarra et les autres.
    rnEn effet, dès que j’imagine la souffrance  qu’endurent la femme de Diarra et son enfant, à cause de son absence, et surtout maintenant qu’il n’est pas certain qu’il retourne dans sa famille, puisqu’il est porté disparu lors du naufrage, il ferait plus de mal à sa famille qu’à lui-même, car  il ne serait plus de ce monde, alors que sa famille attendait son retour.
    rnJ’avoue que cette situation ne m’a pas laissé indifférent ; et je ne pouvais pas faire subir le même calvaire à mes parents. Certes, j’ai fait un faux pas, mais rien n’était encore perdu, parce que j’ai perdu tout espoir dans cette cause (l’immigration). Alors, j’ai décidé de rentrer chez moi pour continuer mes études.
    rnJe serais peut être couvert de honte à mon retour, puisque j’ai échoué. Mais je pensais avoir fait le bon choix : je veux pas perdre mes belles années, je veux dire ma jeunesse ».
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    rnEt le retour au bercail
    rn« Aussitôt, je me suis débrouillé pour rejoindre Ibrahima Sylla à Rabat afin qu’il m’aide à retourner au pays. Dès que j’ai finisse de raconter ma mésaventure, il versa des larmes qui n’ont pu retenir les miennes. Après avoir passé un jour chez lui, il m’a mis dans les conditions nécessaires afin que je retourne sainement au pays ; et j’avais même eu quelques choses pour mes parents,

    Ainsi, j’ai les ai avertis de ma venue prochaine ; et ils étaient tous impatients de me voir à la maison. Pour mon père, le plus important était que je leur revienne sain et sauf. Ainsi, j’étais plus que conforté, car mes parents, au moins, me comprendront et me soutiendront sûrement.
    rnA mon arrivée, j’ai compris que je m’étais trompé et que  c’est mon père qui avait raison, lui qui avait l’habitude de nous dire que personne ne construirait notre pays à notre place et que nous devons nous battre chaque jour que Dieu fait pour son développement : une chose qui ferait notre  réussite ».
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    rnRien ne vaut un chez soi
    rn « Pour relever ce défi, je me suis investi dans un noble métier, c’est-à-dire dans l’Enseignement. Je dispense des cours dans une petite école de mon quartier et je continue en même temps d’étudier à l’université. Par mon histoire, je voudrais sensibiliser les jeunes africains qui veulent se livrer à ce genre d’aventure et les inviter à rester au pays pour l’édification nationale.
    rnCertes, nous ne pouvons empêcher personne d’aller à l’aventure ; mais nous avons chez nous plus que ce que nous allons chercher ailleurs. Et comme pour paraphraser Jean De La Fontaine, nous devons exhorter :
    rn« Creusez, fouillez et bêchez ! Un trésor inestimable est enfoui sous les terres africaines ». (Fin)
    rnPar Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »
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