Djila est un village de la commune rurale de Kalaké, dans le cercle de Baraoueli. Ici, la longue amitié de Bafing Diarra et de Malo Traoré était citée en exemple, tant elle était aussi solide tel un lien de sang.
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Ils se partageaient tout, le bonheur comme le malheur, les enfants étaient communs. Tout se passait bien jusqu’à ce dimanche 15 juillet 2007, jour du décès de Bafing. Ses enfants s’interdisent de faire quoique ce soit avant l’arrivée, du moins l’ordre de Malo, son ami et frère de toujours. Ils dépêchent alors leur frère cadet pour l’informer pour une première fois de la mauvaise nouvelle. Puis une seconde fois, une troisième, mais Malo ne venait toujours pas.
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rnA la quatrième fois, le messager est abasourdi par les propos de Malo : « je suis sincèrement affligé par la perte de mon ami. Pendant notre longue amitié, je ne l’ai jamais pris à défaut. Il était droit et généreux. Que dieu l’accueille dans son paradis. Toutefois, je ne peux pas toucher au corps d’un homme qui ne prie pas. Cela est contraire à ma religion qu’est l’islam.. ».C’est tout irrité que le messager retourne pour faire le compte rendu à ses frères. Décidément, le malheur ne vient pas seul. On passe donc aux obsèques.
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rnLa cérémonie terminée, le fils aîné de Malo instruit à son jeune frère d’aller protéger le champ contre les prédateurs des récoltes. A sa grande surprise, l’envoyé surprend Malo, entrain de récolter le haricot dans le champ de son ami défunt dont il boude le corps. Il rebrousse chemin et informe ses frères. Ceux-ci ivres de colère s’arment de bâtons de coupes pour aller sur les lieux. Ils surprennent Malo, la main dans le sac et lui administrent une correction exemplaire. Ses cris alertent les voisins qui lui courent au secours.
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rnMalo est conduit au village dans un état piteux. A sa vue, ses fils s’arment à leur tour et attaquent les agresseurs de leur père. C’est le corps à corps sur les lieux de funérailles. Le chef de village dépassé par l’acharnement réciproque sollicite la brigade territoriale de Gendarmerie de Baraoueli. Les gendarmes parachutent et embarquent tout ce beau monde, avec leurs armes, laissant le soin aux autres de faire les funérailles. Qui dit que le haricot n’a pas la côte ?
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De notre correspondant permanent à Fana, Samagnana Bassi.
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11 octobre 2007
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