Emeute à Doumanzana

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    Un policier un peu trop nerveux, des tirs de grenades lacrymogènes, un véhicule incendié, le surveillant du lycée avoisinant bastonné par les forces de l’ordre, Madame la Maire coincée dans la maison du gardien et extirpée de justesse par la fenêtre face à des manifestants très hostiles. C’est le décor peu reluisant qui a prévalu hier à Doumanzana en commune I.

    Le maire de la commune I du District Mme Konté Fatoumata Doumbia a échappé de justesse à une tentative de lynchage en règle par ses administrés. Son véhicule Mitsubishi 4X4 a, tout de même, été calciné par les manifestants.

    C’est un tir de grenade lacrymogène par la police qui est l’origine immédiate de l’émeute. L’origine profonde de l’affaire remonte cependant plus loin.

    Depuis un certain temps, règne un Doumanzana un climat d’hostilité entre le maire de la commune I et la population locale à propos du dépôt d’ordures. Les habitants du quartier ont en effet invité la mairie à prendre des dispositions en vue de délocaliser ledit dépotoir…

    Mme Konté Fatoumata Doumbia se rendit personnellement hier sur le dépotoir et s’installa près de la chambre du gardien. Elle avait pris soin d’alerter la police, en l’occurrence le commissariat du 12 arrondissement.

    Quand arrivèrent les premiers charretiers avec leurs charges, le commissaire les ordonna de retourner leurs pas. Les jeunes du quartier aussi s’en mêlèrent. Tout allait donc bien. Il n’y a pas le feu en la demeure.

    C’est alors que les jeunes du quartier, les charretiers et le commissaire se trouvaient en pleine séance d’explication, qu’un élément fit un jet de gaz, puis un deuxième et un troisième, nonobstant les appels de dissuasion de son commissaire.

    C’est dans la cour des deux établissements scolaires (Lycée Doulaye Baba de Doumanzana et Lycée Fily Dabo Sissoko) situés à côté que les grenades fumigènes explosèrent. Mal en pris au surveillant du premier lycée de sortir en vue de parlementer avec les policiers. Il fut tout simplement pris pour cible par les éléments.

    Il n’en fallait pas plus pour les élèves de déclarer une véritable intifada. Abandonnant les cours déjà perturbés par le gaz, ils se ruèrent sur les policiers, en lançant des projectiles. Le reste de la population se mêla de la partie. Et s’en suivi un véritable chaos. La police dut momentanément abandonné la partie.

    La Maire Mme Konté Fatoumata Doumbia laquelle avait pris place devant la maison du gardien était donc livrée à elle-même. Elle dut se refugier à l’intérieur en fermant la porte à double tour. Des gens bien censés veillèrent vaillamment sur ce dernier rempart.

    Laissant libre court à leur colère, les émeutiers ravagèrent tous ce qui leur tombait sous la main.

    Puisque la tenant responsable de la police laquelle a lancé le gaz, le véhicule de la Maire fut renversé et incendié.

    C’est bien plus tard que la police revint avec du renfort et parvint à extirper l’élue locale de sa prison.

    La manifestation dura plus d’une heure jusqu’à l’arrivée d’un autre renfort, composé des éléments de la garde nationale. Ces derniers ne firent absolument rien. Ils se contentèrent de prendre position et d’attendre que la foule se disperse. Ils n’usèrent ni de gaz lacrymogène ni de violence… Et Elle se dispersa.

    Une bonne leçon de maintien d’ordre !

    Bourama Traoré

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