Administrateur civil de son état, Cheik Hamala Guindo collabore depuis plusieurs années avec une association saoudienne qui se déplace de pays en pays et de villes en villes pour financer des projets de réalisation de mosquées et de puits. Au Mali, l’association a recruté un collaborateur pour lui faciliter le travail : il s’agit de Cheick Hamala Guindo. Tout allait bien entre l’association et notre compatriote jusqu’en 2005. Cette année, Cheick Hamala devait trouver une parcelle au quartier de Kalaban Coro où l’association envisageait de réaliser une mosquée.
Dans ses démarches, Cheik rencontre un ancien ami de quartier, un certain Moussa Diarra dit « James » qui lui a proposé une parcelle à 4.600.000 F CFA. Le marché fut vite conclu et Cheik Hamala obtient de l’association le versement de la somme à Moussa Diarra. Plusieurs mois passèrent sans que Moussa ne livre la parcelle. L’association perd patience et exige de Cheick Hamala le remboursement de l’argent. N’ayant pas les moyens, celui-ci a été contraint d’hypothéquer sa maison pour désintéressé son employeur qui lui a, au même moment, signifié son licenciement.
Sans logement et sans sou, Cheik se retourne contre Moussa. Il le convoqua au camp I de la gendarmerie et obtient de lui le versement de la somme de 250.000 F CFA. Puis, plus rien. Après plusieurs rappels infructueux, l’administrateur civil décida de traduire en justice son ex ami. Après deux renvois, l’affaire fut jugée lors de l’audience correctionnelle du tribunal de première instance de la commune V du 19 février 2009. Dans son jugement assorti d’une exécution provisoire, le tribunal a estimé les faits d’escroquerie constitués contre le prévenu. Celui-ci a été condamné à un an d’emprisonnement plus le paiement du reliquat de la somme estimé à 4.350.000 F CFA.
Après le jugement rendu par le tribunal de la commune V, le prévenu interjeta appel devant
la Cour d’appel qui a confirmé la première décision. Pris et gardé en prison, M.D a réussi à sortir de la prison. L’étonnement de Guindo fut grand quand il s’était rendu compte que le prisonnier n’a versé aucune caution pour obtenir sa libération. Il venait donc de prendre un coup. C’est cette période qu’a choisi son épouse pour le quitter.
La trahison
Ne sachant plus à quel saint se vouer Cheick Hamala Guindo fît un jour la connaissance d’un huissier de justice, Me B. Keïta. L’huissier décida de prendre les choses en main. Ce qui provoqua une lueur d’espoir chez Cheick qui déchanta très vite. En effet, depuis que l’huissier a signifié le commandement de payer aux domiciles de M D, son comportement devient, selon Guindo, douteux. M Guindo croit d’ailleurs que l’huissier de justice ne joue plus son rôle. Entre temps, M.D change même de domicile, sans que l’huissier, pourtant avisé, ne prenne les dispositions.
Me nous donne sa version des faits
«Cheik Hamala Guindo est l’oncle à un de mes camarades de promotion. C’est par solidarité que j’ai accepté son dossier pour l’aider à récupérer son argent», a affirmé, Me B. Keïta, qui s’est dit surpris de tout ce que raconte Cheick Hamala sur lui. Il précise qu’en aucun moment, il n’a tenté ni de détourner, ni de déplacer la procédure concernant Cheick Hamala Guindo. Au contraire, «j’ai mis à maintes reprises la main à la poche pour lui faire ses démarches. J’ai renoncé à tous mes frais parce que je le considère comme mon propre tonton… », a soutenu Me Keïta qui se rappelle avoir bénéficié une seule fois de la part de Guindo de la somme de 100.000 F CFA qu’il lui avait demandé pour payer les services des agents chargés de sa sécurité lors de la saisie, et pour louer deux Sotrama pour le transport des objets saisis.
«Il m’accuse d’avoir donné le temps à M.D pour qu’il déménage. Ce qui n’est pas exact. Si je n’ai pas ramassé les biens au terme du commandement, c’est la faute à Guindo lui-même, car pour me trouver le montant que j’ai demandé, ça lui a pris deux semaines, période dont a profité le prévenu pour quitter les lieux », a déclaré l’huissier de justice qui s’est, toutefois dit disposé, aux regard des tournures que prend l’affaire, de lui restituer ses 100.000 F CFA tout en renonçant aux frais de ses actes.
Oumar Diamoye