Fait divers : De la Poudre" aux pieds"

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    Ingénieux, le trafiquant avait avalé quelques boulettes de drogue pour donner le change et détourner l”attention du gros de sa cargaison.
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    rnLes trafiquants de stupéfiants ne manquent pas d”imagination. Pendant longtemps ceux qui opèrent dans notre pays se "servaient" de leur abdomen pour essayer de faire sortir leurs marchandises du pays. Nous avons même relaté l”histoire d”une Nigériane qui tentait d”embarquer à bord d”un avion à l”aéroport de Bamako-Sénou avec 100 g de cocaïne dissimulés dans ses parties intimes. Il y a moins d”une semaine, les services d”investigation judiciaire (SIJ) de la gendarmerie ont mis la main sur deux citoyens nigérians qui avaient caché 8,4 kg de drogue dure dans leur véhicule. Pendant tout le mois de septembre, L”Essor dans ses parutions, est fréquemment revenu sur des cas des "mules" qui choisissent de transiter par notre pays pour rallier l”Europe avec leurs cargaisons illicites.

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    rnPlusieurs tentatives de faire passer cette marchandise prohibée ont échoué. Il est difficile de déterminer le nombre de trafiquants qui ont pu se faufiler à travers les mailles du filet de la police et de la gendarmerie. Car en matière de commerce de drogue, les voies des trafiquants sont multiples et impénétrables aussi pour paraphraser une expression biblique. L”exemple de Touray Saneh, arrêté hier matin par la brigade des stupéfiants, en est une illustration saisissante.
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    rnINTERROGATOIRE SERRE :

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    Touray Saneh est un Mandingo de nationalité gambienne. Il est arrivé dans notre pays voilà trois semaines et a élu domicile dans un quartier de la capitale pendant sept jours avant de se rendre dans un village du Mandé, histoire de se familiariser avec l”accent malien et de comprendre certaines subtilités de notre culture. Il était ainsi persuadé de pouvoir déjouer la vigilance des éléments de la brigade des stupéfiants de l”aéroport et ceux de la douane pour accéder à l”avion sans trop de tracasseries. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, le Gambien se rendit à l”aéroport de Bamako-Senou avec l”intention d”embarquer sur un vol en partance pour l”Espagne.
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    rnA l”enregistrement, un agent de police remarqua que l”homme transpirait à grosses gouttes et était hagard. Il lançait nerveusement des coups d”oeil dans toutes les directions. "Il était comme en fugue et ne cessait de regarder de tous les côtés", avait constaté l”agent en question. Le policier l”interpella et lui posa des questions sur sa destination et sa provenance. Touray répondit qu”il venait d”un village malien où il était allé saluer des parents. Pressé de questions par le policier, il reconnut être de nationalité gambienne. Les agents accrocheurs le questionnèrent alors sur sa destination. Il présenta son ticket de voyage et répondit qu”il partait pour l”Espagne. Il fut alors invité à se rendre au poste pour un contrôle de routine.

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    rnUne fois dans les locaux de la police, Touray Saneh voulut jouer au plus malin en usant de notre cousinage à plaisanterie. Ce qui n”a pas empêché les policiers de lui poser des questions jusqu”à lui faire avouer qu”il transportait 10 boulettes de drogue dans l”estomac. Avisés, les agents ne crurent pas une seconde que c”est pour 10 petites boulettes que le Gambien prenait tous ces risques et s”engageait pour un voyage en Europe. Ils pressèrent le suspect, mais n”obtinrent rien de plus. Touray Saneh fut alors conduit à la brigade des stupéfiants pour lui permettre de livrer ce qu”il avait dans le ventre.
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    rnDEUX A TROIS FOIS PLUS LOURDES :

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    A la brigade, un autre interrogatoire a été entrepris par le chef de poste du jour, sans plus de succès. Le Gambien continuait à soutenir mordicus qu”il ne transportait que les 10 boulettes et que son intention était, une fois en Espagne, de travailler comme les autres Africains dans les champs ou dans n”importe quelle branche d”activité où il trouverait du boulot. Tout en répondant aux questions des policiers, l”homme continuait de transpirer et ne cessait de bouger les jambes. Des agents qui l”avaient vu, expliquent qu”il se déplaçait sans cesse et n”arrêtait pas de tapoter le plancher du pied.
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    rnC”était louche mais toutes les fouilles dans ses affaires personnelles et dans ses poches s”avérèrent infructueuses. Les policiers l”envoyèrent alors au violon et lui donnèrent de l”eau minérale pour lui permettre de rendre les boulettes avalées.
    rnPendant qu”il était au cellule, le chef de poste sortit et remarqua, par pur hasard, un homme qui portait les mêmes baskets que le trafiquant de drogue. Il le salua et lui fit des compliments sur la qualité de ses chaussures puis demanda s”il pouvait les voir. L”homme accepta de se déchausser et de remettre une chaussure au policier pour qu”il l”examine de près.
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    rnL”agent palpa le basket et le soupesa. Il réalisa que bien qu”étant de la même marque et de la même pointure, les chaussures de Touray étaient deux à trois fois plus lourdes. Il appela ses collègues et leur demanda de comparer les deux chaussures. Le policiers s”aperçurent immédiatement que la paire du Gambien pesait indiscutablement beaucoup plus lourd que celle du visiteur. Ils entreprirent d”ausculter les chaussures du Gambien pour découvrir que Touray y avait camouflé avec ingéniosité de la drogue. Le Gambien avait emballé près d”un kilogramme de cocaïne dans deux sachets de plastique blanc qu”il avait calés à l”intérieur de ses chaussures. La cachette était idéale, nul n”aurait soupçonné que chaque pied de Touray reposait sur un demi kilogramme de drogue dure soigneusement aplati. Réalisant que sa cargaison avait été découverte, Touray Saneh ne put s”empêcher d”apprécier la vigilance des policiers maliens.
    rnAu passage de notre équipe, le Gambien était en train de "pondre" les boulettes avalées. Il en avait déjà rendue trois.
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    rnG. A. DICKO

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