Tièbougo mousso (la batteuse de mari) c’est ainsi que Fanta était désormais surnommée dans son quartier de Hamdallaye de Sikasso. Du haut de ses 54 ans et ses 27 ans de mariage Fanta avait, 27 ans durant, infligé un calvaire à son moribond de mari qui était au seuil de la retraite. Djakalia était fonctionnaire de l’Etat Malien cadre A travaillant dans l’administration. Il avait vécu ce quart de siècle avec cette vipère d’épouse qui le battait presque deux fois par semaine. Et pourtant personne n’a jamais su ce qui se passait dans cette maison à l’atmosphère bizarre.
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En effet, c’était une drôle de famille dans laquelle les enfants n’ont jamais accepté de rester. A peine qu’ils devenaient adultes, qu’ils abandonnaient le domicile paternel, souvent pour vivre dans la même ville. Le vieil homme qui était presque inconnu du quartier, il passait inaperçu jusqu’à ce mardi sous un soleil de plomb, quand tout le monde cherchait à se caser dans l’ombre. Fanta (tièbougo mousso) poursuivait Djakalia dans la rue à la surprise générale, elle était décidée à lui faire la peau, et déployait toute son énergie à l’attraper. C’est dans cette poursuite que les jeunes ont finalement réagi, juste quand la vieille dame était sur le point de mettre la main sur le vieux qui n’en pouvait plus.
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Les jeunes qui avaient encerclé le couple étaient abasourdis par le courage de tièbougo mousso qui était décidée à amener son mari à l’écart des regards indiscrets pour pouvoir le battre convenablement. Comme à l’accoutumée. La réaction du groupe de jeunes a été violente et étant même parvenu à infliger quelques coups à la vieille dame. Devant la violence de la foule, Fanta avait fuit dans la maison avec des larmes de crocodile. Le vieux Djakalia entre-temps avait un nouveau look, puisqu’en presque 20 ans de cohabitation, personne ne l’avait vu sans sa chéchia. Il avait raison de la garder nuitamment, car c’est la chéchia qui lui donnait un visage humain, il n’était vraiment pas intéressant de le regarder décoiffer.
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C’est alors désespérer de la suite des événements que Djakalia avait raconté ses 27 ans de vie commune avec cette dame qui l’avait pourtant donné 8 enfants. Alors, il interpelle avec une voix pénible, à peine audible, « maintenant que vous avez réagi, c’est un problème car la nuit, elle va certainement me tuer, en tout cas je ne sais pas ce qu’il faut faire ».
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Ainsi il avait peur de rentrer à la maison, le soir, car il ne savait pas ce qui l’attendait. Finalement c’est sous l’instigation des jeunes que les vieux du quartier avaient accompagné Djakalia le soir avec une mise en garde des jeunes qui menaçaient de lyncher tiébougo mousso, s’il arrivait malheur au vieux Djakalia. Il est certain que le déclic était trouvé, car selon des témoignages Djakalia s’était métamorphosé et vivait désormais de façon joviale.
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