Il s’introduisit dans la cuisine et remplit son sachet plastique de poulets, de pain et d’autres nourritures.
Il s’en est fallu de peu pour que la famille Y. passe une fête de fin d’année sans nourriture malgré les précautions prises par M. Y. le chef. Un des invités, peu patient s’était introduit dans la cuisine pour tenter d’emporter les plats avant l’heure indiquée. Les Y. sont une famille à l’abri du besoin. Le chef de famille un commerçant bien avisé est aussi un homme prévoyant. À l’approche de chacune de nos fêtes légales, il s’arrange à ce que rien ne manque à sa famille. C’est lui-même qui fait les courses et revient généralement à la maison le coffre arrière de sa voiture plein de victuailles. Pour cette Saint Sylvestre, il s’était rendu dans le marché de son quartier et est revenu à la maison avec une dizaine de poulets déjà déplumés et des pintades destinées au groupe d’amis de ses enfants. La veille, dans l’après-midi, toutes les femmes et les filles de sa très grande famille étaient occupées à la cuisine.
Certaines épluchaient les oignons, d’autres rinçaient la laitue et les autres légumes. La mère de famille assise sur une chaise en Nylon supervisait les différentes marmites dans lesquelles mijotaient les différentes cuissons. Le chef de famille, quant à lui, était encore en ville. Cette nuit, il savait que les affaires allaient marcher et il n’était pas bien indiqué de rester à la maison pour ne pas rater des opportunités de vente exceptionnelle. Vers 19 heures, il appela sa femme pour l’informer qu’il passerait plus de temps en ville. Mais qu’aux environs de 23 heures 30, il allait quitter son commerce pour coïncider avec les 12 coups de minuit. La mère de famille qui connaît bien son mari le rassura que tout serait prêt avant son arrivée. Comme la famille est très nombreuse et que des jeunes du quartier étaient venus sur invitation de leurs camarades Y. les mômes allumèrent une minichaîne HIFI et déversaient sur le quartier et les environs de décibels. Ils criaient et dansaient comme des possédés. De temps en temps, le ciel s’illuminait dans un vacarme de pétards.
Le thé bouillonnait près d’un mur le long duquel les chaises étaient installées. On était vraiment à la fête et les filles auxquelles le chef de famille avait interdit par précaution contre les accidents de la route de sortir n’étaient visiblement pas malheureuses. Elles avaient de la musique, de la boisson et surtout des mets délicieux qui attendaient minuit pour être servis et dégustés. Vers 22 heures, la mère de famille avait fini de tout cuisiner. Ce qui devait être gardé au frais a été installé dans les différents réfrigérateurs. La nourriture, les repas, les poulets grillés à l’huile, tout ce qui devrait être réchauffé à l’approche de minuit a été soigneusement rangé dans la cuisine. Une cuisine un peu excentrée qui n’était pas fermée à clé puisque les filles y allaient et en revenaient de temps en temps. Puis vint ce moment d’oubli qui prend tout le monde lors des grandes fêtes. La mère de famille fut saisie d’un léger somme et les filles allèrent à la porte pour danser avec les différents invités de leurs frères. C’était ce moment qu’avait choisi un jeune homme, K.K. du secteur bien connu, pour aller dans une boutique voisine et s’acheter un grand sachet de plastique bleu qu’il mit dans sa poche. De retour du commerce, il prit place auprès des autres adolescents et discuta avec eux pendant quelques instants. À la fin de cette discussion, il se saisit d’une bouilloire et se dirigea vers les toilettes. À sa sortie de la maison d’aisance, il constata que la cour était calme. Il regarda de gauche à droite et ne vit personne. Il s’introduisit dans la cuisine et se mit à remplir son sachet plastique de poulets, de pain et d’autres nourritures. Puis il se dirigea vers le mur d’enceinte pour faire descendre sa “ moisson ” par dessus le mur. Il y parvint d’ailleurs sans difficulté. Seulement, le malheur a été pour lui qu’un des visiteurs qui n’avait pas voulu aller aux toilettes était là pour vider sa vessie. Lorsqu’il vit le sachet descendre le long du mur, il ne dit pas un mot.
