Fait divers : Banquiers ambulants

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    Plus de 73 millions Fcfa ont été interceptés par la police sur deux voyageurs guinéens. Puis restitués à leurs propriétaires, au préjudice du Trésor public.
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    rnLe commissariat de police du 4e arrondissement a arrêté dimanche dernier deux ressortissants guinéens en possession d”une mallette contenant plus de 73 millions de Fcfa. Les deux étrangers, une dame nommée Adama Diallo et Mamadou Goudou Diallo ont été signalés à la police par un indicateur qui avait aperçu dans le véhicule à bord duquel ils sont arrivés à Djicoroni Para, une valise banalisée bourrée de billets de banque. Pour l”indicateur de la police, il ne faisait pas de doute, cette grande quantité d”argent ne pouvait être que de la monnaie de singe.
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    rnL”inspecteur Bourama Doumbia, Dracula pour les intimes, qui a été dépêché sur les lieux avec ses agents avait, lui aussi, cru à une tentative d”introduction frauduleuse de fausse monnaie dans notre pays. Mais il n”en était rien. Dans une banque de la place où ils se sont rendus pour vérification, on leur confirma que Adama Diallo et Mamadou Goudou Diallo transportaient bel et bien de vrais billets de banque.
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    rnUne fois rassurés, les policiers qui ne sont pas spécialisés dans les affaires financières firent appel à la douane qui leur expliqua que le transfert de fonds d”un certain montant obéit à une réglementation précise. Les gabelous se rendirent à la police et entamèrent alors les démarches administratives pour déterminer l”origine de l”argent, afin de le soumettre à la réglementation en vigueur dans les pays de l”UEMOA en matière de transfert de fonds. Les deux Guinéens à qui il a été demandé de justifier la provenance des fonds ont soutenu que l”argent était destiné à l”achat des tissus bazin qui seront ensuite expédiés en Guinée.
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    rnLes policiers et les douaniers ne crurent pas à cette explication. Ils ont estimé qu”une enquête plus approfondie s”imposait pour cerner l”origine et la destination de cette importante somme d”argent transportée dans une valise ordinaire noyée au milieu des autres bagages.
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    rnMais les agents n”eurent pas le temps de mener à terme leur enquête. Des "voix plus autorisées" les obligèrent à restituer l”argent à ses propriétaires.
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    rnNotre équipe a rencontré lundi aux environs de 17 heures, le consul de Guinée à Bamako pour en savoir un peu plus sur l”affaire. Elle a été poliment éconduite par le diplomate qui s”est exprimé en ces termes: "je ne suis pas en mesure de vous renseigner. Adressez-vous plutôt à la police".
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    rnL”argent a été restitué à ses propriétaires, au préjudice du trésor public qui aurait dû, après un jugement, nous explique un financier, prélever certaines taxes et des contraventions sur ce transfert illégal de fonds.
    rnG. A. DICKO
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    rnDrogue : LES É…MULES
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    rnAdeptes du gain facile, certains compatriotes s”adonnent de plus en plus au transport de drogue par ingestion. A l”image des "mules" nigérianes
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    rnLes "mules" nigérianes ont-elles fait des é…mules dans notre pays. La question embarrasse les autorités policières. Car pendant tout le mois d”octobre, des compatriotes ont été arrêtés à l”aéroport international de Bamako-Sénou avec d”importantes quantités de cocaïne dans l”estomac.
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    rnLa dernière arrestation diligentée par l”antenne de la brigade des stupéfiants de Sénou concerne quatre Maliens originaires du Wassoulou. Il transportaient plus de soixante dix boulettes de cocaïne dans leur estomac. Toumani Sangaré, Satigui Sidibé et Yacouba Keita sont établis en Espagne depuis belle lurette. Ils ont les papiers nécessaires pour y résider et gagner honnêtement leur vie. Mais voilà qu”un jour, ces jeunes d”ordinaire sans problème basculent subitement dans l”univers de la drogue.
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    rnHistoire de se ménager rapidement une situation plus enviable, ils revinrent au bercail avec l”espoir de pouvoir repartir vers la péninsule ibérique avec des boulettes de cocaïne dans l”estomac. Ainsi dans la nuit de jeudi à vendredi, le commissaire de police de l”aéroport de Bamako Sénou remarqua une sorte d”angoisse sur le visage de ces jeunes gens alors qu”ils s”apprêtaient à emprunter un vol de Royal Air Maroc pour l”Espagne. Le policier les pria de le suivre pour un contrôle de routine. Les trois hommes le suivirent dans ses bureaux et ne tardèrent pas à avouer qu”ils étaient tous des "mules". Ils furent confiés à la brigade des stupéfiants pour la récupération de la came qu”ils avaient ingurgitée quelques heures plus tôt. Toumani Sangaré, Satigui Sidibé et Yacouba Keita rendirent ainsi 52 boulettes.
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    rnLe quatrième transporteur est Ibrahim Sarré. Il a été arrêté dans les mêmes conditions que les trois premiers dans la nuit de dimanche à lundi. Originaire également du Wassoulou, il avait, lui, avalé 20 boulettes qu”il s”apprêtait à convoyer jusqu”en Espagne, via le Maroc. Au moment où nous rédigions cet article, il était en train de restituer les produits avalés dans les locaux de la brigade des stupéfiants de Bamako.
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    rnSelon nos informations, les trafiquants de drogue se détournent de plus en plus des mules nigérianes -désormais trop marquées- pour le transport de leurs "marchandises", au profit de nos compatriotes. Ces derniers attirent moins l”attention des policiers pour le moment car ils sont, jusque là, inconnus sur ce créneau. Mais si la tendance se confirme que des Maliens prennent la relève des Nigérians pour convoyer la drogue, c”en est fait de la confiance et de l”estime dont jouissent de nombreux compatriotes de par le monde.
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    rnAvant même d”être confirmée, cette évolution néfaste exige donc d”être étouffée dans l”oeuf.
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    rnG. A. D.
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