Estimant que ses frères et elle ont été spoliés par le frère de feu leur père… Kadia Fofana réclame sa part d’héritage à son oncle paternel

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    Elle est originaire de Banamba dans la région de Koulikoro. Après le décès de son père en janvier 1995, tous les biens de celui-ci ont été remis à son oncle. Depuis plus de douze ans, elle court donc dernière sa part  d”héritage et son oncle ne lui dit rien de crédible. Nous avons rencontré une Kadia Fofana très fatiguée, qui vit à Djélibougou, et nous lui avons posé quelques questions pour savoir comment elle s”est retrouvée dans cette situation précaire.

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    H : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?

     

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    Kadia Fofana: Je suis Kadia Fofana, originaire de Banamba, née de Sa Baba Fofana et de Sétou Touré. Je suis mariée et mère de plusieurs enfants, mais mon mari a de tout temps été malade. J”ai eu aussi un garçon qui était dans la même situation.

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    En fait, je suis aujourd”hui une femme confrontée à de nombreux et en butte à un oncle qui ne veut pas me mettre dans mes droits.

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    B.H : Quels droits?

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    K.F : Cela plus de douze ans que mon père est décédé, en laissant beaucoup de biens, des villas, des voitures et de l”argent. Mes frères et moi avons tout fait pour récupérer notre part de son héritage après les sacrifices religieux, mais c”était sans compte sur la méchanceté de son unique frère.

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    J”ai tout fait. J”ai démarché les imams, les notables, nos parents de Banamba, mais rien à faire, il refuse de nous mettre dans nos droits. Je lui ai demandé de me donner l”une des villas de feu mon père, pour que je puisse m”y installer avec mes enfants et mon mari, il a refusé.

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    Il s”est même permis de nous menacer en nous déclarant que celui d”entre nous qui essaierait de le contredire allait mourir. Cela a eu lieu, puisque l”un de mes frères aînés est décédé juste au moment où nous réclamions nos biens avec insistance. Cela a fait que plus personne n”a osé s”élever contre lui.

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    Mais cela ne pouvait pas continuer comme cela éternellement. Moi, j”ai décidé de lui demander de me rendre ce qui me revient en tant qu”ayant-droit légitime parmi les plus légitimes.

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    B.H: Comment avez-vous fait?

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    K.F : J”ai d”abord mené mon combat à ma manière, en essayant de lui parler afin qu”il puisse comprendre. J”allais chez lui de jour comme de nuit, mais au fur et mesure j”ai compris qu”il ne voulait même pas m”écouter.

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    J”ai alors changé mon fusil d”épaule, parce que j”avais tout fait, que ce soit au village, je veux dire à Banamba ou à Bamako, fait intervenir les parents et les connaissances. Comme il ne changeait pas de position, moi j”ai changé la mienne, en informant les radios et les journaux de ma situation en tant que femme, car je suis au bord de l”humiliation et cela n”est pas bon pour la mère que je suis avec un mari malade.

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    B.H : Avez-vous contacté d”autres femmes pour vous aider ?

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    K.F : J”avais peur de tout cela, pour ne pas mourir comme il nous l”avait promis. Mais maintenant je suis plus que déterminée. Je vais même aller au-delà des femmes pour demander à toutes les bonnes volontés d”intervenir afin que mon oncle me restitue ma part d”héritage. Je ne lui demande pas autre chose, je veux simplement rentrer dans mon droit.

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    Je demande aux autorités de faire une loi pour que les questions d”héritage, surtout pour nous les femmes, soient mieux réglementées, parce que nous sommes victimes d”une injustice sociale. Mon oncle a beaucoup de biens aujourd”hui, mais c”est en fait ce que mon père a laissé dont il jouit. Qu”il me donne ma part, c”est tout ce que je veux.

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    B.H : Et vos frères ?

     

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    K.F : Depuis le décès de l”un d”entre eux, tous les autres ont baissé les bras. Personne ne réclame sa part.

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    A Banamba, quand je me suis renseignée, on m”a dit que c”est notre oncle qui ne voulait pas faire le partage de l”héritage parce qu”il comptait créer une usine. Je me suis dit : soit il me tue, soit j”aurais ma part d”héritage, parce que c”est notre père qui a laissé ces biens derrière lui.

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    B.H : Votre mot de la fin ?

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    K.F : Nous étions 12 enfants. L”un d”entre nous est mort. Je demande encore et toujours à mon oncle, à cause des liens de parenté qui existent entre nous, de nous mettre dans nos droits. Lui et notre père étaient les seuls enfants de nos grands-parents.

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    Etre riche, c”est respecter les droits des autres, d”autant plus que nous sommes aussi ses enfants à lui.  Je demande aux bonnes volontés de nous aider, car j”ai besoin du soutien de tout le monde. Je vous remercie pour m”avoir permis de m”exprimer et de dire la situation dans laquelle je vis actuellement.

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    Réalisé par Kassim TRAORE

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    Bko Hebdo du 6 juillet 2007.

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