Escroquerie : Une vraie fausse agence immobilière

    0

    Il n’y a pas de secteur, disons-le, où les escrocs n’ont pas fait parler d’eux pour se taper des sous. Le comble, c’est de se prendre pour mort et de faire réciter par ses victimes, des versets coraniques autour de sa tombe pour échapper à ses poursuivants. Certains en ont réussi à Bamako. Il n’est donc pas étonnant de voir d’autres s’essayer dans l’immobilier, comme c’est le cas de Mamadou Doumbia dont le nom brille dans les annales de la grande escroquerie.

    rn

    L’homme a l’air candide. Visiblement, il donne l’impression d’être parmi la race des quelques hommes honnêtes et sincères sur le sol bamakois, tant il est propre et bellement habillé. Attention, derrière cette apparence, se cache le mal. Tenez-vous bien ! Depuis quelque temps, Mamadou Doumbia chantait partout où il passe en Commune V qu’il est le gérant d’une agence immobilière dénommée RANCARD. A ce titre, il loue à des particuliers des maisons à usage d’habitation et des immeubles à des sociétés ou ONG qui le désireraient. Tant Mamadou Doumbia a l’art de « mariner » ses cibles, il eut de plus en plus la confiance de son entourage.

    rn

    Mais, le hic, c’est que personne ne connaît le siège de RANCARD à Bamako. Son gérant constitue l’unique personnel. Au cours de sa chance, il tombe sur le sieur Tahirou Yafa, domicilié à Badalabougou. Celui-ci eut recours à ses services pour gérer quatre de ses maisons à Torokorobougou et à Baco-Djicoroni en Commune V. Des mois passent sans que Mamadou Doumbia remette le moindre centime au propriétaire des maisons en guise de frais de location. A chaque fois que celui-ci lui téléphone pour savoir la situation de ses propriétés, l’escroc le roule dans la farine. Finalement, il jure à son « client » qu’il venait juste de louer les services d’un huissier pour réclamer les arriérés aux locataires (des Togolais, dit-il) des quatre maisons. Comme disait l’autre, la patience a des limites.

    rn

    Tahirou Yafa mène finalement à son propre niveau une enquête pour avoir le cœur net. Au bout de quelques heures, il découvre qu’il est victime de supercherie. Il se lance à la recherche de Doumbia qui lui doit la somme de 4.280.000FCFA. Ce n’est pas tout, de sources policières, Mamadou Doumbia a abusé d’une dame qui voulait avoir une maison en attendant l’arrivée de son mari de son voyage. L’escroc lui prend la somme de 300.000FCFA avant d’aller lui montrer une concession sans eau et sans électricité. C’était le 4 novembre dernier. Il rassure sa nouvelle cliente que dès le lendemain, tout sera mis dans l’ordre avant de se séparer sans donner la clef à la nouvelle locataire. Dans la journée du 5 novembre 2007, Mme Diouf, car c’est d’elle qu’il s’agit, a vite rangé ses affaires pour rencontrer Doumbia.

    rn

    Malheureusement, l’escroc avait disparu sans laisser la moindre trace susceptible de l’aboutir. Mme Diouf, blessée dans son âme et dans sa chair, a immédiatement saisi la police du 4e arrondissement. Le commissaire divisionnaire de police Moumini Séry la confie à l’inspecteur de classe exceptionnelle de police Mamadou Lamine Coumaré, chef de la délégation judiciaire. Ce dernier, reconnu pour sa témérité, a mis ses éléments aux trousses de l’escroc. Ces derniers le mettent hors d’état de nuire dans la journée du 24 novembre dernier et le conduisent à la police. Sommairement interrogé, il reconnaît les faits.

    rn

    Au moment même l’officier de police instruisait le dossier de l’escroc, d’autres victimes se présentent à la police pour rallonger la liste des plaignants. L’une des victimes, Amadou Niang n’a pas compris le geste de Mamadou Doumbia. Il demande avec véhémence la restitution de ses 300.000FCFA qu’il a remis à Doumbia pour rechercher une maison à son frère qui devrait venir du Gabon. Lees faits reprochés à l’escroc ne sont que la face émergée de l’iceberg, car selon des renseignements, Mamadou Diallo traînerait plusieurs casseroles derrière lui. L’enquêteur et son chef hérarchique ne pouvant que constater les faits, ont mis l’escroc à la disposition du tribunal de la Commune V. C’est au procureur de la République d’apprécier la nocivité de son client.

    rn

    O. BOUARE

    rn

    7 dec 2007

    rn

     

    Commentaires via Facebook :