Évanoui dans la nature : Un présumé escroc se fait piéger par sa victime

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    Qu’il est bon quand la situation s’inverse entre un criminel et sa victime. Même si c’est juste le temps pour lui de vivre, à son tour, les sentiments qui assaillent les victimes après son forfait à lui. C’est ce qu’a laissé transparaitre le sieur S. I. Sangaré lors de son interpellation par l’Inspecteur divisionnaire Papa Mambi Keïta et ses hommes de la Brigade d’intervention judiciaire (BIJ).

    On est un après-midi à la BIJ où le sieur S. I. Sangaré est assis, plongé dans ses pensées, l’air désabusé. Il est soupçonné d’escroquerie contre un jeune homme d’une vingtaine d’année.

    Les faits

    La victime (que nous nommerons Ali) et son ami ‘’Ben’’,  rencontrent le suspect pour la première fois grâce à une de leurs connaissances (appelons-le Idrissa) à qui ils avaient demandé d’aider Ali à obtenir un visa pour les Etats Unis d’Amérique. Idrissa, qui dit ne pas avoir les moyens de leur trouver un visa pour les USA, propose de rediriger les deux jeunes gens vers S. I. Sangaré qui a séjourné aux USA, plus d’une fois,  et dont l’une des compagnes y serait encore résidente. Arrivés à son domicile, le sieur Sangaré leur indique la procédure à suivre quant aux documents à dénicher, dont un nouvel extrait de naissance et un faux     diplôme d’études.      Puisqu’il trouve que la thèse de l’étudiant colle mieux à Ali, le candidat à l’émigration vu son jeune âge et sa maitrise acceptable du Français. Pour se faire, il aurait appelé son épouse aux USA pour lui soumettre le cas. Après quoi il demande à Ali et à son ami Ben de lui verser la somme de 500 000 F CFA pour couvrir les frais d’obtention du fameux visa.  Mais il va prendre soin de dire aux jeunes de conclure l’affaire avec lui sans en informer Idrissa qui les a pourtant mis en contact. Ce qui, de l’expérience de Papa Mambi, est un signal d’alerte involontaire lancé par les personnes de peu de foi. Et qui montre que l’affaire est une arnaque.

    Ayant reçu les 500 000 F, Sangaré laisse passer quelques jours puis recontacte les deux jeunes pour lui verser 75 000 F afin de lever un blocage imprévu. Et après, plus rien. C’est le calme plat au niveau de Sangaré, qui ne décroche plus leurs coups de fil malgré les nombreuses tentatives.          A force de persévérance, ils réussissent à le joindre mais le suspect leur demande de transférer, par mobile, la somme de 250 000 F car une personne décisive à la conclusion de l’affaire en aurait eu vent et menacerait de tout faire capoter. Il ramènera la somme à 200 000 F peu après. Ce qu’Ali refuse de fournir puisqu’il se dit non coupable de cette erreur commise par Sangaré lui-même. Et demande à ce que ses 575 000 F lui soient totalement retournés. Ce qui met fin à toute possibilité de le joindre par téléphone. Pire, les jeunes gens ne savent pas du tout où il loge.

    Le piège de la victime

    Malgré son jeune âge, Ali ne manque pas d’intelligence et d’initiative. Ayant décelé le fort penchant de S. I. Sangaré pour l’argent, il propose à son ami Ben de contacter la police afin de mettre un plan qu’il a en tête à exécution. Sachant, comme tous les Maliens, les exploits de l’investigateur Papa Mambi alias ‘’L’épervier’’, Ali et Ben se rendent à la BIJ et proposent de piéger Sangaré en lui fixant un rendez-vous, soi-disant, pour lui remettre les 200 000 F. Il faut noter que le suspect aurait même proposé 30 000 F à Ben s’il réussissait à convaincre son ami Ali de lui verser les 200 000 F. Attiré par l’odeur des billets de banque, le sieur S. I. Sangaré se pointe à l’heure et au lieu indiqué dans une voiture. Il se retrouve, tétanisé, nez à nez avec les éléments de la BIJ commis à son interpellation.

    Dans le bureau de ‘’L’épervier du Mandé’’ l’homme tente de se faufiler en usant de mots et citant des personnalités pour se donner de la contenance et pour, pense-t-il, intimidé l’Inspecteur et la victime. C’était peine perdue. L’Epervier le cueille dans les airs et le ramène sur terre en lui démontrant les éléments à charge contre lui.      L’homme fini par reconnaitre les faits et demande un délai d’un mois à la victime pour restituer les 575 000 F. Ce que ce dernier refusa en réclamant le remboursement de son argent dans l’instant même. C’est ainsi que le sieur Sangaré se décida à appeler des connaissances pour lui venir en aide.

    Affaire à suivre…

    Abdoulaye KONATE

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