C’est une vraie aventure rocambolesque que Antonio, Un ressortissant de guinée Bissau vient de vivre à Niamakoro Sokoroji. Il venait juste de célébrer le baptême d’un bébé né sous son toi quand il fut surpris quelques heures plus tard de coïncider avec le baptême du même enfant dans la grande famille de sa copine. Cette fois-ci, c’était le vrai père du bébé qui en était l’organisateur. Antonio qui s’est senti floué a aussitôt porté plainte pour escroquerie.
Antonio ne cessa de clamer à qui voulait l’entendre que c’était la première bonne nouvelle qu’il ait reçue depuis son arrivée au Mali. Mais plusieurs de ses amis restèrent perplexes quant à la rapidité avec laquelle cette grossesse avait été conçue. Mais tous les conseils allant dans le sens d’ouvrir les yeux tombèrent dans des oreilles sourdes.
Batos devint dès ce jour là, la reine de la maison, elle réussit à écarter tous les copains d’Antonio qui était contre sa grossesse.
Ce dernier qui s’attendait déjà à être père d’enfant, se plia désormais à tous ses caprices. C’est dans l’une des grandes cliniques de la place que Batos accoucha son enfant, une jolie petite fille.
Maintenant, place au Baptême. Antonio décida que ce sera fait chez lui à Niamakoro, Batos ne fit aucune objection. Cependant, de commun accord, il fut décider que ce n’est que dans l’après midi qu’Antonio rejoindra Batos à la grande famille. Mais au cours de la petite fête organisée à l’occasion du Baptême de l’enfant, plusieurs amis d’Antonio demandèrent à voir l’enfant. Ce dernier se précipita chez ses beaux-parents, Mais il fut surpris d’y trouver tous les copains et camarades de Batos en pleine fête. Quoi de plus normal même si cela n’était pas prévu au programme. Mais tout se passa comme s’il n’était pas la bienvenue. Batos visiblement agacée par sa présence lui demanda sans vergogne de débarrasser le plancher car ce n’était pas ce qu’ils avaient convenu la veille. Quand il voulut prendre l’enfant, un jeune lycéen qui s’était présenté chez lui comme étant un cousin de Batos s’opposa net. "On est en fête, cet enfant ne bouge pas d’ici". Comme il voulut hausser le ton, les jeunes du coin décidèrent de le mettre hors de la cour.
Antonio faillit tomber à la renverse quand le jeune lycéen lui cracha à la face de cesser de gâter le baptême de son enfant. "Deux baptêmes pour le même enfant", aboya-t-il. Il rebroussa chemin, congédia ses amis et alla droit au tribunal porter plainte contre Batos pour escroquerie.
Pierre Fo’o Medjo