Fait divers : Relative CLÉMENCE

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    Gousno et ses trois camarades de la FSJE ont écopé de trois mois d”emprisonnement ferme.

    Le délibéré du jugement des cinq étudiants, membres d”une tendance de l”Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) déférés par le commissariat de police du 1er arrondissement le 3 avril, est tombé hier matin. Quatre des cinq prévenus, Ousmane Zoubere, Alassane Guiteye, Mohamed Traoré et Ousmane Soungalo Diarra alias Gousno alias Bamanan, ont écopé chacun de trois mois d”emprisonnement ferme. Mohamed Touré a, quant à lui, été libéré.

    Les cinq étudiants de la faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) ont été arrêtés le 27 mars dernier. Les délits de menace de mort, d”incitation à la violence, de violences et voies de fait, de troubles à l”ordre public et d”atteinte à la liberté de travail ont été retenus contre Gousno et ses camarades. Lors de leur jugement le 11 avril, Mamadou Touré a été relaxé. Les quatre autres ont dû attendre hier mercredi pour connaître le sort que leur a réservé la justice.

    Ousmane Soungalo Diarra et certains de ses camarades ne sont pas à leurs premiers démêlés avec la police et la justice. Le premier, ancien secrétaire général du comité AEEM de la faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) a été radié de l”association par le congrès de décembre 2006 du syndicat estudiantin. Il a fait l”objet de trois procédures judiciaire au niveau du commissariat de police du premier arrondissement pour les mêmes faits qui lui ont valu une condamnation ferme. Mamadou Touré, qui s”en est bien tiré cette fois, a été poursuivi, deux fois, pour troubles graves à l”ordre public entre 2006 et 2007.

    A l”énoncé du verdict les prévenus, et particulièrement Ousmane Soungalo Diarra alias Gousno alias Bamanan, se sont félicités de la clémence du tribunal.

    G. A. DICKO



    Sikasso : DUTRO PAR CI, DUTRO PAR LÀ

    La publication dans notre livraison du jeudi 12 avril du fait divers "il ne mord pas à l”appât" a délié les langues sur la personnalité d”Alain Dutro, le mystérieux personnage de ce récit dont on ne connaissait que la voix au téléphone. Notre correspondant à Sikasso a été approché par le coordinateur régional de l”Agence pour l”emploi des jeunes (Apej) dans la capitale du Kénédougou. Il lui a raconté comment Alain Dutro a tenté de le plumer de la même manière qu”il a voulu escroquer le coordinateur local du Projet d”appui au développement communautaire (Padec) à Nioro du Sahel. Aly Kébé le coordinateur régional de l”Apej a relaté dans les détails comment le prétendu Espagnol a pris attache avec lui. Une stratégie qui ressemble à tous égards à celle utilisée avec les responsables du Padec à Nioro du Sahel.

    Aly Kébé a reçu un appel téléphonique d”une personne qui assurait se trouver en Espagne. Au bout du fil se trouvait un certain Alain Dutro. Il raconte très brièvement comment il a été séduit par le travail effectué par l”Apej dans le cadre de l”emploi des jeunes. A la fin il demande le numéro du téléphone portable de Kébé. Une fois en sa possession, il le compose immédiatement. Mais le numéro de l”appelant ne s”affiche pas sur l”écran de l”appareil d”Aly Kébé.

    Alain Dutro continua de déverser de la pommade sur l”Apej et finit par demander à son interlocuteur d”entrer en contact avec son transitaire, un certain Mady Konté, le même que celui mentionné dans notre article de la semaine dernière. Il annonçait être en possession de quelques cadeaux qu”il voulait faire à l”Apej afin de l”encourager dans ses œuvres. Le prétendu présent se compose de 5 grands congélateurs, 3 téléviseurs écran 51, 10 appareils téléphoniques, 8 ordinateurs portables, 1 canapé en cuir et 1 chaîne Hi-fi.

    Surpris, par une telle largesse de la part d”un homme qu”il n”avait jamais vu, Aly Kébé resta sur ses gardes. Néanmoins, il prit contact avec le transitaire Konté au téléphone. Celui-ci fit mine d”avoir oublié le nom d”Alain Dutro. Puis il s”en souvint et confirma que les dons se trouvaient dans son magasin à Bamako depuis quelques jours. Il demanda au bénéficiaire d”enlever rapidement le matériel de ses locaux trop exigus pour servir longtemps de magasin de stockage. Le mécène, confirma-t-il, avait réglé tous les frais d”acheminement d”Espagne au Mali. Il avertit cependant le coordinateur de l”Apej de Sikasso que celui-ci allait devoir s”acquitter des frais d”entreposage d”un montant de 191 000 Fcfa.

    Aly Kébé lui proposa de régler la note après livraison à Sikasso. Le transitaire rétorqua que tout devait être payé cash avant le chargement du matériel. Kébé s”enquit alors de l”adresse exacte du magasin. Le transitaire préféra un rendez-vous par téléphone aux environs de la douane de Faladié. Le coordinateur de l”Apej mandata un de ses agents à Bamako pour s”occuper du dossier et lui donna le numéro du téléphone portable du transitaire. Le mandataire appela en vain, mais le transitaire n”avait jamais voulu décrocher.

    Depuis lors ni Alain Dutro, ni son transitaire n”ont donné signe de vie. Kébé en a même conclu que les appels venaient certainement de l”intérieur du Mali et non d”Espagne et qu”ils émanaient sûrement d”un réseau d”arnaqueurs bien implanté dans notre pays. C”est après la lecture de l”article du 12 avril que le coordinateur de l”Apej a compris qu”il venait d”échapper à un piège. Aly Kébé nous a révélé que l”Église de Bougouni a reçu récemment un appel similaire du même Alain Dutro qui avait promis la lune au curé.

    F. DIABATÉ
    AMAP-Sikasso

    L”Essor du 19 Avril 2007

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