Mardi dernier, après 10 mois de détention à la maison centrale d’arrêt de Bamako, Boubacar N’Djim est parvenu à se mêler à la foule sur le chemin du retour d’une audience au tribunal pour prendre la poudre d’escampette. Cette information a fait le tour des réseaux sociaux, avec des versions plus ou moins erronées. Les faits !
Placé sous mandat de dépôt depuis 10 mois pour une affaire civile dite ‘’d’escroquerie et abus de confiance’’, le défenseur des droits de l’homme est aussi un homme d’affaires. Il tentait ainsi, depuis la prison, de régler ses soucis à l’amiable, nous est-il revenu, dans le but de recouvrer sa liberté.
Cependant, en plus de la première affaire qui l’a conduit en prison, d’autres faits du même ordre se sont associés pour durcir sa situation. En témoigne un autre mandat de dépôt courant début février.
En quelque sorte, l’évolution de sa situation lui a fait croire que sa sortie de prison qu’il négociait n’était pas proche. C’est pourquoi, le mardi 14 février dernier, le prévenu qui a été amené de la prison centrale de Bamako au tribunal a planifié son évasion qu’il a jusqu’ici réussie.
Selon nos sources, ce jour-là, Boubacar et plusieurs détenus de la MCA étaient amenés à bord d’un bus au tribunal de la commune III pour des audiences de jugements et délibérés les concernant.
Seulement, le nommé N’Djim, lui, a été appelé à la barre, quelques minutes après l’ouverture de l’audience, et le juge lui a fait savoir que son délibéré a été prolongé. Il doit donc retourner en prison pour attendre d’être fixé sur son sort alors que d’autres affaires pleuvaient sur sa tête.
Assis dans la salle d’audience à côté d’autres prévenus, Boubacar N’Djim signifie son désir de rejoindre la prison avant ses codétenus, vu que son dossier du jour a été vidé par un délibéré prolongé. Et ce, d’autant plus que les détenus étaient nombreux ce jour à attendre. Ce qui pouvait prendre toute la journée.
Surtout il est courant que les prévenus dont les dossiers du jour sont vidés et ne souhaitant pas rester longtemps assis au tribunal, rallient la prison par d’autres moyens sous la surveillance d’un ou de plusieurs gardes pénitentiaires. Certains proposent entre 10.000 francs et 20.000 francs pour obtenir l’accord des agents. C’est ce qui s’est passé ce jour, selon nos sources.
Ainsi, Monsieur N’Djim et son garde, une fois d’accord sur le principe, prirent un taxi pour rallier la MCA à moins de deux kilomètres du tribunal.
Comme dans un film hollywoodien, Boubacar N’Djim profita d’un embouteillage de la circulation pour ouvrir la portière de la berline et s’enfuir sous les cris de détresse du malheureux garde pénitentiaire. Dès qu’il quitta la voiture, le prévenu sauta sur l’arrière d’un motocycliste qui visiblement le suivait pour l’opération visiblement préparée à l’avance. Depuis, les recherches ont continué sans qu’une nouvelle de lui ne soit obtenue.
Quant au garde pénitentiaire dont la justice est la seule habilitée à qualifier l’acte, il est placé ce lundi 20 février 2023 sous mandat de dépôt.
Affaire à suivre…
I.T