Pour avoir demandé que l’entreprise chinoise COVEC-Mali paye la taxe d’exploitation des carrières de graviers, sable, argile et latérite, par elle due à la Commune rurale de Bancoumana, le maire Adama Dantouma Camara fait, aujourd’hui , l’objet de toutes les menaces, de toutes les pressions. Ceci, alors qu’une décision de justice a condamné l’entreprise chinoise à s’exécuter. Celle-ci a fait appel et fait chanter le pauvre maire grâce à des complicités insoupçonnées.
Lorsqu’il est arrivé, l’année dernière, à la tête de la municipalité de Bancoumana, dans le Cercle de Kati, le maire Adama D. Camara a constaté un déficit de 16 000 000 F CFA au niveau de la trésorerie municipale. Après vérification des comptes avec les régisseurs, l’édile municipal s’est rendu compte que ce déficit est dû à la chute des recettes d’exploitation des graviers. La raison : avec l’utilisation de la carrière par COVEC, les autres exploitants sont partis. Les gros camions de l’entreprise chinoise ayant totalement détruit la route. En session ordinaire du conseil municipal le 27 juin 2009, l’ensemble des conseillers ont décidé que la municipalité réclame à COVEC la taxe d’exploitation des carrières. "C’est ainsi que nous avons envoyé 2 lettres de réclamation et une lettre de recouvrement à l’entreprise. Ces documents ont été perçus par les responsables de COVEC comme une persécution. Ils ont alors porté plainte contre nous devant le Tribunal de première instance de Kati. Ils ont perdu le procès le 29 mars 2010. COVEC a été condamnée à payer la somme de 42 164 800 F CFA plus les dépens (alors que la commune avait demandé 236 812 000 F CFA) au titre des taxes d’exploitation des carrières, comme autorisées par la loi 96-050 en ses articles 38 et 40", nous a confié le maire. Et, pour faire exécuter cette décision de justice, la mairie avait commis des avocats et huissiers qui ont saisi les comptes de COVEC. Entre-temps, l’entreprise fait appel de cette décision de justice mais ses principaux responsables, par personnes interposées, exercent des pressions sur le maire Adama Dantouma Camara. Plusieurs coups de fil proférant des menaces allant jusqu’à des menaces de mort sur sa personne s’il ne rédige pas une lettre pour renoncer à ces taxes. Et la réclamation de cet argent a fini par pousser l’entreprise COVEC à cesser ses travaux de construction de la route Bamako-Kangaba qui passe par Bancoumana. Cela a suffi pour que des individus malintentionnés annoncent à tout vent que c’est le maire qui a ordonné la cessation des travaux. Allégation que ces lugubres individus ont fait croire au président de la République qui en parlait le mardi 8 juin dernier. Ce qu’on oublie, c’est que ATT s’était impliqué dans ce dossier en promettant, en février 2010, aux autorités municipales de de les appuyer dans la réalisation des projets qu’elles devaient élaborer. Depuis lors, le maire n’est jamais arrivé à faire parvenir les deux projets élaborés au chef de l’Etat.
Précisons que les taxes réclamées par le maire de Bancoumana portent, non sur les graviers et sable utilisés par COVEC sur le chantier de la route de Kangaba, mais sur ceux convoyés sur des sites de Bamako et ses environs pour plusieurs chantiers bien rétribués.
Comme on le voit, l’entreprise chinoise se fait des millions et refuse de payer les taxes par elle dues, en accordant très peu de considération aux décisions de justice rendues au nom du peuple malien. Et en menaçant de faire la peau au maire. Avec certaines complicités tapies dans l’ombre. Nos plus hautes autorités sont interpellées.
Bruno D SEGBEDJI