Fait divers : La belle et les bergers

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    Prise en flagrant délit, la femme se garda de réagir aux insultes de son mari. L”amant le fit à sa place
    rnLe village de Dialakorobougou est sous le choc depuis la nuit de vendredi à samedi dernier. Un berger peul y a été tué par balle par un autre berger qui lui a tiré dessus avec un pistolet de fabrication artisanale. Le mobile du crime ? Passionnel, dramatiquement passionnel !
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    rnSekou Dicko et Gary Sangaré sont tous deux bergers au service du grand commerçant Alou Yattassaye. Le parc d”animaux dont ils ont la charge est implanté à un kilomètre à l”est du village de Dialakorobougou, à une vingtaine de kilomètres de la capitale sur la route de Segou.
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    rnFUSIL DE CHASSE :
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    rnSekou Dicko est âgé de 50 ans et père de deux enfants. Il est l”époux d”une jeune dame du nom de Anna Diallo qui lui a été donnée en mariage forcé par ses parents. Depuis le début de leur union, il y a près d”une dizaine d”années, la femme n”a jamais fait mystère de son peu d”amour pour son mari. Elle ne ratait aucune occasion pour signifier à Sekou Dicko qu”elle restait sous son toit à cause de leurs deux enfants. Parfois, pour le faire sortir de ses gongs, elle suggérait perfidement que les deux enfants n”étaient pas de lui. Le quinquagénaire acceptait cet affront avec philosophie et lui répondait que même s”ils n”étaient pas ses enfants biologiques, il assumait leur paternité puisqu”ils étaient nés sous son toit.
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    rnDepuis près d”un an, Alou Yattassaye a embauché Gary Sangaré pour aider Sekou à surveiller un troupeau qui gagnait rapidement en importance. A son arrivée au parc, Sangaré, 30 ans, s”amouracha au premier coup d”oeil de la femme du vieil homme. Flattée, celle-ci accepta les avances du jeune homme sans hésitation. Les échos de cette relation adultérine étaient parvenus à maintes reprises aux oreilles de Sekou qui avait toujours attendu de surprendre lui même les tourtereaux pour réagir.
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    rnL”occasion se présenta vendredi dernier. Ce jour là, Anna Diallo demanda à son mari l”autorisation d”aller récupérer ses créances au village de Dialakorobougou. C”est là qu”elle vendait le lait et achetait des condiments tous les jours. Le mari donna son accord et la femme s”en alla.
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    rnElle prit le soin d”informer son amant de ce déplacement et lui demanda de la rejoindre aux environs de 16 heures. En partant, elle avait remarqué que son mari avait sorti son fusil de chasse pour le donner à nettoyer à son premier fils. Ayant pressenti quelque chose de suspect, elle avertit son amant et lui conseilla de se tenir prêt à parer à toute éventualité.
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    rnAnna quitta la maison vers 9 heures. Elle resta en ville toute la journée et, au coucher du soleil, n”était toujours pas rentrée. Ce retard réveilla les soupçons du mari. Ce dernier prit son arme et alla à la recherche de son épouse. En quelques minutes, il traversa les buissons qui séparent le village de la propriété de Yattassaye. Il se faufila entre les maisons pour tenter d”apercevoir sa femme de loin. Il la découvrit à côté du mur de l”école en train de flirter avec son amoureux.
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    rnAnna Diallo, dotée d”un sixième sens particulièrement aiguisé, ne cessait de regarder du côté d”où pouvait venir son époux. Elle l”aperçut effectivement qui se dirigeait vers eux. Elle prévint son amant du danger. Gary Sangaré s”éclipsa derrière une touffe d”herbes et, au lieu de s”éloigner, fit le guet dans l”espoir d”entendre ce que le mari allait dire à sa femme. Anna tenta de fuir, mais fut vite rattrapée par Sekou qui se mit à l”enguirlander. Prise en flagrant délit, elle se garda de réagir aux insultes de son mari qui la poussa devant lui, en direction de la maison.
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    rnA BOUT PORTANT:

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    rnGary Sangaré qui était armé d”un pistolet de fabrication artisanale, s”énerva a la place de sa maîtresse. Il ne pouvait supporter de la voir maltraitée par Sekou sans réagir. Il surgit de sa cachette et tira à bout portant sur le vieil homme. Sekou fut atteint à la poitrine et à l”abdomen. Il tomba et ne se relèvera plus. Gary prit la main de sa dulcinée et la conduisit au parc. Là, il alla enterrer son arme dans les buissons, changea d”habit puis revint se mêler à la foule qui était en train de se poser des questions sur l”identité du meurtrier.

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    rnLa gendarmerie de Baguinéda sera informée du meurtre par un appel téléphonique. Le commandant de brigade, le major Traoré, dépêcha une équipe sur place. Pendant que les pandores effectuaient le constat, un homme surgit de la foule et pointa l”index vers Gary Sangaré en accusant : "c”est lui qui a tué Sekou. Depuis très longtemps, il vit avec sa femme. Et ce crépuscule encore, ils étaient ensemble. Je les ai vus". Les gendarmes arrêtèrent Gary Sangaré et le conduisirent à la brigade. Dans un premier temps, le criminel nia son forfait en bloc. Il prétendit ne pas aimer la femme de celui qu”il considérait comme un père. La femme, prise de remords, le démentit et décrivit devant les gendarmes comment son mari avait été tué par son amant.
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    rnLes hommes du major Traoré, cherchant à recouper le témoignage de Anna Diallo, se mirent à la recherche de l”arme du crime. Ils se transportèrent avec Gary au parc à bétail de Alou Yattassaye. Une fois sur les lieux, Sangaré les conduisit à l”endroit où il avait enterré son pistolet après le meurtre. Il prétendit avoir répliqué à un tir du défunt qui l”avait raté.
    rnCette hypothèse semblait plausible car les gendarmes trouvèrent dans le fusil du défunt, l”étui d”une cartouche. Mais la femme soutint mordicus que son mari n”avait pas tiré puisqu”il n”avait même pas vu son meurtrier surgir pour ouvrir le feu sur lui. Les villageois aussi assurent n”avoir entendu qu”un seul coup de feu. Qui a donc mis l”étui vide dans le fusil de chasse de Sekou Dicko ? La question reste posée. Les gendarmes soupçonnent le meurtrier d”avoir agi ainsi pour brouiller les pistes et donner du poids à son argument de légitime défense.
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    rnGary Sangaré et Anna Diallo ont tous deux été déférés au parquet de Kati. Un juge d”instruction apprendra à chacun d”eux ce qu”il encourt avant une session de la cour d”assises.
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    rnG. A. DICKO
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