La société malienne nous réserve toujours des surprises. Chaque jour apporte son lot de faits incroyables. Ceux-ci se sont déroulés en Commune IV du district où les deux sœurs vivaient avec leurs parents.
Sophie que nous dirons plus chanceuse a eu un mari en Commune III. Elle était appréciée de tous pour son sérieux au foyer. Quant à Maï, sa grande sœur, elle faisait l’objet de railleries de la famille et même du quartier. Elle en ressentait sa culpabilité. Mais elle venait rendre visite à sa sœur cadette dans son foyer. Quoi de plus normal dans notre société de recevoir la visite d’une parente. Maï y était accueillie par son beau frère (le mari de sa sœur) qui la prenait bien naturellement pour une belle sœur.
Malheureusement, la grande sœur avait quelque chose dans la tête. Chaque fois qu’elle partait absenter sa sœur cadette, elle tentait de gagner le cœur du mari de celle-ci. Elle poussa sa tactique plus loin jusqu’à séduire son beau frère et y parvint sans grande difficulté. D’aucuns commençaient à s’inquiéter de son attitude à l’égard du mari de sa sœur cadette. Ce qui devait arriver, arriva. Elle tomba enceinte à la surprise de tout le monde. Elle contraint sa sœur cadette à divorcer qui a accepté sa proposition.
«C’était le jour le plus triste de ma vie, quand mon époux m’a demandé de rejoindre mes parents. J’ai versé des larmes pas à cause du divorce mais, de ce que je venais d’être victime», a dit Sophie. «Je n’ai jamais pensé un seul instant qu’une sœur pouvait jouer un tel tour à sa sœur de lait», nous révèle Sofia la victime. Le cœur plein de chagrin, elle regagna sa famille et les parents ne pouvaient qu’accepter cette situation.
Quelques mois après, la grande sœur Maï accoucha d’un garçon et reste toujours dans le foyer. Elle fut surprise de voir le mari prendre une deuxième épouse. Il la laisse seule dans la maison avec son enfant et subvient à leurs besoins. Quand elle va à la famille, son père ne lui adresse plus la parole.
Quelques plus tard, sa sœur cadette Sofia, la victime, fut mariée à un richissime homme vivant à Bamako. «Un étage est mis à ma disposition et je vis de façon plus heureuse que dans mon premier mariage», a-t-elle témoigné. «Mes parents m’aiment plus pour ce que j’ai accepté», dit-elle avec sourire. Mieux, Sofia travaille dans une entreprise de la place. Toutes les deux filles vivent à Bamako dans leur foyer respectif.
Une femme est comme une écorce d’oignons. Chaque couche cache une autre. Aujourd’hui, l’anomie refait surface dans notre société comme le disent les sociologues. Il faut donner à notre société sa valeur d’antan. Sinon, nous risquerons de basculer dans la bestialité.
Hassane Kanambaye