Escroquerie : Quand l'or brille pour d'obscurs officiers

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    Une victime plaignante en prison à Bamako. Une affaire très révélatrice du paradoxe de la justice malienne.

    Intermédiaire d’une société russe qui voulait acheter une importante quantité d’or dans notre pays et victime de racket, un officier de l’Armée Bissau- guinéenne, pris dans un guet-apens tendu par des hommes au-dessus de tout soupçon -suivez notre regard – est emprisonné à Bamako pour sa "sécurité" dit-on.

    La transaction porte sur près de six milliards de francs CFA. Les présumés coupables sont connus, certains ont été arrêtés et relâchés, tandis que d’autres n’ont jamais été inquiétés. Cette bande est connue et reconnue des milieux judiciaires pour ses pratiques malveillantes dans plusieurs escroqueries d’or. Ses victimes sont toutes des étrangers qui viennent dans notre pays pour acheter du métal jaune. Mais, jusqu’ici, aucun membre du gang n’a été condamné.

    Pour mieux convaincre ceux qui deviendront par la suite leurs proies, les présumés coupables leur exhiberont une importante quantité d’or de qualité supérieure. Cela se passe dans les locaux de la Direction nationale des Douanes à Faladiè.

    La complicité éventuelle de plusieurs officiers maliens de différents corps militaire et paramilitaire (tous ayant en commun le même grade), revient constamment dans les conversations. Les démarcheurs des juges ne sont pas en marge, puisqu’ils auraient demandé au prisonnier otage, dans un premier temps, le paiement de 20 millions contre sa libération. Ce montant est revu à la baisse depuis à 10 millions, mais le séquestré se considérant comme victime, refuse de payer au risque de mourir entre les mains de ses "guillotineurs". Nous précisons que l’encombrant embastillé, qui est soumis à un régime pénitentiaire des plus dégradants, compte entamer une grève de la faim en janvier prochain.

    Bon à savoir : le prisonnier n’est autre que le petit frère de l’actuel Président de la Guinée Bissau, Malame Bakaye Sagna. Quelle bonne publicité pour le début des cinquantenaires du Mali d’ATT, pays des grands affairistes devant l’éternel ! Ho ! "Justice et Pratique de la justice au Mali", quand tu donnes raison à ton auteur.

    Beaucoup de personnes, dont les convictions sont aujourd’hui ébranlées, se souviennent encore de Me Aliou Diarra lors du procès dit "crime de sang ", (jugement de Moussa Traoré en juin 1992-février 1993), lorsqu’il s’écria : "Imaginez ce qu’aurait été le Mali sous Birus et Anatole?"

    Nous reformulons la question 16 ans après. Quel est ce Mali sous ATT ? 

    Abdoul K. Dramé *Journaliste indépendant*

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