Fait divers : Nuisances sonores !

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    Des musulmans se plaignent des bruits provenant d’une mosquée érigée dans la cour d’un commerçant.

    En août dernier, les musulmans du quartier de Bacodjicoroni ACI ont été secoués par une affaire qui a déstabilisé les fidèles de la mosquée. L’imam, à la surprise générale, avait changé subitement de pratique dans la prière. Il a été à plusieurs fois interpelé par les usagers de la mosquée. Mais il a refusé de donner la moindre explication sur son nouveau comportement. Des tentatives de conciliation ont été menées par des associations musulmanes sans résultat. Enfin de compte, le guide religieux a été simplement radié de la mosquée. Le donateur aussi a décidé de retirer sa parcelle léguée aux musulmans du secteur. Des semaines plus tard, des jeunes du quartier de Kalabancoura ACI se sont attaqués violemment à l’hôtel « le Flamboyant ». Ils l’ont saccagé avant d’y mettre le feu. Le propriétaire, Nathaniel Dembélé, au lendemain de l’agression n’avait que ses yeux pour pleurer. Un ministre de la République, le gouverneur du District ainsi qu’une délégation de parlementaires de l’Assemblée nationale se sont rendus sur les lieux pour constater le sinistre.

    La presse nationale s’était émue de l’intolérance religieuse. Elle se développe dans notre pays, au grand dam des valeurs républicaines auxquelles notre peuple a souscrit en adoptant la constitution de février 1992. Nous avons appris, vendredi dernier que l’honorable Nathaniel Dembélé a porté plainte au tribunal de la commune V contre l’imam et le président du comité de gestion de la mosquée du secteur. L’affaire est présentement instruite par le commissariat du 11e arrondissement. L’imam et le président du comité de gestion de la mosquée sont attendus à la police ce lundi. Ces deux affaires que nous avons rappelées n’ont pas encore connu leur épilogue qu’une troisième vient d’éclater. Elle oppose des habitants de Kalabancoura à un commerçant de la place.

    L’homme d’affaires semble être un spécialiste des problèmes qui troublent la paix des mosquées. Ce pêcheur en eaux troubles est mêlé aux événements de Bacodjicoroni ACI Les mosquées sont de plus en plus nombreuses dans nos villes. Elles poussent dans les quartiers comme des champignons. Poussant le zèle à un degré qui ne plairait sûrement pas aux précurseurs de l’Islam, certains musulmans n’hésitent pas à priver une partie de leur famille de chambres à coucher dans leur concession, pour les remplacer par des lieux de prière. Le paysage urbain commence à se couvrir de mosquées qui n’ont pas lieu d’être. Elles sont si proches les unes des autres que les croyants les plus avertis sur la chose religieuse se demandent pour quelle raison deux lieux de culte de la même obédience, supposée avoir une pratique unique et uniforme se dressent l’un à côté de l’autre, sans nécessité. Nous avons voulu savoir pourquoi les mosquées sont devenues « un phénomène de mode » chez les musulmans de notre pays. Nous avons remarqué que certaines personnes sont devenues des spécialistes dans la construction et dans le don des édifices religieux.

    L’homme de foi que nous avons rencontré est considéré par ceux qui le connaissent comme un musulman très modeste. Il n’a jamais prêché dans un lieu public avec des haut-parleurs et n’a jamais voulu apparaître dans les médias modernes audiovisuels. « Il n’est pas interdit de prêcher sur la radio ou à la télé. Mais si l’on se conforme à la tradition de notre prophète (PSL), les moyens les plus efficaces sont les assemblées, le porte-à-porte et surtout l’humilité et la modestie. Il faut donner l’exemple par ses actes de tous les jours et sa pratique correcte de la foi. Aujourd’hui, nous assistons à une sorte de Jihad verbale, tapageuse, à une sorte de concurrence, une course pour la renommée qu’Allah condamne », analyse notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat pour rester dans sa logique. La multiplication des mosquées intrigue de plus en plus l’opinion. Notre interlocuteur estime qu’une mosquée est un lieu d’adoration de Dieu et non un lieu de vantardise. « Une mosquée est toujours une chose bien pour la communauté des croyants. Mais elle ne doit pas être aussi proche d’une autre, de sorte qu’on puisse confondre les appels des deux muezzins ». Explication : la distance entre deux mosquées est déterminée à partir de la portée de la voix d’un muezzin. Autrement dit une mosquée doit être placée à une distance telle que lorsque le premier muezzin appelle à la prière, sa voix ne puisse pas être entendue par les habitants du secteur où se trouve l’autre édifice religieux. Mais il semble qu’on fait fi aujourd’hui de cette précaution. Les mosquées poussent partout comme s’il n’existe pas de réglementation sur le sujet. Cette « indiscipline » crée des frictions entre les musulmans eux-mêmes. C’est le cas actuellement à Kalabancoura. Dans ce quartier un riche commerçant de la place vient de transformer une partie de sa maison en mosquée. Certains murs de son lieu de culte sont collés aux murs des familles voisines.