Quand le sachet atteignit le sol, il crut d’abord à des ordures qu’on venait de jeter par là. Puis il décida de prêter attention, car le sachet n’avait pas été soigneusement balancé comme s’il contenait de choses précieuses. Il resta immobile dans le noir et attendit de voir si quelqu’un allait venir le chercher. Son instinct ne lui avait pas menti. Quelques instants plus tard il vit un de ses camarades venir se saisir du sachet rempli et soigneusement attaché. Le guetteur ne dit mot que lorsque son camarade prit le colis et voulut disparaître dans la nuit. Il l’interpella par son nom et lui demanda ce qu’il transportait. Pris de peur, le voleur se débarrassa de sa charge et tenta de fuir. Le guetteur plus véloce que lui le prit en chasse et l’attrapa très vite. Puis appela au secours. Les autres jeunes arrivèrent et demandèrent ce qui se passait. H.M. leur expliqua la scène et les montra le sachet. Des filles allèrent prendre le colis et l’ouvrirent. Elles y découvrirent tout ce à quoi elles étaient occupées une grande partie de la journée. Le voleur fut conduit dans la famille. Entre-temps le père de famille arriva et fut surpris de trouver un grand attroupement à l’intérieur de sa cour. Il eut droit à des explications. Il ordonna la libération du gourmand et interdit qu’on en parle. Toute honte bue, le jeune a été laissé et le chef de famille lui dit même d’emporter son sachet plastique. Mais il ne parvint pas. Il sortit sous la huée des enfants qui n’ont pas été aussi sages que les jeunes qui ont, eux, respecté la consigne de leur père. Il était déjà 0h et les pétards fusèrent de tous les côtés. On se salua, s’embrassa et se souhaita une bonne et heureuse année 2012.
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Bougouni : TROIS FAUX-MONNAYEURS AUX ARRÊTS
En cette veille de fête de la Saint Sylvestre que ne feront certains pour se procurer de l’argent. C’est dans ce camp qu’il faut sans doute classer les trois individus qui viennent d’être arrêtés par la brigade de recherche du commissariat de police de Bougouni. Ils étaient en possession d’une importante somme de faux billets de banque. Ils ont été appréhendés avec la somme de 2 millions de Fcfa en coupures de 10.000 Fcfa. Le réseau a pu être démantelé grâce aux indications d’une bonne volonté qui a souhaité garder l’anonymat. C’était dans la tentative d’écouler leur butin sur le marché, que le plus jeune du groupe fut chargé d’acheter un mouton. Il portait sur lui la somme de 50.000 Fcfa. Repéré par la police, il fut fouillé et conduit au commissariat où il a reconnu les faits et dénoncé du coup les deux autres complices, dont l’un se trouvait à Sikasso. Mis aux arrêts, les trois malfrats ont confirmé qu’ils se ravitaillaient à Bamako. Il faut rappeler que deux de ces malfrats se sont connus à la maison d’arrêt de Bougouni, où ils ont purgé des peines, l’un pour abus de confiance et l’autre pour coups et blessures volontaires. L’adjointe au commissaire, Ouassa Keïta, se réjouit de la bonne collaboration des populations avec ses agents qui a permis de mettre la main sur ces malfrats. Elle promet de poursuivre les enquêtes, afin de démanteler les autres membres du réseau se trouvant à Bougouni.
Mahamadou S. MAIGA AMAP – Bougouni
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Abidjan : UN PETARD FAIT 6 MORTS
La Saint Sylvestre a laissé un souvenir amer à une famille d’Abobo-Avocatier, un quartier de la capitale ivoirienne. Un incendie causé par un pétard a endeuillé une famille, faisant 6 morts. Le chef de famille reste inconsolable. Ce spectacle horrible s’est produit dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2012. Parmi les victimes : une femme de 38 ans, ses trois neveux ; trois enfants dont des jumelles. Selon les informations recueillies sur les lieux de la tragédie, c’est un pétard lancé par des enfants du quartier dans la cour construite en planches, autour de 23 h qui est à l’origine de l’incendie meurtrier. “ C’est le samedi que nous avons été frappés par ce malheur. Pendant que les enfants et leur maman étaient endormis à 23 h, les enfants du quartier ont lancé un pétard dans la cour. La flamme s’est emparée des sept maisons de la cour. Comme les maisons sont en planches, et la famille était endormie, les flammes ont eu raison de ces personnes ”, explique une parente des victimes, en sanglots. Assi Honorine, une fillette, qui se trouvait dans une de ces sept maisons, a bénéficié de la clémence du feu. Elle a eu la vie sauve. Mais son corps reste couvert de graves blessures. Elle est internée au CHU de Treichville. À en croire le chef de famille, encore sous le choc, des voisins ont alerté les Sapeurs pompiers, mais ils ne sont pas arrivés. “ J’étais hors de la cour quand l’incendie s’est produit. Les voisins ont tenté de joindre les Sapeurs pompiers. Mais ils ne sont pas venus ”, a-t-il fait savoir avec un brin de regret dans la voix. Et d’indiquer que la police est venue faire le constat d’usage la même nuit. (Abidjan.net)