Fait divers : Abus de Confiance ?

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    Ai Keping a laissé famille et travail à Shangaï pour venir faire fortune dans notre pays. L”avanture a mal tourné.

    Ai Keping, un Chinois de Shanghai, résidant actuellement au Mali est désespéré. A tel point qu”il est sur le point de commettre une bêtise. Il a écrit et adressé son histoire "à la justice de la République du Mali". Elle mérite d”être prise au sérieux. Nous avons rencontré mercredi dernier Ai Keping au commissariat de police du 1er arrondissement. Il était encore sous le choc de sa mésaventure.

    Le passé récent du Chinois est émaillé de déceptions. En février 2006 il avait été contacté en Chine par son compatriote Liu Xinyu, gérant de trois sociétés. Celui ci lui demanda de se rendre au Mali pour travailler dans son entreprise de montage de machines agricoles à Mopti. Après force hésitations Ai Keping finit par se décider de tenter la nouvelle aventure. Il démissionna, de chez son employeur, une société de vulgarisation des machines agricoles en avril 2006. Le 15 décembre 2006 il sauta dans un avion pour Bamako. Auparavant il avait rencontré son nouvel employeur pour recevoir les dernières consignes. Ce dernier le prévient de ne pas s”attendre à rouler sur l”or au Mali. Le pays est juste en début de mécanisation de son agriculture. Il fallait attendre 3 à 5 ans pour que l”entreprise puisse rapporter les dividendes espérées.

    Ai Keping de son propre aveu n”était pas novice dans les affaires. Il savait que son aventure comportait des risques qu”il fallait accepter de prendre. Le Chinois arriva dans notre capitale le 15 décembre 2006. Le même jour, il se rendit à Mopti où il fut chargé de monter les machines de PRPM, un projet agricole de la région. Ai Keping fit conscieceusement le travail. Mais à sa grande surprise il fut convoqué un matin par son chef, un certain Liu. Celui-ci lui expliqua qu”il n”avait plus de raison de rester au Mali. Le gouvernement ne pouvait plus installer une unité de montage de machines agricoles à Mopti comme prévu. Les bailleurs de fonds ne voulaient plus financer le projet.

    Le malheureux Ai Keping n”avait pmlus qu”à retourner chez lui. Mais ce dernier exprima vivement son mécontentement et une altercation s”en suivit. Au cours de la dispute, Ai Keping, grand maître des arts martiaux n”hésita pas à faire usage de sa science. Il malmena proprement son patron Liu. Il avait fallu l”intervention de la police appelé à la rescousse pour calmer l”ardeur de l”employé grugé.

    Le divisionnaire Balla Traoré informa l”ambassade de Chine de l”incident. La chancellerie délégua un agent qui obtint des policiers que l”affaire fût traitée en son sein. Depuis lors, les policiers du 1er n”avaient plus entendu parler de Liu et encore moins de Keping, jusqu”à hier mercredi. En effet vers 8 heures le téléphone sonna au poste de police. Et Liu raconta brièvement au commissaire adjoint, le principal Mohamed Ali Aweissoun qu”il était séquestré dans ses bureaux par Ai Keping. Une équipe fut envoyée sur le terrain. A son arrivée, elle trouva Keping installé au comptoir, en train d”encaisser l”argent des clients qui venaient régler des factures.

    Quand Keping vit les policiers, il se coucha à même le sol et jura de ne pas quitter les locaux de son ancien employeur avant d”être dédommagé. Les policiers le conduisirent au commissariat. Arrivé au poste le justicier auto-proclamé se jeta à terre. Les agents tentèrent de la relever mais ce fut peine perdue. Ils entreprirent de le fouiller. Keping sortit de sa poche un téléphone muni d”une camera miniature et se mit à filmer la manœuvre des policiers. Ces derniers confisquèrent l”appareil et bouclèrent le Keping le temps pour lui de récupérer ses sens et d”arrêter la comédie. Le récalcitrant finira bien par donner une explication à son cirque.

    Les agents découvrirent sur lui une lettre adressée à la justice malienne. L”homme racontait en détails comment il avait été débauché de chez son employeur Eston en Chine. Et comment son compatriote l”avait abusé. Keping compte sur notre justice pour que le tort qu”il vient de subir soit reconnu et réparé.

    G. A. DICKO



    Yanfolila : L”HORREUR

    Noumakan Sidibé, un vieux paysan du village de Siradiouba dans le cercle de Yanfolila a été assassiné dans son champ le 26 mai dernier par des inconnus qui seraient venus de la Guinée voisine. Les assassins l”ont tué avant d”incinérer le cadavre. Ils ont séquestré le manœuvre Amara Diakité de nationalité guinéenne qui travaillait chez le sexagénaire.
    Des familles maliennes et guinéennes sont installées de part et d”autre du fleuve Sankarani, considéré comme limite naturelle entre le Mali et la Guinée. Les parents du défunt, guinéens de nationalité, se sont rendus le lendemain de l”assassinat dans le village de Siradiouba pour présenter leurs condoléances.

    Malgré des liens séculaires de parenté, cet assassinat avait suscité la réprobation générale. L”association des jeunes de la localité avait décidé de chasser du village tous les Guinéens de la zone et d”organiser une marche pacifique. Mais la sensibilisation entreprise par les autorités politiques et administratives a permis de désamorcer la crise. Des rencontres sont envisagées pour gérer le dossier dans la fraternité.

    F. DIABATE
    AMAP – Sikasso
    L”Essor du 15 juin 2007

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