L.D. le personnage central de notre récit du jour est fonctionnaire dans une structure décentralisée de la capitale. Il rencontra fortuitement un jour de 2001 la charmante O.S., la gérante d”un salon de coiffure sis à Magnambougou. Les deux personnes échangèrent furtivement quelques amabilités et se perdirent de vue. Depuis L.D. ne cessa de penser à cette femme que le hasard avait conduite sur sa route. Sa silhouette lui revenait sans cesse à l”esprit. Mais il n”avait pas le moindre indice lui permettant de revoir la femme pour laquelle il avait eu un coup de foudre.
UNE VEUVE : En 2006, le hasard voulut qu”il croise une seconde fois la belle O.S. sur son chemin. L.D. se dit qu”il ne pouvait plus se permettre de perdre l”occasion de parler plus longuement avec la femme qu”il a chérie secrètement durant cinq longues années. Gaillardement il l”approcha et lui demanda son nom. L.D. s”aperçut que la jeune femme attendait un bus. Il lui proposa de la ramener chez elle dans sa voiture. O.S. accepta l”invitation. En cours de route le fonctionnaire municipal apprit que sa compagne est veuve et mère de 8 enfants. Mais ces différentes maternités n”avaient altéré en rien ses traits physiques. Elle était séduisante et paraissait plus jeune que son âge.
A quelques mètres de son domicile O.S. qui ne souhaitait pas que ses enfants l”aperçoivent en compagnie d”un inconnu demanda à son accompagnateur rebrousser chemin. L.D. se persuada de la justesse de l”excuse de sa compagne. Il la laissa à deux pâtés de maisons de sa demeure. En partant il promit de la revoir le lendemain à son atelier.
Toute la nuit qui suivit leur rencontre, L.D. ne cessa de rêver de la belle dame. La fraîcheur qui se dégage d”elle, l”odeur d”un savant mélange d”encens et de parfum haut de gamme lui revenait sans cesse dans les narines. Cette nuit là le fonctionnaire municipal dormit peu. Il était pressé de voir le soleil se lever. Une seule idée le hantait : revoir O.S. avant même de se rendre à son poste de travail.
AU DESSUS DU BESOIN : O.S. se disait qu”elle venait peut être de rencontrer un sauveur. L”homme, bien que n”affichant pas une opulence insultante, paraissait au dessus du besoin.. Il roulait dans une belle voiture d”occasion, s”habillait élégamment et avait le verbe facile et convaincant.
L.D. fit donc un détour par l”endroit où sa bien aimée était descendue de la voiture la veille avant de se rendre au bureau. Quelques instants plus tard, il la vit venir drapée dans un superbe boubou. Le effluves de son parfum enivra le fonctionnaire municipal. Son cœur commença à battre en chamade. L.D. ne put s”empêcher de l”aimer davantage. Il jura intimement de convoler en justes noces avec cette femme d”une grande beauté. Les salutations de la femme le tirèrent de ces rêveries. Il répondit aux amabilités de la nouvelle venue et l”invita à monter dans la voiture. Ils mirent ensuite le cap sur le salon de coiffure où travaille la dame à Faso Kanu. L”homme prit l”initiative d”amener sa nouvelle compagne à son lieu de travail dans la perspective d”éventuelles retrouvailles. Ainsi il saurait où la chercher toutes les fois qu”il aura envie de la revoir.
Pendant le trajet, L.D. demanda, sans autre forme de procès, à sa compagne de l”épouser. Elle répondit que c”était trop tôt et souhaiterait obtenir un temps de réflexion. Le fonctionnaire municipal se lança, une fois dans le salon de coiffure, dans une longue plaidoirie de sa cause. Il dit à la femme qu”il avait une première épouse, mais que celle ci lui causait trop d”ennuis. Il pria la femme presque à genoux, cherchant à la convaincre que sa réussite sociale dépendait de cette union. Des oracles bambara lui auraient prédit un avenir fabuleux avec une femme qui avait été décrite depuis des lustres par les hommes des sciences occultes et qui ne pouvait être que O.S. Sûre de l”emprise qu”elle avait désormais sur son prétendant, la femme fit d”avoir été convaincue par ce beau discours. Mais elle insista sur la nécessité d”observer un temps de réflexion. Elle l”obtint.
Quelques jours plus tard elle donna à L.D. une réponse on ne peut plus claire. Elle avoua qu”elle avait besoin d”un mari ne serait-ce que pour purifier ses prières et se faire respecter par ses enfants. Cinq de ses enfants sont déjà dans la production. Sa première fille est commerçante entre le Mali et un pays voisin. La deuxième évolue dans le monde de la téléphonie mobile, la troisième est propriétaire d”un atelier de couture, la quatrième travaille dans une société des hydrocarbures le cinquième est chauffeur.
Le fonctionnaire municipal s”engagea dans la procédure de mariage. Pour lui il n”y avait rien qui pouvait l”arrêter. Il aimait la femme et n”entendait pas la perdre pour rien au monde. O.S. lui donna l”adresse d”un de ses oncles à Kati à qui il pourra demander la main de sa bien aimée.
(à suivre)
G. A. DICKO
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