Escroquerie à grande échelle : Se prévalant être l’émissaire de la famille de feu Imam Guindjo Maïga de Ségou, Lamine Keïta escroqua plus de 60 millions de FCfa

Qui mieux qu’un expatrié pourrait avoir besoin des bénédictions, prières et services d’un marabout, de surcroît un saint et ses enfants dont les bienfaits auront comblé plus d’un ? En effet, c’est partant de cette réalité que le sieur Lamine Keïta a mis en œuvre son plan machiavélique, avec comme armes de prédilection, la réputation de Feu Almamy Guindjo Maïga et les prouesses de ses fils El Hadj Gaoussou et Kola Maïga. Et c’est en se faisant passer pour l’émissaire de ces derniers, que l’escroc de grands chemins a réussi à soutirer de l’argent auprès de bon nombre de nos concitoyens maliens vivant aux États-Unis, en France et en Espagne dans le dessein, bien entendu, de résoudre leurs problèmes ou pour des besoins de sacrifices.

 
Le mode opératoire était simple. Il approchait ses victimes au nom de l’Imam ou d’un de ses fils en leur proposant de résoudre leurs problèmes. Ces gens ayant entendu parler de ces derniers, acceptaient le plus souvent, volontiers. C’est à partir de ce moment que commencèrent les arnaques, soit en leur demandant de l’argent pour l’Imam ou l’un de ses fils, afin de le faire parvenir à Ségou ou pour des besoins de sacrifice. Les montants ainsi perçus de ce forfait, qui aurait duré plusieurs années (6 exactement si l’on s’en tenait aux copies des transactions tracées), s’élèveraient à plus de 60 millions de FCfa. Ayant pris goût au «business» qui rapportait de plus en plus, l’homme avait fini par sortir de sa discrétion au point de se considérer comme «l’ambassadeur plénipotentiaire» de la famille Maïga en  Europe et en Amérique. Il n’hésitait pas à exercer une pression morale sur ses victimes.

 
Et comme on le dit un adage, «mille jours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire». En effet, certaines victimes finirent pas se lasser de l’homme qui trouvait toujours une excuse pour réclamer de l’argent. C’est ainsi qu’un d’entre eux décida de se passer de celui qui se faisait passer par l’intermédiaire en attirant l’attention du fils de l’Imam El Hadj Gaoussou Maïga. Lequel déclina bien sûr toute responsabilité et notifia ne point connaître l’homme. D’autres victimes ayant appris cette nouvelle, décidèrent alors de mener des investigations. Les révélations sont accablantes : Lamine Keïta n’est qu’un escroc ayant agit qu’en son propre nom. Les copies de tous les mandats reçus par Western Union et Money Gram sont découverts et remis à Interpol.
Constatant la découverte de son «crime» et les recherches menées contre sa personne, l’homme se précipite au Mali. Sauf qu’ici aussi, il ne s’est pas fait que des amis. Et la liste de ses victimes est toute aussi longue qu’en Occident. Ecroué depuis une semaine, le sieur Lamine Keïta fait l’objet de plusieurs plaintes.

 
Interrogé sur cette affaire, le fils de l’Imam El Hadj Gaoussou Maïga a décliné toute responsabilité, avant de regretter le fait que des honnêtes personnes en soient victimes, tout simplement parce qu’elles croyaient en la famille. «Je ferais, Inch Allah, des prières et des bénédictions pour toutes les personnes qui ont été arnaquées par ce monsieur en croyant qu’il agissait en notre nom, afin que leurs problèmes soient résolus. Je voudrais aussi que les gens fassent attention et évitent de se faire arnaquer, car nous n’avons pas l’habitude d’envoyer des personnes pour demander de l’argent aux gens», a déclaré l’Imam Gaoussou.

 
A la question de savoir si la famille portera plainte contre monsieur Lamine Keïta, le Cheick a répondu, Non. «Je ferais des prières afin qu’Allah purifie son cœur et le conduise vers le bon chemin», a-t-il promis.
A noter que l’Imam Guindjo Maïga est décédé l’an dernier, en passant le flambeau à son fils El Hadj Gaoussou Maïga. Le premier anniversaire (Zihara) de son décès sera célébré ce mois à Ségou. En attendant, Lamine Keïta aura de quoi regretter ses méfaits au fonds de sa cellule.
F. M

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