Le premier vit au Sénégal, le second au Mali. Les deux ont cru au pouvoir surnaturel des gris-gris de les rendre invisibles. Leur réveil a été brutal.
La crédulité de certains de nos concitoyens sort largement de l”ordinaire. Ils sont, en effet, encore nombreux à prétendre que la magie peut résoudre tous les problèmes qui se posent à eux. Ainsi des audacieux se bardent de gris-gris avant de pénétrer dans l”aéroport de leur ville. Ils fendent la foule des passagers et tentent de passer les étapes du contrôle d”embarquement se croyant totalement invisibles. Leurs documents de voyage, billet et passeport, se résument à une amulette ou à une décoction. Évidemment leur étonnement n”en est que grand quand un policier leur barre le chemin. Cette mésaventure est arrivée à Dame Touret, qui voulait embarquer à bord d”un avion "sans être vu". Contrairement à ce qu”il escomptait, son "gris-gris" ne l”a pas rendu invisible.
Ce fait divers est survenu au lendemain de la stupeur provoquée par un jeune homme qui avait tenté, la semaine dernière, de se cacher dans le train d”atterrissage d”un appareil d”Air Sénégal international en partance pour la Mecque. Et voilà qu”un autre clandestin crée l”émoi en cherchant à s”engouffrer dans un avion d”une compagnie aérienne portugaise pour se rendre en Europe.
Les faits sont d”autant plus singuliers que le passager se croyait invisible. Il portait des talismans qui, selon son charlatan, lui permettraient de neutraliser toute perception humaine. Telle est la révélation faite par le quidam identifié sous le nom de Dame Touret. Il se déclare originaire de la Médina de Dakar où il serait domicilié chez son oncle.
C”est aux environs de 4 heures du matin qu”il a escaladé le mur de protection de l”aéroport de Dakar pour ensuite fouler le tarmac, selon les indications de la gendarmerie sénégalaise. Dame Touret est vite détecté par les sapeurs pompiers qui, au terme d”une course-poursuite, mettent la main sur lui et le livrent aux éléments de la brigade de l”aéroport. Âgé d”environ 25 ans, il a été conduit au Parquet après une enquête ouverte par la gendarmerie. Les autorités tentent d”entrer en contact avec l”oncle du jeune homme.
L”histoire de ce jeune sénégalais rappelle celle d”un truand malien particulièrement audacieux. En 2004, le jeune homme bardé de gris gris, amulettes, cornes de biches, poudre à canon, a tenté d”opérer un hold-up au siège de la BDM-SA à Bamako. Armé d”un pistolet de fabrication artisanale, le malfrat a pénétré dans la banque vers 9 heures chargé de 15 kg de gris-gris, avait précisé la police à l”époque.
Les gris-gris étaient supposés le rendre invisible. Son dessein ? Il voulait tranquillement remplir son sac de billets de banque et ressortir sans être vu. Malheureusement pour lui, ses gris gris n”ont produit aucun effet. Les agents de la banque et les gardes ont empêché le malfrat de perpétrer sa folle entreprise. Pour le maîtriser, un garde a dû ouvrir le feu et il a reçu une balle dans les poumons. Sa main qui tenait l”arme a été fracturée. L”homme dort toujours à la prison centrale de Bamako et doit être encore en train de maudire son marabout.
G. A. DICKO
Mali-Presse Info
Dakar : LE TRAÎTRE
Embauché pour une séance de "kalwa", un marabout qui a recruté deux individus pour l”aider dans sa tache, a été drogué par l”un d”eux. A son réveil, il ne trouvera pas traces des 9 millions qui représentent ses honoraires.
Logé à la cité Comico de Dakar, Ass Malick Sarr, marabout de son état, vu le nombre important des incantations à effectuer, a décidé de se faire assister par deux personnes pour l”aider à achever rapidement les invocations. Pour cela, il s”est rendu à la mosquée où il a recruté deux jeunes marabouts. L”un est connu pour son assiduité à la prière et finira par être l”un des adjoints de l”imam.
Dans la nuit du 18 au 19 février, Ass Malick Sarr a demandé à ses aides de se faire mutuellement confiance. Ils les a exhortés à se tourner fermement vers le but commun qui est d”atteindre le nombre d”invocations exigé.
Nourrissant une confiance aveugle en ses compagnons, Ass Malick ne tardera pas à se rendre compte, comme disent les Ivoiriens que "les moutons sont promenés ensemble, mais qu”ils n”ont pas le même prix". Le marabout apprendra la sagesse de cette sentence africaine à ses dépens. Le fourbe Cheikh Tidiani après avoir mûri son plan quittera la chambre où se trouvaient ses compagnons pour acheter, avait-il prétendu, des rafraîchissements. De la boutique du coin, il ramena trois bouteilles de lait. Il a introduit du somnifère dans deux flacons qu”il offrit au marabout et à son compagnon.
Les deux hommes burent le breuvage et ne tardèrent pas à s”endormir comme des souches. Ils ne se réveilleront que plusieurs heures après le départ de Cheikh Tidiani. Les ayant endormis au moyen de sa drogue, le malhonnête emporta une bourse contenant, selon le marabout, la somme de 9 millions Fcfa. A son réveil, le marabout réalisa très vite qu”il venait de se faire avoir. En compagnie de son ami, il parcourut la ville toute la journée à la recherche du voleur.
Décidé à mettre la main sur son ex-compagnon, le marabout s”est rendu à la brigade de gendarmerie pour porter plainte. Le commandant de la brigade de gendarmerie a ouvert une enquête. Et ses hommes ont suivi les traces du voleur jusqu”à sa ville natale Bambey. Mais là aussi personne n”a aperçu le fuyard.
(Sources Mali-Presse Info)
Bacodjicoroni : DANS LA PÉNOMBRE DE LA MANGUERAIE
Plusieurs jeunes consommateurs de chanvre indien ont été arrêtés à la fin de la semaine dernière par les policiers de Bacodjicoroni. Composé d”élèves et d”apprentis bouchers, le groupe se retrouvait chaque jour au petit soir sous les manguiers de Torokorobougou et de Bacodjicoroni. Ils pompaient leurs joints à l”abri des regards des curieux des quantités de cannabis.
Leur source d”approvisionnement n”a pas encore été découverte. Mais les policiers du poste de Bacodjicoroni conduits par l”inspecteur Bamanan Diarra, délégué du commissaire du 4è arrondissement, espèrent démanteler dans un proche avenir le réseau des dealers du quartier.
La mangueraie de Bacodjicoroni est depuis fort longtemps le lieu de rendez-vous des drogués, des sniffers de colle et des petits délinquants. Plusieurs bandes de malfrats se retrouvent dans ce no man”s land situé dans Bamako intra muros. Les premiers habitants du quartier se rappellent que dans les années 90, nul ne pouvait traverser la mangueraie sans verser une dîme aux bandits qui occupaient ce territoire.
G. A. D.
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