La Direction des usines SOACAP et Tôle-Mali ne savent plus à quel saint se vouer : victimes d’escroquerie à hauteur de plus de 23 millions F CFA en passe de provoquer leur faillite, les responsables de ces entreprises assistent en plus à une aboulie de la part des autorités au motif que l’un des suspects serait affilié à la famille présidentielle depuis Mopti. Voilà une situation fort embarrassante qui n’arrange point les affaires de la République, ni moins celle de Amadou Toumani Touré et des citoyens maliens.
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Il s’appelle Sadio Samassékou, membre de ladite organisation mafieuse et ressortissant de Mopti. Il est receleur dans l’affaire en question, une affaire qui risque d’être classée sans suite et pour cause.
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Sont également membres du groupe, les sieurs Mamadou N’daou, Koffi Lara, Mamadou Coulibaly et Issa Diakité, tous mis hors d’état de nuire par la Brigade de Recherches du Commerce de Police du 3ème Arrondissement.
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La bande était passée maître dans l’art d’escroquer les grandes entreprises en l’occurrence les usines de fabrications de matériaux et articles divers comme la SOACAP (Société Africaine de Chaussures et Articles en Plastique) et Tôle – Mali. Leur technique était renversante par sa simplicité et son efficacité: un complice se rendait dans une capitale régionale ou dans une autre ville industrielle du pays (Ségou, Koutiala, Sikasso, etc) et prenait contact avec l’usine à partir d’une cabine téléphonique. L’appeleur se faisait alors passer pour un haut responsable d’une société de la place (Comatex, Huicoma, Cmdt ou autres) et passait une commande pour la livraison de matériaux et articles produits par l’usine en question.
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rnNaturellement, les escrocs prenaient soin d’établir de faux bordereaux de versement établis par un informaticien de la place et au nom des institutions financières comme la BOA, la BDM, la BIM, etc. L’Usine s’empressait alors de livrer les marchandises ici à Bamako quelque part à Sogoniko. Les escrocs arrivaient ensuite pour l’enlèvement et son écoulement sur le marché. C’est à partir de ce moment qu’intervenait le faux cousin de ATT. Lui payait la marchandise (des tuyeaux PVC, des gaines etc) à des prix dérisoires et la replaçait ensuite sur le marché.
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Du 13 Septembre au 1er Octobre derniers, la SOACAP a effectué plusieurs livraisons pour une valeur cumulée de plus de 17 millions F CFA. Quant à Tôle – Mali, elle en a livré, dans les mêmes circonstances, pour un montant d’un peu moins de 7 Millions de nos francs.
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Quand les entreprises se sont finalement rendues compte que les versements n’étaient pas effectifs, elles ont déposé plainte au niveau du Commissariat de Police du 3ème Arrondissement.
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Une enquête fut immédiatement ouverte et confiée à l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta surnommé l’Epervier du Mandé. Les victimes (les usines SOACAP et Tôle-Mali) avaient elles mêmes mené leurs premières investigations les ayant conduites au marché de Médine où devrait s’effectuer une livraison des produits à un fournisseur douteux. Ce dernier fut appréhendé et interrogé. Il cracha le morceau. La marchandise était bien stockée quelque part à Sogoniko et attendait d’être enlevée.
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rnDes éléments de la Brigade de Recherches, déguisés en dockers se présentèrent pour le déchargement des produits. C’est ainsi qu’ils parvinrent à identifier et à localiser les autres membres de la Bande dont la majorité fut cueillie le même jour, 02 Octobre dernier. Ils reconnurent tous les faits qui leur étaient reprochés. Fort heureusement pour les victimes : toute la marchandise n’avait pas été complètement liquidée. Les enquêteurs parvinrent à en récupérer pour une valeur de plus de 7 millions F CFA.
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Les choses allèrent désormais très vite. Les proches du principal recéleur, Sadio Samassekou s’affichèrent comme les cousins directs de ATT. Ce, dans le but d’influencer la procédure. Ils y parvinrent puisque le «Cousin National» fut extrait des mailles de la justice et confié à son paternel à charge de déférer à toute réquisition de la justice. Les plaignants, les usines SOACAP, Tôle-Mali et peut-être bientôt, la BDM-SA, la BIM et la BOA, n’entendent pas les choses de cette oreille. Elles n’écartent pas elles aussi l’éventualité de rencontrer le président de la République et de tous les Maliens, dans le but de protester de vive voix.
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Affaire à suivre donc !
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B.S. Diarra
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