Le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) est malade. Malade de ses fonds qui ne cessent de dégringoler, depuis des ans. Malade, aussi et surtout de sa Directrice, Mme Dembélé Awa Sow qui, en dépit de sa mauvaise gestion et de son départ tant réclamé par les partenaires financiers que par les Agents, garde encore son poste. Avec la bénédiction des bonzes de l’Administration publique, auxquels elle s’en prend, désormais avec véhémence.
« Comment puis-je faire une gestion rationnelle des fonds du FAFPA, si je dois faire des gestes à tous ces gens !».
C’est, en substance ce que la toute puissante patronne du Fonds d’Appui à la Formation
Professionnelle et à l’Apprentissage aurait confié à un de ses proches, face aux multiples sollicitations émanant des « princes » tapis dans les sphères de l’Administration d’Etat. Surtout au niveau du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
Mais aussi, à la Direction Générale des Impôts et au Trésor Public. Rapportée, à notre Rédaction par un autre proche de la patronne du FAFPA, cette déclaration empreinte de colère, traduit deux sentiments. D’abord, un sentiment d’agacement, vis-à-vis de ceux là-même, que la Directrice du FAFPA appelle, pompeusement, « tous ces gens ».
Notamment, des hauts cadres de l’Administration dont nous tairons les noms, pour l’instant qui ne cessent de le solliciter, qui pour s’offrir une nouvelle bagnole, qui pour se tailler des vacances sur la Côte d’Azur… lui ont fait une promesse : celle de le maintenir, contre vents et marées, à son poste. Ensuite, un sentiment de révolte, contre le gouvernement. Les cadres de l’Administration à qui elle se voit obligée de « faire des gestes » du moins, si elle veut rester à son poste. Incapable de se maintenir à son poste, par ses seuls résultats, Mme
Dembélé Awa Sow, Directrice du FAFPA se voit ainsi, obligée de délier les cordons de la bourse. Conséquence : 1,37 milliard de francs CFA se sont évaporés de la caisse de la structure. Mais le Vérificateur suppose recouvrables la bagatelle de 1,21 milliard. Quelques exemples cités par le rapport d’enquête suffisent pour se rendre à l’évidence : des dotations de carburant d’un montant de 30, 38 millions de francs CFA, mais non supportées par une décision, ont été faites au Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, à la
Direction Générale des Impôts et au Trésor Public. S’y ajoutent, le paiement des quotes-parts à des promoteurs de formation pour un montant total de 132,47 millions. Sans justificatifs
aucune. Aussi, le FAFPA a financé des activités de formation pour un montant de 46,89 millions de francs CFA dont les dossiers ne comportent pas de preuve que les formateurs sont en règle avec l’administration fiscale. Par ailleurs, l’absence de cadre organique pour la gestion des ressources humaines n’est pas de nature à tempérer les appétits. D’où la colère des travailleurs et des partenaires. En clair, les ambitions du FAFPA ont tourné au cauchemar. Raison invoquée par les enquêteurs :la mauvaise gestion à tous les niveaux. Ou presque.
Complicité des cadres de l’administration
Face à ces irrégularités criardes au sein du FAFPA, les partenaires –qui réclamaient, il y a quelques mois le départ de la Directrice, Mme Dembélé Awa Sow –sauront prendre
leurs responsabilités : soit, nommer un administrateur au FAFPA, chargé de suivre la gestion des fonds, soit fermer le robinet à « sous » à notre pays, pour le refus de se débarrasser
de « l’encombrante directrice ». Mais le pouvoir n’en a cure. La Toute-puissante directrice du FAFPA, aussi. A un autre proche, rencontré il y a quelques mois, Mme Dembélé Awa Sow aurait déclaré « Mon maintien à ce poste n’est pas lié à la gestion des fonds. Mais au fait que je fais l’affaire des uns et des autres ».
Traduction : que les fonds du FAFPA soient bien gérés ou pas, la Directrice s’en fiche. Si telle est l’analyse de la première responsable du FAFPA, chargée de relever le défi de la formation professionnelle qualifiante, c’est un mauvais présage. Pour le gouvernement, mais aussi pour notre pays.
Autrement dit, le gouvernement malien, en lui-même, porte les germes de sa propre destruction. Infiltré, par des opportunistes de tous bords, et pris en otage –le chef de l’Etat, avec –par des hommes que notre histoire inculpera si ce n’est déjà fait de « crime contre la nation », le Programme de Développement Economique et Social (PDES) avance mais le Mali recule. La corruption a franchi le seuil du tolérable.
L’homme-cabot s’est retrouvé à la place pivot. Et vice versa. Le Mali aujourd’hui, est devenu un pays où les nullards occupent des postes stratégiques au sein de l’Administration. Décidemment le ridicule ne tue plus chez nous.
Même au sein du département de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, tout comme au
Trésor et à la Direction Générale des Impôts et bien d’autres structures, la Directrice du FAFPA, tient tout le monde. « A part quelques responsables, que je considère comme mes
supérieurs, il n’ y a pas un seul cadre qui n’a pas bénéficié de mes largesses! », aurait-il rétorqué à un haut responsable du ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, qui voulait lui faire des remontrances. Arrogance, mépris pour certains collègues, airs supérieurs… Telles sont entre autres, les « qualités » de la dame, qui se vante d’avoir fait autant d’années à la tête du FAFPA. Nommée dans des conditions que l’on sait, Mme Dembélé Awa Sow, Directrice Générale du FAFPA entame, bientôt, ses 4 ans ou presque
à la tête du FAFPA. En dépit des scandales qui ont émaillé sa gestion : mauvaises gestions, détournements de fonds, dépenses sans justificatifs, achats individuels sans appel d’offres, recrutement des coquins et coquines etc. Mais ce qui taraude les méninges de nos concitoyens, c’est la suite qui sera réservée au rapport d’enquête du Vérificateur Général ; lequel rapport accuse le FAFPA de « mauvaise gestion », ayant laissé un trou de 1,37 milliards de francs CFA. Alors question : Mme Dembélé Awa Sow répondra t-elle un jour de ses actes devant les tribunaux ? « Une telle hémorragie, compromet les actions de développement de notre pays qui connaît un taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde », ajoute le Vérificateur Général au sujet de la gestion de la Directrice du FAFPA.
En revanche toutes nos démarches pour rencontrer la Directrice du FAFPA se sont soldées par un échec.
Que se reproche-t-elle au juste ?
Nous y reviendrons !
Jean pierre James