Fait divers: les amours infernales (2) : LES TRIBULATIONS DU NOUVEAU COUPLE

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    Trois jours après son mariage l”homme a commencé à fuguer. Frustrée par ce comportement inattendu, la femme a fini par taper du poing sur la table
    Nanti des assurances de sa bien aimée L.D. fit parvenir les premières noix de kola à l”oncle cité par la coiffeuse dans la première semaine de juin 2006. Depuis, les choses se sont accélérées. O.S. présenta son fiancé à ses enfants. Elle souhaita rester dans la maison qu”elle habitait pour ne pas perturber les habitudes des mômes. L”appartement qu”elle occupait lui revenait à 65.000 F par mois, sans compter les factures d”eau et d”électricité, L.D. s”engagea à honorer toutes ces charges.

    FAUX BOND

    Le mariage fut célébré le 25 juin 2006 au domicile de O.S. Le travailleur municipal, n”eut aucune difficulté à faire déplacer un officier d”état civil pour sceller l”union. La veille, la coiffeuse invita toutes ses copines à un somptueux déjeuner. Dans le salon de son appartement, avaient pris place de nombreux invités de marque. La nourriture abondait et les boissons coulaient à flot. Tout le monde attendait de découvrir le nouveau mari de la tenancière d”un des salons de coiffure les plus en vue sur la rive droite. Jusqu”à 19 heures, l”homme ne se présenta pas. F.S., une des copines de O.S., resta accrochée, toute l”après-midi, au téléphone pour supplier le fiancé de se présenter à la cérémonie. Mais chaque fois qu”elle l”avait au bout du fil, L.D. trouvait une excuse pour justifier son absence à la manifestation.

    O.S. était désemparée. Elle se réfugia dans une pièce et se mit à pleurer à chaudes larmes. Son amie, F.S. tenta en vain de la consoler. Finalement, les invités allèrent sans avoir vu le fiancé dont l”absence a été expliquée par des contraintes liées à sa fonction. Le fonctionnaire municipal devait recevoir une personnalité étrangère qui était attendue dans notre pays ce jour là. En réalité rien n”en était. Plus tard L.D. lui même justifiera son absence par le fait qu”il n”avait pas prévu ce grand cérémonial. "Je ne voulais pas de grandes cérémonies, c”est pourquoi j”ai refusé de me présenter au spectacle organisé par O.S. et ses amies" avoue t il.

    La coiffeuse de son côté explique aujourd”hui ce faux bond par une certaine crainte qu”éprouvait son prétendant vis à vis de sa première épouse. Cette dernière qui avait eu vent de l”affaire, avait menacé de fusiller son mari s”il s”absentait ce jour. L”homme avait pris très au sérieux ces menaces et avait préféré s”abstenir. Il avait en effet de bonnes raisons de s”inquiéter pour sa vie. Car quelques jours après la célébration du mariage la première épouse de L.D. une soldate, débarque à l”improviste chez O.S. à la recherche de L.D. "Cette nuit là mon mari avait tremblé comme une fillette prise en faute. Mes enfants avaient voulu réagir. Mais F.S. mon amie et moi les en avions dissuadé", raconte O.S.

    EXPLICATION CONFUSE

     Le lendemain du grand gala, L.D. entreprit de célébrer son mariage avec quelques intimes. Il restera deux nuits avec sa nouvelle femme. Les histoires commencèrent troisième jour quand en partant de la demeure nuptiale, il voulut emporter les deux complets avec lesquels il était venu. O.S. lui demanda de les laisser pour être lavés. L.D. répondit catégoriquement que ce n”était pas nécessaire. Il empaqueta ses vêtements et remit à la femme le prix des condiments pour deux jours. En croire L.D. qui nous a rendu visite à la Rédaction, sa nouvelle épouse exigea 2000 F par jour pour la popote. Mais il lui proposa 1000 F/jour. O.S. s”était montrée intransigeante puisque L.D., avant le mariage lui avait promis 5000 francs par jour comme prix de condiments. "Il avait commencé par me donner les 2000 F que j”avais exigés. Au fil du temps il a ramené le prix de condiments à 1500 F puis finalement 1000 F. Je n”ai pas protesté, car je me disais que le coût de vie devenait chaque jour plus cher".

    L.D. ne retournera chez sa nouvelle épouse que plusieurs jours après. Lorsque celle-là lui demanda les raisons de cette longue absence, il se mit à balbutier une explication très confuse. Il prétendit que ses activités professionnelles l”absorbaient et qu”il travaillait sans désemparer. "Au rythme où je travaille, je ne peux pas assurer correctement mes obligations familiales" avait-il fait croire à la pauvre femme. O.S. ne reconnaissait plus le fiancé attentionné qu”était L.D. Il découchait fréquemment. Elle se mit alors à pleurer tout en lui révélant entre deux sanglots qu”elle savait que c”est sa première femme qui lui interdisait de venir. Elle lui rappela le principe de la polygamie qui voudrait que l”homme partage ses nuits entre les deux femmes. L”autre usage de notre société en pareille circonstance que L.D. n”avait pas respecté, c”est de s”arranger à ce que les deux épouses fassent connaissance avant ou après la célébration du mariage. A peine O.S. lui a fait ces reproches qu”il piqua une colère noire. Pour toute réaction mon mari qui n”est pas un homme à s”assumer se mit à injurier sa première femme et à vouloir me convaincre une fois de plus que son avenir se trouvait avec moi. "Je me suis laissée convaincre et il passa la nuit avec moi, avant de disparaître pour plusieurs autres semaines", raconte O.S.

    La fréquence des fugues du mari et la répétition des mêmes scènes amenèrent la femme à taper du poing sur la table et à dire à son mari qu”elle n”était pas une vulgaire concubine, mais son épouse légalement mariée. "Il va falloir que tu t”assumes. Je ne suis pas ta petite amie. Je ne veux plus te voir ici tant que tu n”assumes pas tes devoirs de chef de famille", lui a-t-elle lancé à la figure un matin. L”homme se mit à la supplier de lui accorder une derrière chance.

    Ce jour là, L.D. avait été contraint de faire venir un de ses amis pour l”aider à convaincre O.S. qui finira par accepter les plates excuses de son mari. Après une brève entrevue avec la coiffeuse L.D. se leva au milieu de la nuit, prit sa voiture et s”en alla en promettant de revenir dans les minutes qui suivent. Il ne réapparaîtra que le 18 octobre dernier avec 50 kg de riz et 5000 F.

    (à suivre)
    G. A. DICKO

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