Vivre à la périphérie d’une ville, donc dans sa banlieue, est un choix. En Occident, c’est un choix le plus souvent dicté par la volonté de fuir la cité urbaine et sa pollution. Mais en Afrique, particulièrement au Mali, ce n’est pas forcément un choix que l’on fait de gaieté de cœur.
Il est le plus souvent imposé par la volonté de fuir la ville est ses problèmes. C’est une manière de contourner la ville et son calvaire. S’éloigner de l’enfer de la location et le calvaire des factures. C’est aussi le désir d’avoir un chez soi en misant sur l’urbanisation pour rapprocher des urbains. Mais vivre en banlieue n’est pas un choix sans conséquences. A commencer par l’éloignement des services sociaux de base (santé, écoles, adductions d’eau…)
Cela a un coût. A commencer par le renchérissement du prix de nombreux produits de première nécessité. Sans compter que l’accès à l’eau potable y est souvent un privilège. Ces dernières années, le gouvernement et les communautés, soutenus par des partenaires, ont consenti beaucoup d’efforts pour faciliter l’accès à la santé et à l’éducation dans la banlieue.
Mais, la qualité laisse souvent à désirer. Si ce n’est qu’un grand nombre d’habitants de la zone n’a pas les moyens d’accéder à ces services. Le caractère rudimentaire des moyens d’accès à la ville et l’insécurité viennent souvent se greffer à ses difficultés de la vie quotidienne.
A regarder de près, ce n’est pas non plus un choix économique. Si l’on prend en compte les frais de déplacement pour aller au travail et ceux des enfants pour aller à l’école, cela peut faire une coquette somme à la fin du mois. Il est vrai que, souvent, aucun sacrifice n’est énorme pour avoir son toit.
Sans eau, sans électricité, souvent sans centre de santé, école et téléphone, la vie de banlieusard est un vrai calvaire. Mais, mieux vaut vivre en liberté dans la souffrance que dans l’opulence de l’humiliation quotidienne de la vie citadine.
Moussa Bolly
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