    Les représentants de ces concessions voisines Balla Moussa Bagayogo, un certain Sagara et un dénommé Tapo, ont pris attache avec notre rédaction. Ils sont venus nous exposer les désagréments qu’ils subissent jour et nuit depuis l’érection d’une partie de la famille du commerçant en lieu de prière. En effet, lorsque notre équipe de reportage s’est rendue sur place vendredi dernier, l’imam n’était pas présent, mais un poste radio diffusait des chansons religieuses. Le volume de l’appareil était si élevé que les membres des familles voisines étaient obligés de crier pour se faire entendre. Pire ! Les eaux usées des ablutions des croyants ont créé une moisissure permanente dans les alentours. Les voisins témoignent qu’ils ne peuvent plus observer de siestes. « Personne ici ne peut dire qu’il connaît la tranquillité depuis que ce commerçant (nous taisons son nom parce que nous n’avons pu le rencontrer malgré toutes nos tentatives) a transformé une partie de son lot à usage d’habitation en mosquée », nous a raconté une musulmane pratiquante. A la différence de cette femme que les nuisances sonores dérangent, un homme en train de faire ses ablutions apporte la contradiction. Ce fidèle déclare qu’il est étonné de découvrir des croyants musulmans se plaindre de la présence d’une maison de Dieu dans leur environnement immédiat.

    Les mécontents, selon lui, sont des mécréants et des jaloux. « Il n’ont pas à se plaindre de la mosquée. C’est une maison destinée à Dieu. Elle appartient à tous les musulmans. S’ils estiment qu’ils sont dérangés, ils peuvent quitter les lieux et aller vivre ailleurs. Il est certain, que l’islam les retrouvera où qu’ils aillent. ». Au commissariat du 11e arrondissement, le contrôleur général Djigui Konaré nous a déclaré ne pas être au courant de la situation. « Je viens de l’apprendre par vous. Je vais tout de suite envoyer des enquêteurs sur le terrain. La construction de mosquées est soumise à une autorisation. Nous allons vérifier si le commerçant en question en possède. S’il ne l’a pas nous allons lui dire de se mettre en règle », assure l’officier supérieur de police.

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    UN DOUANIER DANS LE PETRIN

    Un inspecteur de douane est maintenu au commissariat de police du 10e arrondissement pour escroquerie et émission de chèque sans provision. HD a loué un taxi le 6 octobre pour faire des courses. Après quelques heures de vadrouille dans la capitale, le client emprunte 35.000 F au conducteur en lui promettant qu’il rembourserait à la fin de la course. Le taxi étant loué à 15.000 F, le chauffeur réclamera la somme de 50.000 F à la fin de la course. HD ne possédait pas un sous sur lui. L’argent emprunté a été dilapidé dans la bière. Il donna alors un chèque. Le chauffeur se rendra compte à la banque que le chèque est sans provision. Le lendemain, il retrouva son client qui tenta par l’intimidation (il sortit sa carte professionnelle) de l’éloigner. Mais le taximan est un homme dur à cuir. Il se ira à la police porter plainte contre le haut cadre de la douane. Le douanier se présenta vendredi au commissariat. Il a été retenu par l’officier enquêteur. Au passage de notre équipe, l’inspecteur des douanes cherchait un arrangement avec le chauffeur.

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